Chroniques du Plaisir

Paris de tous les plaisirs

C'est une drôle de chose que l'arrivée d'un nouveau livre. On l'a écrit des mois auparavant, on a vécu avec lui des semaines durant, il tournait dans nos têtes comme une gentille obsession, et puis soudain, un matin, une signature, un bon à tirer, et pouf ! disparu. Chassé par d'autres préoccupations, le quotidien et les projets futurs. Et voici qu'il ressurgit maintenant, comme un bel objet en trois dimensions, que l'on peut tenir en mains, sentir, feuilleter, offrir. C'est comme une seconde naissance. Une redécouverte de ces mots écrits il y a quelques temps, de ces photos, de ces illustrations qui sont autant d'émerveillements du talent des autres*.

Je n'aurais pas de fausse modestie. Ce second livre, ce nouveau guide de Paris, ce "Paris de tous les plaisirs", j'en suis vraiment fier. Un gros travail de recherche et d'enquête mais des thèmes qui me sont chers, une promenade sensuelle dans Paris, de la volupté à chaque page et bien sûr des plaisirs, encore des plaisirs, toujours des plaisirs, du plus sage au plus indécent. Bref, il sort aujourd'hui en librairie (déjà sur Amazon et sur Fnac.com) et son destin est désormais entre vos mains.

A vous de juger.

 

 

Je vous livre la quatrième de couverture :

Et si, enfin, on regardait Paris comme ce qu’il a toujours été ? La capitale de la volupté, de l’amour et de la joie de vivre que le monde entier nous envie.

Une ville sensuelle et troublante où la volupté se niche partout, à l’ombre des portes cochères, sur les nappes des bistrots, sous la crème des pâtisseries, derrière la porte des love-shops, au bar des palaces ou entre leurs draps, sous les jupons des danseuses de cabaret ou le long des talons aiguilles.

Voici donc le guide de ces voluptés parisiennes.

Vous y fréquenterez les hauts lieux de la vie nocturne, les restaurants les plus romantiques et les boutiques de lingerie les plus extravagantes. Vous y découvrirez des plaisirs insoupçonnés et des lieux de divertissement inattendus. Vous vous y adonnerez avec moi aux plus délicieux badinages. Des parisiens célèbres, de Serge Lutens à Pierre Hermé, de Michel Field à Bob Sinclar, vous y livreront les secrets de leurs plaisirs sensuels.

Alors qu’attendez-vous pour me suivre ?

 

 

 

*Un grand merci à mes acolytes habituels, Matéo Baronnet pour la Direction Artistique, Juliette Ranck et ses photos superbes, Aseyn et ses illustrations au trait magnifique. Je leur dois tant.

Paris méconnu

Ecrire un livre, un guide qui plus est, c'est aussi se documenter. Et c'est en fouillant dans les tréfonds parisiens que je suis tombé sur une petite pépite d'érudition jubilatoire : le guide "Paris méconnu" des Editions Jonglez. Imaginez vous ça, amoureux de la capitale : un guide illustré de près de 600 pages, classé par arrondissement, et détaillant une masse impressionnante de lieux et de curiosités parisiennes souvent inconnues des vieux parisiens eux-mêmes.

Véritable bible d'un Paris insolite, on découvre au fil des pages des recoins secrets, des mystères surprenants, des beautés cachées. Quelques exemples entre mille : le dernier abreuvoir à chevaux de Paris, la véritable pierre tombale de Napoléon, la loge de Sarah Bernhardt au Théâtre de la Ville, la Crypte secrète de l'Eglise Saint-Joseph-Des-Carmes, l'horrible musée Dupuytren, les secrets de l'Ecole des Beaux-Arts, le Phallus géant de l'avenue Rapp, un Tintoret caché dans l'Eglise Saint-François-Xavier, le dernier taxidermiste parisien et sa boutique incroyable, un terrain de Pelote Basque au 7ème étage, etc. etc. etc.

Et, comme une petite cerise tout spécifiquement déposée pour moi sur la ganache parisienne (mon prochain livre s'appelera "Le Paris de tous les plaisirs" - et oui, c'est lui qui me tient éloigné de ces colonnes ces dernières semaines), cette mosaïque retrouvée dans une boutique de la rue Blondel, ultime vestige d'une maison close réputée...

 

L'achat indispensable pour tous les amoureux de la ville lumière.

 

 

Paris méconnu
Editions Jonglez
576 pages - 19,90 € 

Culture Garage

La silhouette zébrée de soleil d’un pick up descendant les pentes de Frisco vous émeut ? La calandre rouillée d’une vieille 404 vous arrache des larmes ? Vingt ans plus tard, vous évoquez toujours votre première mob avec nostalgie et rêvez d’accrocher la compression d’une Fiat par César dans votre salon ?

