Au restaurant, le protocole est une chose simplissime. Vous arrivez, on vous tend la carte, l’ardoise ou le crachoir du maître d’hôtel, vous choisissez en fonction de votre appétit et de vos envies du moment, votre entrée, votre plat, le sommelier (s’il y en a un, sinon, vous vous débrouillez) vous apporte la carte des vins et vous choisissez, à la mesure de vos moyens gastronomiques et financiers, la bouteille la plus en accord avec les mets que vous avez décidé de déguster. Petite variante : vous n’y connaissez rien en vins et vous commandez les yeux fermés celui que l’on vous conseille en croisant mes doigts sous la veste… Bref, au restaurant, le vin c’est plutôt la cerise sur le gâteau, le second couteau du plat principal, un joli faire-valoir pour l’assiette.
Enfin, c’était...
Car depuis quelques semaines s’est ouvert à Paris un nouvel établissement qui a décidé de remettre les choses en ordre. Enfin, dans un autre ordre. Vous entrez et cette fois c’est la carte des vins seule que l’on vous tend, et rien d’autre. Vous choisissez les verres que vous souhaitez taquiner durant cette soirée et c’est le chef qui s’adapte ensuite à vos désirs en vous préparant les plats les mieux en harmonie avec votre choix du goulot.
Il faut dire que le restaurant en question, Il Vino (est-il vraiment nécessaire de traduire ?), est cornaqué par Enrico Bernardo, meilleur sommelier du monde en 2004, gloire nationale, étalon de la sommellerie, étoile filante du George V au Cinq, et déjà actif dans la restauration, sur la Côte d’Azur, dans sa Villa Madie. Le but recherché ici, donner au vin la place centrale, la plus haute marche du podium, l’estrade et le porte-voix. Et il est atteint.
Quelques exemples de duos improvisés (la carte se renouvelle de jour en jour selon la saison, les flacons et l’inspiration) : Riesling et Huîtres pochées, Barbaresco et Risotto aux Cèpes, Vosne-Romanée et Rouget Poêlé et Pied de Cochon, Meursault et Saint-Jacques poêlées aux patates douces, Syrah australien et Pièce de Bœuf en croûte et girolles, Maury et Tarte aux figues... C’est Davide Barilone, jeune chef de 31 ans, ancien second chez Drouant qu’Enrico cotoya au George V qui règle les pas de deux, non sans talent, tant l’exercice est délicat.
Inutile bien sûr de préciser que le choix des vins est exceptionnel et qu’il couvre bien plus que l’hexagone et même le continent…
Quant au décor, gentiment sobre, sombre et contemporain, mi-Lavinia, mi-Armani, il accueille aujourd’hui une clientèle d’amateurs aux poches assez profondes pour s’autoriser une addition flirtant facilement avec les 100 € (le menu à 50 € vous laissant un sentiment d’appétit bridé). Une addition sans doute justifiée et où d’ailleurs, en dernier étonnement, ne figurent que les vins dégustés et pas un seul plat.
Aucun doute, ici, le vin est roi !
Il Vino
13, boulevard de la Tour-Maubourg
75007 Paris
Téléphone : 01 44 11 72 00
Menus à 50 €, 100 € (à l’aveugle) et 1000 €
Compter 80 € à la carte
Services à 19h30 et 21h30
Très belle initiative je trouve, à essayer certainement, mais il faut toutefois avoir l'esprit "culinaire" très ouvert car n'importe qui ne mangera pas des pieds de cochon ! ;)
Perso ça ne me dérange pas, en tant qu'Ardennaise/Luxembourgeoise (belge) de famille, mais bon, ça ne plaît pas à tout le monde... mais je note (encore) cette adresse !
Rédigé par : poutchi | 05 novembre 2007 à 10:12
Humm!Mise en bouteille à part guide suprême camenbert du berger en étoile michelin !:"malgré ma crainte du bouchon, j'aime beaucoup Toulouse Lautrec et Montmartre, j'avais 16ans la dernière fois que j'y suis allée et, avant la fin de l'année il faut, il est nécessaire que je m'y rende 3 jours, seule, avec la peur au raisin de sable, mais voici mon souci, je désire hégergée dans un hotel, un très vieux hotel où l'on déguste du bon fromage avec du bon vin entre des murs en pierre ou en vieille brique rouge au coeur de Montmartre, je désire aussi un transfert aéroport -hotel en taxi surtout pas de métro, aurais-tu, toi, guide, un site à m'orienter pour satisfaire mon plan dans un genre qualité-prix pour mon souhait qui devient urgent dans le temps prévisionnel météorologique? Je te remercie d'avance et bravo pour cette article qui donne un goùt du vin au palet qu'on se croirait au milieu des vignes avant même sa mise en bouteille!Tendrement à toi!
Rédigé par : Sand | 05 novembre 2007 à 10:41
Bonne idée, ça évitera à certains gros naze qui veulent faire style "je m'y connais en vin" de faire des associations hasardeuses.
Rédigé par : Mlle E | 05 novembre 2007 à 11:38
Voilà une adresse qu'il faut que je découvre bien vite ! Quelle idée fraîche et bienvenue de la part de ce décidément génial Bernardo.
La lecture de son livre sur la dégustation du vin m'avait déjà ravi par son approche à la fois généraliste et précise, j'ai tendance à croire que ce restaurant sera excellent ! Et si en plus tu le plebiscites ...
