La rumeur a enflé dans les coursives tout l’été. Comme une publication des bans pour le mariage de la carpe et du lapin. Au générique, la famille Trigano (Club Med), l’inévitable Philippe Starck, l’archi-rigolo Roland Castro et un improbable « philosophe » urbain et associé, Cyril Aouizerate.
Au final, cette fine équipe a levé le voile sur un hôtel d’un nouveau genre, urbano-populo (ma non troppo), arty et flashy, en plein cœur du XXème arrondissement dans le quartier Saint-Blaise. A. nous y a donc traîné un soir, histoire de tâter l’ambiance des premiers moments et de renifler l’assiette en rodage. On a suivi, tous feux allumés, en escouade de hussards aux chevaux de 125.
En face de la Flèche d’Or, dans un Paris popu qui ne cesse de se voir grignoter le jambon-beurre, un grand bâtiment, esprit sixties, le long d’une voie ferrée que surplombe la terrasse toute en longueur. On entre, et c’est le choc d’un décor qui en jette. Un plafond bas, couleur d’ardoise, graffité-chic, et des espaces qui s’enchaînent, une table d’hôte aux écrans video incrustés, un resto, un bar en U rétro-éclairé, une mini-scène de concert, une cuisine visible, un second bar au plafond d’ustensiles en pagaille, pfff, il ne faut pas lâcher la rampe ! On retrouve le Starck qu’on aimait, décalé, roi du contrepied et des idées qui pétaradent. Celui qui ne craint ni le mélange des genres, ni les dérapages incontrôlés d’une idée à la minute. Voilà, moi ça me plaît, car cela vous sort la tête de l’eau pour la soirée, c’est déjà ça.
Côté assiette, un bref coup d’œil au menu (Carpaccio, Navarin d’Agneau, Club Sandwich, Antipasti, Penne…) et la mention « La carte définitive supervisée par Mr Alain Senderens sera proposée vers le 15 novembre » nous a fait illico migrer vers le bar luminescent où un barman british aux cheveux longs et lunettes à la Gilbert et George, fort délicieusement secondé par une belle aux yeux de biche, a perforé nos papilles de compositions Gin-Amaretto et Vodka-Concombre ! On a bien fait de lui laisser la roue libre… C’est un régal.
Franchement, même si on pourrait pleurer des heures sur le Paris popu qui disparaît sous les assauts-bobo, difficile de faire la fine bouche. Des chambres à 79 €, des cocktails à 12 €, de la faune arty cosmopolite, un joyeux mélange sans étiquette et l’impression troublante d’un concentré d’époque entre Les enfants de Don Quichotte et la Clique du Baron. Mais encore faut-il que la clientèle joue le jeu et qu’elle vienne ici pour les autres et pas pour soi. Ce n’est pas gagné mais c’est jouable.
En tout cas, on y reviendra fin novembre lécher l’assiette et relever les compteurs de la fréquentation. Et je vous dirai tout.
Mama Shelter
109, rue de Bagnolet
75020 Paris
Téléphone : 01 43 48 48 48
Compter 30 € à la carte (temporaire)
Cocktails à 12 € (l’affaire du moment)
Plus de photos de Mama Shelter, ici.
Si tu cherches un partenaire de rond de serviette habitant le quartier... On pourrait passer pour l'apéro dans un troquet resté dans son jus, juste avant, sis rue de Bagnolet lui aussi (ça s'appelle le Gobe-Lune)... Un rade à brèves de comptoir, où tout le monde se parle !
Rédigé par : Benoit Wagner | 27 octobre 2008 à 17:19
Je déconseille fortement à qui que ce soit d'y diner pour le moment...moi je dis ça je dis rien!
Rédigé par : Adèle | 27 octobre 2008 à 22:25
Benoît > Le hic, c'est que pour l'instant, c'est surtout pour boire un verre que l'endroit vaut le déplacement... Ca va picoler sec, alors !
Adèle > Attendons fin novembre et la carte de Senderens... Patience.
Rédigé par : Thierry Richard | 28 octobre 2008 à 10:13
Je regrette de ne pas pouvoir accéder à Face-Book pour voir de plus larges photos de cet établissement:( Pour le moment, le décor présenté ici ne me dit rien qui vaille. Par contre, ce que tu en décris toi, c'est le top, et j'ai grande confiance en ce que tu écris, le temps et ce qu'il en est toujours et constamment ressorti en est la preuve vivante de conséquences irrévocablement positives! En ce qui concerne Face-Book, je souhaiterais qu'on me donne confiance pour taper ce put*** de mot de pass, à chaque fois, je me retrouve devant un mur, je ne l'explique pas, mais vu que je puise ma plus grande des confiance en mon intuition, je suis cette barrière que je sens si whaou, que franchement ça me gonfle de stopper devant aussi radicalement comme une poule mouillée : pourquoi j'ai cette impression de me jeter dans une fosse aux lions si je m'inscris sur face-book????grrrr!
Rédigé par : Sand | 28 octobre 2008 à 13:23
Les photos vues sur Facebook donnent envie de découvrir l'endroit. Cependant, je vais peut être attendre la fin du mois de novembre comme vous l'avez conseillé.
Rédigé par : Cathy | 31 octobre 2008 à 12:33
Gros succès commercial et gros succès auprès de nos clients !
Je travaille chez Splendia et depuis que cet hôtel est entré dans notre sélection nous n'arrêtons pas de le vendre. Les clients sont ravis.. plus de 97% de taux de satisfaction... les commentaires sont plutot très bons : http://www.splendia.com/fr/mama-shelter-paris.html
à conseiller !
Rédigé par : David | 13 février 2009 à 17:41
Salut Thierry,
Es tu retourné dans cet endroit depuis octobre ?
Je t'en conjure, ne classe pas le Mama dans les bonnes tables de Paris ... Je pense que la cuisine servie la-bas doit donner des cauchemars à Alain Senderens : Pour ne citer qu’eux, une entrecôte à 30 euros avec des frites congelées et une sauce béarnaise Bénédicta…, un parmentier de canard aussi sec qu’une tranche de pain de mie oubliée dans un toaster.
Rédigé par : Agathe | 08 mars 2009 à 12:27
Apéro et diner hier au Mama Shelter...
Au moment de l'addition, échange avec un des serveurs
- "Le diner vous a plus?"
- "En toute sincérité, non"
- "Ce n'était pas ce à quoi vous vous attendiez?"
- "Si, justement..."
En résumé, cadre agrébale, belle carte de Whisky, mais comme pour beaucoup d'endroits modes, le service est désagréable au possible et incompétent, la nourriture est fade et digne d'une cantine scolaire, surfacturée...
A laisser aux adeptes du m'as-tu-vu et aux lobotomisés pour qui payer 50e pour un diner médiocre n'est pas un problème à condition que la branchitude du lieu flatte suffisamment leur ego. Pour les autres, venez prendre un verre, fuyez le restaurant, mieux vaut manger chez les Costes, le rapport qualité/prix est encore meilleur, ce n'est pas peu dire.
Rédigé par : François | 08 mars 2009 à 16:53