Chroniques du Plaisir

Michelin 2008 : Dernière ligne droite avant l'arrivée

                        

                                 

Ça chauffe dans les casseroles, ça piaille dans les cuisines, ça verse son encre dans les journaux, ça miaule ici ou là et ça brasse de l’air dans tous les sens. Encore quelques jours et le guide gastronomique le plus envié, le plus décrié mais sans doute toujours le plus lu, déballera en grandes pompes son palmarès 2008, ses palmes et ses accessits, ses recalés et ses enfants prodigues, ses dégradés, ses mal-aimés et ses héros du jour. Encore quelques jours et nous saurons tout.

                               

Voilà pourtant déjà un mois que les rumeurs circulent à grande vitesse, plus ou moins fondées, plus ou moins vérifiées, relayées d’un clic ici ou là. Du coup, sur Internet c’est la course à l’échalote : coup d’envoi moderne avec un groupe Facebook où s’échangent jour après jour les indiscrétions, un petit jeu divinatoire auquel se prêtent aussi les critiques les plus chevronnés, longuement blanchis sous le harnais du Figaro…

                        

Alors, si on regardait d’un peu plus près ce qui se dit ? Rumeurs, indiscrétions, infos, intox, voici donc ce qui se murmure, classé en probabilités à la Voici, car il faut bien garder à l’esprit que tout cela n’est pas si sérieux…

                     

Pressentis nouveaux « trois étoiles »

                

-         Gérald Passédat, Le Petit Nice (90%)

-         Didier Elena, Les Crayères (90%)

-         Philippe Labbé, Château de la Chèvre d’Or (60%)

-         Thierry Marx, Château Cordeillan-Bages (90%)

-         Philippe Legendre, George V (60%)

-         Jacques Chibois, La Bastide Saint-Antoine (30%)

                        

Pressentis nouveaux « deux étoiles »

                  

-         Jacques Decoret (90%)

-         Joël Robuchon, l’Atelier (90%)

-         Eric Guérin, La Mare aux Oiseaux (60%)

-         Alexandre Bourdas, SaQuaNa (60%)

-         Jean-Luc Rabanel, l’Atelier (60%)

                     

Pressentis nouveaux « une étoile »

                     

-         William Ledeuil, Ze Kitchen Gallerie (90%)

-         Alexandre Gauthier, La Grenouillère (90%)

-         Frédéric Coursol, Le Radio (90%)

-         Jouni Tormanen, La Réserve (90%)

-         Davide Barilone, Il Vino (90%)

-         Jean-François Rouquette, Pur’Grill (60%)

-         Sébastien Richard, La Table de Sébastien (60%)

-         Pascal Féraud, Le Jules Verne (60%)

             

Sous la nappe…

               

-         Alain Passard, l’Arpège, serait passé tout près de la perte d’une de ses 3 étoiles.

-         Même vent du boulet pour le Grand Véfour et Guy Martin, pressé de se resaisir.

-         Jean-François Piège n’accrocherait toujours pas de troisième étoile au fronton du Crillon cette année.

                     

Into the white

                  

Quelques jours de silence. Sans Mac, sans wifi, sans rien. Juste des bouquins, de la crème solaire, un feu de cheminée, un petit carnet d'écriture, des traces dans la neige, le froid qui mord le bout des doigts, le vent qui siffle dans les pentes, les joues rouges en rentrant le soir, du temps pour soi, des filles en Moncler, de l’amour et quelques bonnes tables en altitude. Promis, je vous raconte en rentrant...

                         

                           

Oudino

                                    

Franchement, il y a parfois de quoi se demander si les restaurateurs mangent eux-aussi ce qu’ils servent à leurs clients. Prenez l’Oudino, par exemple, un déjeuner de février, froid et ensoleillé. Vous débarquez dans ce petit coin du 7^ème, entre Victor Duruy et le Bon Marché et c’est votre jour de chance, un bistrot qui vous tend les bras à un coin de rue, isolé comme une chaloupe en plein océan de pierre de taille, joliment décoré à l’ancienne, carrelage, tables sombres de bois vernis (sans nappe, forcément), chaises de vieux café, bar, globes et ardoise. Dehors un menu s’affiche, 17 euros la formule déjeuner, il n’en faut pas plus pour saisir la poignée.

                           

Midi trente et la salle est déjà pleine. Une carte courte mais joliment tournée, quelques vins malins sur une ardoise aux proportions de Moby Dick, vous optez pour l’Artichaut et terrine de tête vinaigrette accompagné d’un verre de Bourgogne, la cuvée de la maison. Malheureux...

               

La Cuisine

      

C’est un bien étrange mélange qui, au final, fait d’un simple restaurant une véritable « bonne adresse », un endroit où le temps s’écoule avec bonheur et où, seul critère définitif in-fine, on a envie de revenir, et pas seulement parce qu’il est au pied de notre escalier les jours de dernière minute.

                                             

Mais il faut en pousser des curseurs avant d’y arriver : le quartier, l’emplacement, le décor, la fréquentation, le service, l’assiette, le prix… Un vrai casse-tête. Un mix diabolique. Ils sont d’ailleurs bien rares les endroits qui atteignent les 10/10 à tous les étages. Le plus souvent, on compose, on accepte, bon gré mal gré, les compromis, une addition un peu trop corsée, une déco sans esprit, des nourritures à peine plus qu’acceptables… On louvoie, on panache, toujours un petit quelque-chose en mode mineur et on fait avec.

