En lisant la carte du Bistrot de l’Entrecôte, on se dit que l’on a du freiner un peu trop tard, et, dépassant la Porte Maillot dans un élan, s’arrêter en bout de course Place du Maréchal Juin. Car voici qu’on y trouve, pour 25 €, la formule qui fit le succès du célèbre Relais de Venise : une salade aux noix suivie d’un filet de bœuf émincé, sa sauce et ses pommes allumettes maison.
Alors on relève la tête. Non, on ne s’est pas trompé. Le décor est moderne, drôle (ce cochon écarlate) et lumineux. Les tables sont largement espacées et laissent respirer les coudes. Les sourires qui vous servent ont moins de trente ans. Mais on est venu pour ça, la seule ligne qui compte dans ce menu (comme là-bas d’ailleurs), l’entrecôte et sa sauce. On veut savoir si oui ou non on peut cloner une recette à succès. Alors on commande. Et l’on en croit pas ses yeux, le même vert luisant et moucheté de la sauce, les mêmes frites en dôme de mikado et la viande saignante, rouge, aux stigmates de grill. Alors on goûte. Pour en avoir le cœur net. Et franchement il n’y a rien à redire. La cuisson est parfaite, les pommes allumettes croustillantes, la sauce un régal de douceur sauvage. Ce qui n’est finalement pas si étonnant si l’on se souvient que Jean-Claude Ribaut avait dévoilé dans Le Monde il y a bien longtemps le fameux « secret ».
Alors voilà la bonne nouvelle, vous pouvez maintenant choisir votre cadre pour savourer la fameuse entrecôte qui n’en est pas une, à l’ancienne ou contemporain (et choisissez votre partenaire en conséquence).
Tout de même, une différence notable, la tendreté de la viande du Bistrot surpasse celle du Relais. La preuve en images :
Bistrot de l’Entrecôte
10, place du Maréchal Juin
75017 Paris
Téléphone : 01 46 22 01 22
Ouvert tous les jours
Menu à 25 €
A la carte, comptez entre 30 et 40 €
Plus de photos du Bistrot de l’Entrecôte, ici.
Illustrations : A gauche au Relais de Venise, à droite au Bistrot de l’Entrecôte
Ca devient rarissime une viande aussi tendre. mis à part à Florence et sa bistecca, je n'ai jamais mangé d'aussi bonne viande en France.
Rédigé par : louison | 14 septembre 2009 à 09:15
tendresse ou tendreté?
Rédigé par : Chrisos | 14 septembre 2009 à 10:46
Chrisos > Le Littré dirait "tendreté", tu as tout à fait raison. Mais disons que je m'autorise dans ces colonnes quelques licences poétiques... ;-)
Rédigé par : Thierry Richard | 14 septembre 2009 à 10:55
C'est malin, Thierry. Il est onze heures du matin et je crois que je vais tout planter pour partir faire la queue Porte Maillot...
;-)
Rédigé par : The Chesterfield Project | 14 septembre 2009 à 11:09
Oui, la tendresse de cette viande est impressionnante. Rien à redire!
Mais, je n'aime pas les noix, c'est imposé les noix, en entrée?
J'aime bien quand la salade est avec, en même temps que la viande, juste à côté!
Ils sont gentils?
Si on veut et qu'on demande que l'entrée n'existe pas, qu'elle se mélange à cette tendre viande saucée, c'est possible, ou, ça leur pose problèmes, de faire d'un menu un plat unique, aussi fort qu'un filet, de boeuf?
Rédigé par : Sand | 14 septembre 2009 à 11:26
En voilà une excellente nouvelle ! Merci Thierry pour ce bel article !
Rédigé par : Camille | 14 septembre 2009 à 13:21
Ah ça alors, les Toulousains sont persuadés que l'origine est chez eux avec des ramifications à Montpellier et Bordeaux et vont plus loin en souligant que le secret de fabrication résiderait à Lavaur, bref malgré l'article "secret" tout cela devient mystérieux. Ce qui n'empêche pas à Toulouse, Bordeaux et ailleurs de voir des files de 45 mn d'attente pour effectivement apprécier une sauce très particulière.
Rédigé par : Jean-louis | 14 septembre 2009 à 15:12
@ Jean-Louis : les toulousains n'ont pas tout à fait tort, ni tout à fait raison, puisque le bistrot historique parisien s'appelle relais de Venise, alors que le premier à s'appeler L'Entrecôte est bien Toulouse. Il est à noter qu'une succursale existe également à Barcelone, mais que la façade fait bien moins envie (je ne saurais dire pour le contenu de l'assiette). En tout cas, l'Entrecôte est la preuve qu'une chaîne peut être associée à une certaine notion de qualité.
Rédigé par : Bôôh | 15 septembre 2009 à 14:10
N'y avait-il pas une histoire de querelle familiale entre le Relais de Venise et l'Entrecôte ?
Avec proclamation de l'authenticité de la recette de la sauce des deux côtés ?
Rédigé par : Geoffroy | 16 septembre 2009 à 08:23
même si c'est peut-être un peu regrettable, on parle de tendreté de la viande, et non de tendresse
Rédigé par : molok | 23 septembre 2009 à 12:07
Ce bistrot est magnifique... une cantine pour moi.
Rédigé par : Mry | 24 septembre 2009 à 09:17
Excellent, décontracté, design, accueillant, raisonnable... une adresse parfaite pour un long déjeuner - par exemple, comme nous, un vendredi où on n'a pas envie de travailler...
Rédigé par : Caroline Vermalle | 26 septembre 2009 à 23:11
Superb!
Rédigé par : Sergio Márquez | 27 octobre 2009 à 01:17
Je suis une grande fan du relais de Venise et de sa fameuse sauce qui n'a jamais su être égalée jusqu'à présent (celle de l'entrecôte de la rue Marboeuf s'en rapprochant mais restant un ton en-dessous).
Ayant toute confiance en votre jugement et ne souhaitant pas faire la queue au relais de Venise, j'ai réservé une table au bistrot en espérant retrouver dans mon assiette la même sauce. Celle du bistrot n'a simplement rien à voir avec celle du relais de Venise. Elle est bonne certes mais ce n'est qu'une variante d'une sauce au poivre ni plus ni moins. Je vous avoue que j'ai été très déçue que vous ayez pu écrire qu'il s'agissait des mêmes sauces. Je serais très étonnée qu'ils aient pu changer de recette entre le moment de votre visite et la mienne ou alors c'est du suicide commercial...
Bref, le bistrot est un endroit sympathique et agréable où la viande est très bonne mais s'il vous plaît retournez au relais de Venise et regoutez la sauce. Vous serez bien obligé de modifier votre chronique et de rendre à César ce qui appartient à César.
Rédigé par : Mathilde | 24 octobre 2010 à 21:49
Très déçu, viande moyenne, dessert avarié, responsable hautain et désagréable.
Je n'y retournerai plus !
Rédigé par : JMi | 14 février 2013 à 23:13