Il y a quelques endroits comme ça dans Paris, des endroits qui vous rassurent les jours de ciel mouillé, qui jouent à fond la carte de la bonté et du réconfort. Des lieux où seul le sentiment est d’importance, pas la couleur de la cravate, la profondeur du portefeuille ou la densité d’intelligence dans la conversation. Des adresses où la chaleur transpire et apaise. Où le temps ralentit son flot dans une atmosphère confortable de duvet blanc.
C’est un endroit comme cela qu’il nous fallait pour un jour comme celui-ci, où les nuages fumeux et mobiles balayaient le Canal Saint Martin, où la bruine têtue s’acharnait depuis le matin sur les toits de zinc brillants et bleutés, et où nous avions décidé, Emmanuel et moi, de célébrer nos retrouvailles autour d’une belle bouteille. Alors quoi de plus naturel, pour un déjeuner avec l’un des meilleurs sommeliers de Paris, encore en vacance du Fouquet’s pour une poignée de jours, que de se retrouver dans un bistrot à vin ?
Mais quand le partenaire est de cette qualité et que l’on sait d’avance qu’il faudra du répondant au fond des verres, on ne se risque pas au hasard, on mise tout sur une valeur sûre, on file se terrer au Verre Volé.