                                 

Mais croyez-moi, le vrai critère, le seul sur lequel on ne transige jamais, celui qui rattrape souvent les autres, remonte la pente à force de bonté, de gentillesse et de simplicité, c’est le service. Une amabilité non feinte (cela se sent tout de suite), un sourire, une oreille attentive et prévenante et voilà les bases posées, les fondations bien disposées pour y accueillir tous les sucs d’une soirée agréable.

                        

Il est des tables qui ont ce talent de monter d’un cran la chaleur des rapports humains tout en ne mégotant pas sur les autres critères. Ce ne sont pas forcément les plus connues mais souvent les mieux remplies. La Cuisine, dans le 7ème arrondissement parisien, est de celles-là.

                     

Merci aux amoureux

               

Je n’en suis toujours pas revenu. J’en suis même tellement abasourdi qu’il faut que je vous l’écrive, comme pour y croire moi-même en le voyant à l’écran…

                  

Vous avez peut-être lu mon papier publié le week-end dernier sur mysmooze.com et recommandant quelques belles adresses de restaurants d’hôtel pour une Saint-Valentin entre nappe et draps. Et bien voilà que j’apprends que cet article a réalisé la meilleure audience de mysmooze et qu’il totalise en une seule petite semaine plus de 62 000 lecteurs amoureux !

                         

Ça a du fricoter sec dans les chambres d’hôtel la nuit du 14 février !

                     

Comme quoi, la gastronomie et l’amour font toujours recette en France. Et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, vous l’imaginez bien…

                          

Bonus OFF : une demi-heure avec Pierre Gagnaire

                  

Petite cerise sur le gâteau, voici un extrait de l’entretien donné par Pierre Gagnaire à Luc Dubanchet et Sébastien Demorand dans le cadre du festival Omnivore. Le son n’est pas d’une qualité Deutsche Grammophon, il vaut donc mieux mettre les écouteurs mais croyez-moi, cela vaut la peine de tendre l’oreille. Un témoignage bouleversant, touchant de simplicité et d’honnêteté. Le témoignage d’un homme qui doute toujours mais que le doute n’a jamais empêché d’avancer ni de rester fidèle à lui-même. Quelques recettes qui vont bien au-delà de la cuisine en somme…

Elégant de Février : Romain Duris

Omnivore Food Festival : mon Best OFF

                      

                                    

Le vieux sac en toile bleue Napapijri qui me fait me sentir un peu baroudeur, l’égal mystique d’un Peter Beard des cuisines, traîne encore dans le couloir, mes affaires à peine sorties, toujours en cours de déballage. Je rentre juste de Deauville où comme je vous l’avais annoncé, la jeune (et moins jeune) cuisine s’est donnée en spectacle, deux jours durant, livrée aux flashs, aux yeux écarquillés et à la curiosité affamée des aficionados de la bouffe. Avec plus ou moins de talent, plus ou moins de fards et de faux-fuyants, plus ou moins d’à-propos…

                           

Alors, que conserver de ces deux jours d’immersion dans le potage ? Que vous livrer comme ça, à chaud ? Des commentaires et des sensations forcément partielles et nécessairement subjectives, des moments forts qui vous reviennent en mémoire sans même avoir à les titiller… Quelques instantanés donc.

                  

Dix restaurants d'hôtel pour la Saint-Valentin

                                 

Ils sont marrants chez mysmooze, à moi qui ne fête jamais la Saint-Valentin, ils me demandent une sélection d’adresses originales pour l'occasion ! Ca, vous pouvez me croire, ils ont du me prier, se mettre en quatre, à genoux et faire les beaux, c’est moi qui vous le dis, pour que j’accepte. Enfin, presque. Parce qu’à la vérité, j’étais trop content de partager quelques idées de charme avec les amoureux, fussent-ils occasionnels, de circonstance ou à date fixe. Alors je me suis employé à dégotter quelques jolies tables, toutes plantées dans le décor d’un hôtel, laissant ainsi, durant cette nuit particulière, planer un mystère et des envies possibles sur tout le dîner… Alors les amoureux, à table ! Et plus si affinités…

                   

Cela commence comme ceci :

                              

« Cette année, pour la Saint-Valentin, vous n’avez pas envie de rejouer le réchauffé du dîner-point-à-la-ligne, de vous glisser dans les escarpins rouges trop usés des habitudes, de croquer dans la même pomme d’amour que l’année dernière et celle d’avant. Cette année vous voulez du nouveau, du beau, de l’inédit, imaginer plus pour vivre plus. Alors si on décidait de la prolonger cette soirée de Saint-Valentin, de l’étirer indéfiniment jusqu’au petit matin ? Si on faisait finalement durer le plaisir de cette soirée amoureuse jusqu’aux lueurs de l’aube ?

                

Comment faire ? Rien de plus simple, il suffit de dîner à l’hôtel puis de prendre l’ascenseur (ou l’escalier, toujours plus romantique) et de ne redescendre que le 15 février au matin, le rose aux joues et le sourire aux lèvres... Voici donc ma sélection de belles tables d’hôtel à Paris et en Province, pour le reste, c’est à vous de voir ! »

          

                           

Logiquement, la suite est à la une ici pour quelques jours, puis là pour les retardataires.

         

             

C'était mon mois de Janvier