En règle générale, je suis assez lent – comme toute règle générale celle-ci souffre bien sûr de notables exceptions – et c’est sans doute en matière de shopping que cette attitude s’exerce le plus souvent.
J’aime prendre mon temps quand j’achète. Qu’il s’agisse d’une simple chemise, d’un meuble, d’un gadget électronique ou d’une banale bouteille de vin, j’ai besoin de savoir ce que j’achète, d’en avoir envie et, d’une certaine façon, d’en mesurer le prix.
C’est sans doute pourquoi je trouve si pénible cette période de soldes, ce « à vos marques, prêts, consommez » qui me fait éviter prudemment de pénétrer dans toute boutique un mois durant afin d’échapper à la sourde bataille qui fait rage derrière les vitrines.
Il faut les voir ces dames, d’ordinaire si douces et délicates, se presser, se bousculer, empoigner les vêtements et les cintres par brassées, se les coller sous le bras pour les protéger de l’avidité de leurs congénères, s’agglutiner à trois ou quatre dans des cabines d’essayages devenues lieux communs, guetter du coin de l’œil celle qui essaie le modèle que l’on convoite et dont il ne reste plus qu’une taille, en espérant qu’elle le reposera et qu’on pourra lui sauter dessus la première. C’est la jungle des portants, la frénésie des étiquettes, la femme animale luttant pour la survie du porte-monnaie.
Et ces messieurs ne sont pas en reste qui se carambolent à qui mieux-mieux dans les rayons Chaussures des Grands Magasins, un pied gauche à la main, à l’affût d’un petit bout de banquette pour l’essayage et pistant d’un œil anxieux le vendeur débordé qui leur apportera, peut-être un jour, l’autre pied.
C’est l’heure des files d’attente qui se forment sur les trottoirs comme aux temps de disette. Mais on est ici dans les quartiers chics, et les produits de première nécessité sont griffés Chanel, Gucci, Weston ou Figaret. Il faut alors prendre son mal en patience pour quelques pourcents de remise, sourire crispé au vigile et se jeter dans la mêlée. Subir l’angoisse de la traque à la « bonne affaire » – surtout ne pas passer à côté, on ne s’en remettrait pas – la hantise de la dernière taille disponible avant qu’il ne reste plus que du 34 ou du 46, le supplice du seul modèle convenable et qui lui, bien sûr, ne sera pas soldé – ce serait trop vulgaire.
C’est le règne du désir immédiat, le chantage de la dernière démarque, la pression de ces -50% qui font perdre tout discernement et finalement acheter ce que l’on n’enviait pas vraiment.
Mais c’est surtout se priver du véritable plaisir d’acheter. Celui qui consiste à prendre son temps, choisir avec attention, faire monter le désir, patienter, peser le pour et le contre, être au calme, se faire conseiller, comprendre, essayer, ré-essayer, aimer, se plaire, hésiter, et finalement céder.
En cette matière comme en toute autre, il ne faut pas confondre la fièvre et la passion, surtout lorsqu’elle est acheteuse…
Oui, les soldes, ça peut être ça. Mais ça peut aussi être un vrai bonheur, quand on trouve, comme ça m'est arrivé, des vêtements convoités en début de saison qui m'attendaient encore, à prix cassés-fracassés de fin de soldes. Un seul exemplaire et dans ma taille standard 38-40. A moi la jupe Maje, à moi le top Paul&Joe. Les joies de la province, où le "pointu" part moins vite ? En tout cas, j'ai fait à plusieurs reprises une orgie de vrais beaux achats jamais regrettés. Et je n'aurais jamais eu les moyens de m'offrir tout ça en temps ordinaire...
Rédigé par : hellebora | 27 janvier 2007 à 01:42
Bonjour Hellebora. C'est sûr, tu aurais dû acheter un billet de loterie ce jour là ou passer au Casino entre deux boutiques, car visiblement, c'était ton jour de chance ! Les bons articles, la bonne taille, pas de stress ni de lutte acharnée. J'ai du mal à y croire. Bravo !
Rédigé par : Thierry | 28 janvier 2007 à 02:12
Je déteste les soles. Faisant un 36, c'est galère, il ne me reste jamais ma taille. Mieux, je suis obligée, maintenant en début mars d'acheter ce que j'aurai peut être envie de porter cet été, car dès que le soleil toulousain va briller de 1.000 feux, je ne trouverai plus rien à ma taille :-(
Rédigé par : kheyliana | 06 mars 2007 à 14:59
Bienvenue ici Kheyliana. C'est bien la première fois que j'entends une fille se plaindre de faire un 36... ;-)
Mais sur le fond, je suis d'accord avec toi.
Rédigé par : Thierry | 07 mars 2007 à 22:51
Tout à fait d'accord! Ceci-dit, on est pas obligées d'aller se mettre dans la folie des soldes. Je les fais après tout le monde, c'est à dire quand plus rien n'est en solde. Je déteste la foule et je n'ai pas envie de faire trois heures de file pour une fringue. Et je te rassure, laplupart du temps, il ne reste même plus de 34 :-(
Rédigé par : Lisanka | 18 avril 2007 à 21:43
Bonjour! Je suis assez d'accord avec toi, les soldes en général, c'est la cohue, aors il vaut mieux être en forme le jour venu! Mais en tant que fille, c'est quand même difficile de resister à la tentation d'avoir deux ou trois pièces convoitées de plus et à moindre prix...
Rédigé par : Minnie | 26 juin 2007 à 09:31
bonjour! c'est mon premier commentaire ici, et en plus c'est pour dire que je ne suis aps vraiment d'accord.... certes c'est souvent un peu comme ça, mais la lenteur de l'achat existe encore pour moi: les soldes, ça fait deux mois, et même un peu plus que je les attends, que j'ai fais mes essayges, repérages, repassages devant la vitrine le coeur battant pour vérifier que oui, c'est bon, l'espoir peut continuer... je n'achète les basiques quasi qu'en soldes, car je les veux de qualité. donc oui, c'est déagréable, mais je considère que c'est un moindre mal si on a un peu balisé avant!
Rédigé par : mo | 26 juin 2007 à 21:15
je suis tout à fait d'accord, car moi aussi j'aime prendre mon temps quand j'achète quelque chose. Pour un vêtement, j'imagine avec quoi je vais le porter; avec quoi l'assortir, et les soldes, c'est tout le contraire! C'est toujours "Si je le laisse, est ce que quand j'en aurai envie, dans 2 semaines, il sera encore là??"
Je préfère de loin les "promotions" classique que l'ont trouvent tout le long de l'année, souvent aussi intéressantes que les soldes et moins peuplées!
Rédigé par : zephyree | 07 janvier 2009 à 22:56