Aucun doute le nouveau magazine Garagisme est fait pour vous.

Se voulant l’avant-garde de la « car culture », mélange (d)étonnant de bagnoles et d’art contemporain, Garagisme porte un regard nouveau sur la chose automobile. Un regard à la fois amoureux, artistique et sociologique. S’y expriment photographes, écrivains, architectes, artistes, tous passionnés par ces engins motorisés, à 2 ou 4 roues, peuplant notre quotidien. Ici, la séduction facile des dernières voitures de sport n’est pas de mise. On traque l’expérience du véhicule banal, parfois customisé à l’extrême, ce qu’il raconte de nous et de notre société. Les portfolios sont beaux, parfois déroutants et si le ton est volontairement intello, le plaisir de sentir l’acier, huile et la gomme se respire à chaque page.

Alors si vous passez avec aisance du garage à la galerie d’art, de l’huile de vidange à l'huile pigmentée des tableaux contemporains, vous savez quoi faire : ouvrez Garagisme.

 

Garagisme
Numéro Prototype (64 pages bilingues et couleur)
10 € 

Points de vente sur garagisme.com

Garage Lopez : le blog photo de Gilles Uzan, rédacteur en chef de Garagisme.

 

(Photos de Gilles Uzan, prises au Hasselblad 503 CW)

Les baisers, de Serge Bramly et Jean Coulon

Ouf ! La Saint-Valentin a tourné la page de son calendrier rouge sirop et nous voici de nouveau rendus à nous-mêmes, nos bien-aimé(e)s et nos sentiments vrais. Et voilà que me tombe entre les mains ce très joli livre, tout chaud sorti des presses de Flammarion et qui file gentiment le trait sentimental surligné depuis le 14 février. "Les baisers", c'est écrit en rouge sur la couverture et c'est l'annonce du programme. Le baiser sous toutes ses facettes, du baiser mythologique au baiser illicite, en naviguant par le baiser de la Vierge et le baiser cannibale. Il y en a pour tous les goûts. Aux textes érudits et perçants des deux auteurs répondent en grandes planches colorées des reproductions d'art illustrant avec superbe ou inquiétude, ce moment critique de nos vies intimes. Car l'ouvrage est un livre d'art. De l'art d'embrasser, étreindre, communier. En un sujet inépuisable d'inspiration pour des artistes de toutes origines et disciplines, de Poussin à Gérôme, de Picasso à Man Ray, de Rodin à Carpeaux, de Brassaï à Hokusai. La liste est longue, elle est toujours ouverte et magnifiquement illustrée dans ces pages que l'on bécote de-ci de-là avec un vif plaisir.

Quelques exemples à ma main. Le reste à découvrir dans "Les baisers".

 

 

Les Baisers
Serge Bramly et Jean Coulon
Flammarion
253 pages - 39,90 € 

L'Institution, d'Elodie Rouge et Olivier Marty

J'adore ce livre. J'adore son idée et j'adore sa réalisation. Son idée ? Proposer un tour de France des meilleurs produits de bouche, taillant la route départementale et les chemins vicinaux pour pointer du bout de la langue les spécialités qui font de la France la caverne d'Ali Baba du goût que le monde nous envie. Sa réalisation ? 120 spécialités décrites avec gourmandise par Elodie Rouge et illustrées de fort belle manière par Olivier Marty, le tout en double-pages ouvrant l'appétit (évitez de feuilleter ce livre en fin de matinée). De la Corse au Limousin, de la Lorraine à la Picardie, avec même un petit détour par Paris, on s'aiguisera les crocs à la vue de l'Andouillette d'Hardouin (Vouvray), du Boudin noir de Jean Lepage (Saint-Malo), la Tarte tropézienne des frères Delpui (Saint-Tropez) ou l'Eau-de-vie de Mirabelle de Vezon (Marieulles-Vezon). Avec, en prime, quelques recettes fleurant bon le terroir, entre Brandade de Nîmes et Broyé du Poitou.

Mon seul reproche ? Qu'il n'en existe pas une version de poche, plus facile à glisser dans la boite à gants. Comme une boussole savoureuse le temps d'un week-end amoureux ou de vacances ensoleillées.

En exclu, quelques pages juste pour vous : l'Andouille d'Asselot, les Huîtres de Boulan, le Cidre Dupont, le Comté Marcel Petite, le Veau fermier de la Maison Faugère et les Niniches de Manuel.

