Il paraît que ce début d’année voit Paris s’embraser d’une guerre en dentelles, celle des palaces. Royal Monceau réouvert-rénové, Shangri-La enfin découvert, Crillon murmuré en voie de réfection… De quoi agiter les bocaux de la jet-set et des habitués des tables d’affaires. De quoi donner envie d’aller voir d’un peu plus près de quoi il retourne. Première étape donc : un déjeuner très « retour de chasse » à la Cuisine du Royal Monceau. Côté décor, nos yeux sont servis. On se souvenait de la Demolition Party organisée juste avant la fermeture du Palace pour travaux et son côté VIP-BTP n’avait pas manqué de nous faire sourire. Force est de constater que depuis le sieur Starck a fait ici un sacré boulot avec un lobby tout en boiseries et en lustres que prolonge une salle de restaurant contemporaine aux dimensions transatlantiques, avec en ligne d’horizon un bar immense, lumineux. On reconnaît la patte du barbu designer : quelques commodes en miroir, des lustres à pampilles, un plafond coloré, des tentures et des abat-jours griffonnés. On déjeune dans des assiettes griffées sous d’immenses cloches dorées. C’est moderne, décalé, pas intimidant pour deux sous. Le mélange d’un Park Hyatt pour le chic d’aujourd’hui et d’un hôtel Amour pour le côté arty (on y trouve même une table d’hôtes). Dans l’assiette, c’est un ex-Ducasse qui régale : Laurent André. Il faut avouer que le bonhomme a du talent et pas froid aux yeux pour mettre à la carte d’un palace parisien de la Salade d’endives, de l’Aile de raie ou du Rognon de veau, en manière de bistrot haut-de-gamme. Dans la même veine détendue et ludique, on trouve dans cette cuisine les plats du jour associés à chaque jour de la semaine. Noblesse oblige, ici, le lundi ce n’est pas « Raviolis » mais « Onglet de bœuf rôti »… Et ainsi de suite pour chaque jour de la semaine. Pour nous, cédant à la tentation luxueuse des lieux, ce fut tour à tour un « Œuf mollet, volaille, écrevisses, erengy confit, compotée de champignons et jus de volaille » terrien, rustique et parfumé, un « Croustillant de dos de chevreuil caramélisé, fruits et légumes d’hiver, sauce grand veneur » corsé, brutal et doux en même temps et enfin un « Mille-feuilles crème de mascarpone et framboise » made in Pierre Hermé monté à la minute, croustillant, onctueux, un délice de tendresse… Le tout accompagné d’un Côte Rôtie 2006 (Domaine Jamet), puissant et valeureux, bien droit dans ses bottes face au gibier. C’est fort bien réalisé, cuit à la perfection et très joliment présenté.
Le hic, alors ? La carte Gold obligatoire. Mais si c’est celle du bureau, alors…
Royal Monceau
37, avenue Hoche
75008 Paris
Téléphone : 01 42 99 98 80
Ouvert tous les jours
Menu déjeuner 90 €
A la carte, comptez entre 90 et 130 €
Plus de photos de la Cuisine du Royal Monceau, là.
Erengy confit ? Dekesako ?
Rédigé par : paul | 01 mars 2011 à 09:19
salut Paul,
Erengy c'est un champignon asiatique-Corée, il me semble- même famille que Shitake avec un chapeau brun foncé, pied blanc et long.
Pas forcément facile à trouver pour les particuliers.
Rédigé par : www.spiceandcolor.com | 01 mars 2011 à 11:56
je ne sais pas si leur petit déjeuner sont aussi réputés qu'avant... ils étaient topissimes pour les petit déjeuners d'affaires
Rédigé par : marie | 07 mars 2011 à 07:24