Ce n’est pas trop dans les habitudes de la maison. Chroniquer deux fois la même table, repasser les plats et remettre une n-ième fois le couvert, cela ne se fait pas. Mais on n’a pas toujours envie de suivre ses propres règles n’est-ce pas ? Surtout quand il s’agit d’un endroit comme celui-ci. Souvenez-vous, il y a quelques mois, je vous faisais partager mon enthousiasme pour Racines. Depuis je n’ai cessé d’y retourner planter mes crocs dans la chaleur humaine et les saveurs franches qui s’y déploient à longueur de temps.
La dernière visite en date, je l’ai partagée avec une belle brochette de happy few, du modeux, du cinéaste, du luxury-man, des ardissoniens, en gros une palette d’enfants gâtés... Bref, tout ce qui aurait pu ipso-facto, faire virer la soirée vers le blasé le plus rogue. Détrompez-vous, un verre de Sancerre à la main, un œil sur les tomates du jardin d’Alain Passard (oui, je préfère jardin à potager et alors ?), la contemplation des tatouages du chef (des avant-bras aussi chargés que la Chapelle Sixtine), une cuillère dans la marmite et voilà nos éperviers descendus de leur promontoire, à frétiller comme des caniches, la langue pendante et le regard brillant.
Le dîner fut parfait, l’ambiance chaleureuse à réchauffer tout un quartier, le lard de Colonnata comme un toboggan soyeux, les tomates avec un goût (de tomate) qu’on croyait disparu avec l’enfance, l’Osso-Bucco d’une candeur finaude à secouer les cloches (démesuré, mijoté à la perfection avec son accompagnement hardi de petites pommes de terre, de courgettes jaunes, de panais et de carottes rondes), la cuvée Racines 2002 d’une puissance terrienne qui vous ramène illico dans l’arène et tout et tout. Fin des hostilités passé minuit, la voix tremblante d’émotion et la mémoire immédiate retapissée de douceur et de générosité.
Racines, franchement, si vous n’y êtes jamais allé...
Racines
8, passage des Panoramas
75002 Paris
Téléphone : 01 40 13 06 41
Ouvert du lundi au vendredi, de midi à minuit
A l’ardoise, comptez entre 30 € et 40 €
Bon ben j'ai eu raison de te suivre sur Ozu, je crois que je vais devoir m'y mettre à ce Racines... :)
côté pinard cà envoie aussi ?
Au plaisir,
Laurent
Rédigé par : Laurent V (GoT) | 24 septembre 2008 à 12:06
Moi, je pense tendrement que Racines dirait sans aucun problème : les carottes sont cuites et elles carent les rapottes dans la marmitte!!
Rédigé par : Sand | 24 septembre 2008 à 15:58
Crois-tu que j'ai bien compris si tu dis qu'il faille aller pointer?:)L'allée...
Rédigé par : Sand | 24 septembre 2008 à 16:36
Inoubliable. J'ai retrouvé l'adresse du petit italien, je te le reposte dans le bon billet demain. Signé Luxury man ;-)
Rédigé par : Galienni | 24 septembre 2008 à 22:01
ce phrasé... quel verve, quel panache ! Il nous met l'Osso-Bucco à la bouche. Comme quoi maitriser la langue permet d'aiguiser les appétits. Signé le Happy-Few ;-)
Rédigé par : very | 25 septembre 2008 à 04:39
C'est Cyrano en personne ou bien?
Rédigé par : Sand | 25 septembre 2008 à 12:43
Pas encore, mais ce billet donne envie...
Rédigé par : Miss Glitzy | 25 septembre 2008 à 14:39
Bon ! Je viens de découvrir l'existence du lard de Colonnata, merci Thierry d'avoir une fois encore contribué à corriger mes lacunes gastronomiques. Maintenant il ne me reste plus qu'à... le goûter !
Rédigé par : Kaplan | 25 septembre 2008 à 17:15
Oh que si je connais...et puis le passage des panorama à lui tout seul est un mythe.
Bon w.e
Rédigé par : louison | 26 septembre 2008 à 12:42
Désolé mais pour moi qui ne fait pas parti des “Happy few” il et hors de question que je remette les pieds dans cette endroit je suis pas “maso”, je ne veux pas payer pour me faire maltraiter
Rédigé par : brel | 29 septembre 2008 à 12:13
J'y suis retourné 3 fois depuis notre fameux déjeuner au sommet ! J'y retourne déjeuner vendredi !
Rédigé par : Thomas Clément | 30 septembre 2008 à 20:05
C'est amusant, c'est aussi l'une des adresses que je me suis permise de chroniquer deux fois... Quand on aime, on ne compte pas !
Rédigé par : Caroline M | 06 octobre 2008 à 18:11
Inoubliable soirée en effet, à défaut de le chroniquer ne serais-ce même qu'une fois, je ne manquerais pas d'y retourner une seconde fois !
Signé : le modeux
Rédigé par : Christian | 07 octobre 2008 à 12:14