 

L'Intitution
Elodie Rouge et Olivier Marty
Mango
288 pages - 23 € 

Jours de chasse et saveurs sauvages

Je ne sais pas vous, mais moi, c'est radical. Dès que l'automne pointe le bout de son nez, dès que les forêts s'enflamment et que retentissent au loin les coups de fusils et les jappements des chiens d'arrêt, j'ai le champignon qui me démange, le gibier qui me travaille, bref, j'ai faim de sous-bois et de saveurs sauvages. Visiblement, je ne suis pas le seul, si l'on en juge par la floraison soudaine de plats giboyeux sur les tables à la fin de l'année. Avant, on filait en douce vers les adresses réputées (La Biche au Bois, Le petit Colombier - fermé depuis -, L'Ami Jean, L'Entredgeu...). Aujourd'hui, même les plus humbles bistrots se la jouent chasseur. On ne compte plus le nombre de tables où l'on vous sert faisan, perdreau, pigeon, palombe, biche ou sanglier, avec plus ou moins de bonheur. Sans bien sûr oublier la recette star des frondaisons solognotes, le fameux "Lièvre à la Royale" (plat mythique à la préparation longue et complexe, qui fit les beaux jours d'Alain Senderens, d'Eric Fréchon et autres maestro de la cuisine classique). Souvent malmené (et alors vendu trop cher), il n'en reste pas moins un incontournable.

Pour ma part, cette saison, j'ai eu la chance avec quelques autres (ici et là) de goûter celui que nous avait préparé, de manière un peu exceptionnelle, Christopher Hache, le nouveau chef des Ambassadeurs (le restaurant de l'Hôtel de Crillon). Visiblement, la leçon apprise chez les deux ténors sus-nommés a été bien digérée. Le plat servi fut un régal : finesse des textures, imposante puissance des goûts, soyeux d'une sauce profonde. De la vigueur, du caractère, un allant tirant droit vers les souvenirs de petits matins humides aux odeurs de poudre. Et je ne vous parle même pas de la tourte de gibier qui le précéda...

 

Et puisqu'on parle gibier, si vous en êtes, filez vite vous procurer l'un des plus beaux livres de cuisine de l'année, aussi richement illustré qu'une galerie de peintures flamandes, aussi agréable à lire qu'à cuisiner : "Saveurs Sauvages", dans lequel 28 chefs préparent le gibier comme personne mais livrent aussi leurs souvenirs animaux. Passionnant et beau comme une nature morte.

 

 
Saveurs Sauvages
Julien Fouin, Carrie Solomon
Keribus-Rouergue
160 pages - 35 € 

 

Les Ambassadeurs (Hôtel de Crillon)
10 Place de la Concorde
75008 Paris
01 44 71 16 16

Pour plus de photos de ce dîner exceptionnel au Crillon, c'est là. 

Mes lectures amoureuses de Jean-Jacques Pauvert

Une drôle de figure des lettres que Jean-Jacques Pauvert. Editeur précoce (il édite son premier livre en 1945, à 19 ans à peine) de Sartre, Camus, Montherlant, Vian ou Cocteau, il fut également le premier à rassembler les oeuvres complètes de Sade qu'il fit paraître en 1947 et qui lui valurent bon nombre de procès pour outrage aux bonnes moeurs. Eternel passionné de littérature érotique, il dirige, entre autres, depuis 1996 la collection "Lectures amoureuses" à La Musardine, référence du genre. Paraît aujourd'hui "Mes lectures amoureuses", le recueil des 85 préfaces qu'il a écrites pour les ouvrages de cette collection qui couvre aussi bien les classiques du genre (Sade, La Fontaine, Musset, Oscar Wilde, Pierre Louÿs, Henri Miller ou Anaïs Nin) que d'étonnantes découvertes, dont beaucoup de textes publiés de manière anonyme. On a plaisir à retrouver au long de ces 500 pages la plume vive et érudite de ce grand connaisseur des plaisirs de la chair, fin, joyeux et jamais vulgaire, son ouvrage pouvant être considéré comme une sorte de vade-mecum dans le monde obscur et fascinant de la littérature érotique. Une forme de mise en bouche. Une invitation à la découverte de textes dont on pourra ensuite, si affinités, relire l'intégralité.

 

Mes lectures amoureuses
Jean-Jacques Pauvert
Editions La Musardine
530 pages - 21 € 

Paris pour les hommes, enfin !

Ce 5 octobre est un jour particulier pour moi puisqu'il verra la sortie en librairie d'une petite chose sans prétention qui m'a tenu éveillé bien des nuits ces derniers mois et, parfois, éloigné temporairement de ces colonnes. Et oui, "Paris pour les hommes" (Editions du Chêne), mon premier livre, va venir dès aujourd'hui s'empiler sur les tables des libraires avant, je l'espère, de garnir les cheminées le soir de Noël. 