Quant au prix, il est certes élevé, mais on pouvait s'y attendre, vu les noms évoqués ... Cela ne me semble donc pas volé. A vérifier dans l'assiette, et surtout dans le verre :-)
Rédigé par : Vincent | 05 novembre 2007 à 11:39
Hum, cet endroit est à faire une fois, pour sa culture générale. Mais je trouve que le positionnement est un peu bancal.
-Pour bien manger, on va dans un bon restaurant où l'on choisit ce qu'on veut,
-Pour bien boire on passe chez son caviste ou on va dans un bar à vins, plus abordable!
(http://chrisoscope.com/2007/10/11/il-vino/)
Rédigé par : Chrisos | 05 novembre 2007 à 12:18
"le vin c’est plutôt la cerise sur le gâteau, le second couteau du plat principal, un joli faire-valoir pour l’assiette."
Je suis d'accord si on s'en tient à ce que nos papilles nous renvoient. Mais ce sont quand même les vins qui en général plombent l'addition !
Donc le vin est "un joli faire-valoir pour l'assiette" et un tord-boyaux pour le porte-monnaie.
Mais quand on aime on ne compte pas :-) (parait-il ?)
Rédigé par : Thaïs | 05 novembre 2007 à 12:24
Alors ça c'est bien noté Mlle E si je peux me permettre car le hasard il faut tomber dedans et ça colle à la peau péniblement mais comme on dit on ne se refait pas côté peau, et pour les autres je pense que cette maladie de peau est plutôt contagieuse, dommage ou pas dommage telle est la question que je me pose tout le temps:)Quand on aime ce n'est pas qu'on ne compte pas c'est qu'on ne peut pas compter tellement on est aveuglé par l'amour, rien à voir avec la volonté ou la raison ou la décision, c'est l'AMOUR!
Rédigé par : Sand | 05 novembre 2007 à 15:57
Tu ne pourrais pas créer une rubrique style "à vous de faire" qui reprendrait une recette des lieux où tu passes que ce soient une mise en bouche, un dessert, un plat, une entrée.
On aurait encore plus l'impression de participer à tes escapades culinaires.
Bon je sais tu n'as pas que cela à faire mais une fois par mois alors, STP...
Rédigé par : Thaïs | 06 novembre 2007 à 20:39
Ah, le fameux Enrico. J'en ai souvent entendu parler et j'ai vu pas mal d'émissions dur lui. En plus, ce resto est dans mon ancien quartier, donc il va falloir qu'on y aille lors d'un prochain passage à Paris. C'est noté!
Rédigé par : Anne | 07 novembre 2007 à 06:14
J'aime beaucoup la photo que tu as choisi de nous présenter, on dirait une balustrade avec 3 tours qui surplombent, une sorte de château fort de vignes où le orange du goulot dirait : c'est l'heure des vendanges pour nous3! Quel est l'appellation de ces 3 bouteilles de devant la scène? C'est toi qui a zoomé devant cette étagère? Ce ne serait pas du Brouilly par hasard, j'adore le Brouilly!Bonne journée Gentleman viticulteur:)Passe le message au Grand chef!Et oui, ton plaisir aussi j'imagine qu'à part déguster une bonne bouteille, tu dois bien te régaler à parler aux grands chefs de tous ces lieux, parce que que ce soit vins et autres délices, la palme revient quand m^^eme au Grand chef puis, à celui qui en fait la présentation aussi honorablement...Merci toujours...Merci;)
Rédigé par : Sand | 07 novembre 2007 à 09:52
Merci pour l'adresse, ça attise la curiosité ! J'espère juste que c'est plus Casa Armani que Lavinia que je trouve un peu trop froid !
Rédigé par : Mr Lung | 07 novembre 2007 à 17:26
Bonjour! Tu manques, un peu de douceur et de saveur j'ai hate de retrouver votre élégante plume car j'ai l'estomac qui se creuse en mille morceaux comme les éclats d'un miroir cassé sur le sol, en plus paraît-il que c'est 7ans de galères...Bref, au secours mon plaisir, venez vite? Bonne journée beau gentleman, vous méritez tout le bien que vous donnez, que vous répondez (dans nos commentaires et je vous assure que vous êtes bien le seul à le faire aussi directement et sèrieusement:))que vous répandez, alors oui, BONNE JOURNEE à vous et aux personnes qui vous entourent....et que vous chérissez Âmen!;)
Rédigé par : Sand | 08 novembre 2007 à 06:31
J'aimerais bien y aller...étant plutôt du genre choisir le vin d'abord.
Rédigé par : marsha | 08 novembre 2007 à 07:46
En fait, oui Marsha a raison, on devrait tous choisir le vin d'abord, ensuite le reste, quelle erreur monumentale pour marcher le pied léger! Ca c'est une vraie vérité de paroxisme car en fait lorsqu'on entre dans un resto le premier indice est certainement la montée du goùt du vin qui vient au palet, mais pourquoi personne nous le dit, pourquoi tout ce temps perdu si précieux le Temps! Donc, je choisi le Brouilly, ensuite je laisse Thierry choisir le menu, très impatiente et enthousiaste de voir la suite....
Rédigé par : Sand | 08 novembre 2007 à 11:28