C’est sans aucun doute mon coup de cœur de cette rentrée. Abri, la cantine de poche de Katsuaki Okiyama, qui vient tout juste de dresser ses tables brutes au métro Poissonnière (Xème). Tout dans cette adresse m’enchante : le décor au dépouillement et à la sophistication (une place pour chaque chose) très nipponne, l’assiette toute aussi dépouillée mais savoureuse du chef japonais.
Passé chez Robuchon, Taillevent, l’Agapé, celui-ci cumule les lettres de noblesse sur son jeune CV. Il délivre une cuisine française, dont les accents japonais se retrouvent ici dans un assaisonnement subtil (« Maquereau mariné à la façon japonaise » d’une douceur extrême avec ses légumes coupés si fin à la mandoline, quasi-transparents, qu’on dirait des voiles de Geisha), là dans une sobriété confinant à la nudité (« Lieu jaune émulsion coco-citronnelle », d’un subtil accord »), là encore dans un assemblage étonnant (« Velouté de potimarron, pépins de courge grillés au café », onctueux et réconfortant). Et même les desserts sont réussis, allant droit au but de saveurs violentes mais fines (« Tarte au chocolat et sorbet cacao » très graphique).
Côté salle, le service 100% japonais, jeune, courtois, avant-gardiste sans sophistication est d’une gentillesse totale. Il s’active dans cette salle grande comme un timbre-poste où la cuisine ouverte prend presque la moitié de l’espace. Une vingtaine de couverts à tout casser. Aucun doute qu’ils seront vite pris d’assaut. Le tout dégageant à l’heure du déjeuner une impression de sérénité désarmante. Dernier détail déco, aller visiter les toilettes de bois c’est se retrouver à Kyoto.
Vous l’avez compris, je suis amoureux. J’y retourne demain.
Franchement, on rêverait
d’un Paris avec un Abri à chaque coin de rue.
Abri
92 rue du Faubourg Poissonnière
75010 Paris
01 83 97 00 00
Menu déjeuner à 22 € (4
plats)
Formule Sandwichs le lundi
et le samedi à 13 €
Menu découverte le soir à 38,50
€ (6 plats)
Fermé le dimanche
Plus de photos de Abri, ici.
C'est drôle, cette salle, ce concept, le menu unique, la précision, la gentillesse, la simplicité... Tout me rappelle le Spring de Daniel Rose dans sa première vie, rue de la Tour d'Auvergne... Longue vie !
Rédigé par : Domdom | 18 septembre 2012 à 20:59