Ecrire un livre est une expérience formidable et éreintante. Heureusement, je fus bien entouré du talent de photographe de Juliette Ranck et d'illustrateur d'Aseyn, mes alter-ego artistiques qui, avec l'aide de Matéo Baronnet, notre designer, ont fait de mon petit texte un objet désirable et coloré. Qu'ils en soient tous remerciés ! Alors, de quoi s'agit-il ? Le mieux est encore de laisser la parole à la quatrième de couverture :

Enfin un guide de Paris pour les hommes ! Cela manquait, vous ne trouvez pas ?

Où dîner entre hommes ? A quel coin de rue regarder les jambes des femmes ? Chez qui se faire confectionner un costume ? Où déguster le meilleur hamburger de Paris ? Ce livre est mon carnet d'adresses intime, exigeant et forcément subjectif, tout entier tourné vers ces petits plaisirs qui font le miel de la capitale et les délices du style à la française. Adresses secrètes, artisans d'exception, lieux méconnus, moments rares, tables gourmandes, je ne vous cache rien.

Pour vous, j'ai même demandé à quelques Parisiens emblématiques, de Frédéric Beigbeder à François Simon en passant par Charles Dantzig et Nicolas Bedos, de dévoiler leurs petits plaisirs intra-muros, comme autant de friandises ajoutées à notre pochette surprise.

Voici donc, condensé dans ces pages, mon Paris. Un Paris des petits bonheurs. Le Paris que j'aime. Le vôtre.

 

Pour suivre l'actualité autour du livre, il y a désormais une page Facebook (cliquez sur "J'aime" en haut de la page).

Et ça commence dès ce soir avec un passage en direct sur LCI chez Michel Field. Pincez-moi.

Steve McQueen, une passion pour la vitesse

C'est mon livre de chevet du moment. Je le parcours le matin avant de sortir, infusant une petite dose de cool dans mon attitude de la journée qui débute. Je le lis le soir pour revivre une époque, des moments, un style de vie qui, je crois me correspondent. Pilote amateur, esthète et érudit, après Cary Grant et Franck Sinatra, Frédéric Brun s'attache maintenant au mythe de Steve McQueen dans un de ses aspects les plus emblématiques : son amour de la vitesse. Très minutieusement documenté, largement illustré de photos inédites, très bel ouvrage donne à voir le quotidien de Steve McQueen sous de nombreux aspects : la passion de la vitesse certes mais aussi son culte du corps, ses films (dont Le Mans restera avec la course poursuite de Bullit et la balade à vive allure dans les dunes avec Faye Dunaway dans L'affaire Thomas Crown, la pierre angulaire),  ses courses, ses jouets mécaniques... Mais il propose aussi en filigrane une véritable réflexion sur les rapports entretenus par l'homme et la vitesse, la fascination pour la course et les sports mécaniques ("La course, c'est la vie. Tout ce qui vient avant ou après n'est qu'attente." avouait Steve McQueen).

C'est brillant, drôle, séduisant : à l'image de ce personnage principal passionné de vitesse comme de la vie tout court. Voici donc, pour vous donner un avant-goût de la chose et avec l'autorisation de l'auteur quelques unes des magnifiques photos illustrant l'ouvrage. On ne s'en lasse pas.

 

 

  

  

  

  

  

  

PS : Un petit bonheur attend les femmes à la page 83.

 

 

Steve McQueen, une passion pour la vitesse

Frédéric Brun

YB Editions

192 pages - 39,95 €

Le retour de Blanche

Elle a des seins généreux, propres à ravir la main d’un honnête homme, les lèvres plantureuses d’un fruit exotique, des rondeurs sur les hanches. Lorsque Pichard la dessinait dans les années 70, elle pimentait de ses pérégrinations sensuelles en noir et blanc nos nuits adolescentes. Aventureuse à son (joli) corps défendant, éternelle suppliciée, victime avant la lettre du grand capital, croisant harems, tribus indigènes et maisons closes, naïve orpheline livrée sans retenue à la concupiscence des hommes (et de quelques femmes, ne l’oublions pas), elle s’appelle Blanche Epiphanie. Et La Musardine a la bonne idée de ré-éditer en quatre volumes l’intégrale de cette bande dessinée mythique au doux parfum 1900. Je suis fan !

Allez, rien que pour vous, en exclu pour les Chroniques, quelques planches pour vous mettre en appétit (merci Stéphane !) : Blanche en maison close, au harem ou dans la jungle.

 

Blanche Epiphanie (Lob et Pichard)
La Musardine – 21 €