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Balises: Zooey Deschanel
Ce type est fou. A enfermer. La camisole dans la penderie. Mais j’adore son blog. Il n’y a que lui pour passer au chinois tous les percolateurs de la terre et vous dégoter la machine ultime, à fouiner dans toutes les épiceries de Paris et vous rapporter dans son sac à dos la sélection définitive ou passer sur le fil du rasoir tous les couteaux de cuisine pour vous isoler les plus fines lames. Le tout traité avec une plume et une humeur gaillardes, réjouissantes : « Cuire dans une Mauviel*, c'est l'émotion du dépucelage. »
Vous hésitez entre le robot Kitchen Aid et le Kenwood Chef ? Orion a la clé. Orion sait. Orion a testé. Vous pouvez lui faire confiance les yeux fermés. Orion c’est son nom, et son blog c’est Que du bon.
Une mention spéciale pour la petite morale ménagère qui ouvre son blog comme une enseigne de commerce lue dans Balzac. « Comme le disait mon arrière-grand-mère : je n’ai pas les moyens d’acheter bon marché ! »
Respect.
*NDLR : une marque de casseroles normande.
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C’est comme ça et je ne me l’explique pas, mais j’adore Jamie Oliver. Peu importe qu’il ait bâti son succès sur les shows télé, peu importe son côté survolté ou excentrique, peu importe qu’il ne soit pas un prodige du répertoire, un maestro de la cuisine classique et des techniques d’équilibriste si prisées des MOF*. J’aime sa cuisine et, par-dessus tout, j’aime la faire. Il a ce sens des assemblages de saveurs qui me parlent, cette simplicité des proportions, des ingrédients, qui rendent la vie facile, ce savoir-faire des petits riens (ah les herbes !) qui changent tout, ces influences méditerranéennes qui trouvent un écho bienveillant dans mes souvenirs de terre brûlée et de calanques parfumées. Oui, il est anglais. Et alors ?
Lire la suite "La recette sur l'étagère : L'Italie de Jamie Oliver" »
Rédigé par Thierry Richard dans Recettes sur étagère | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
Balises: Hachette Pratique, Jamie Oliver, L'Italie de Jamie
Il flotte dans l'air, où volètent encore les fleurs de marronniers en flocons printaniers, un air de grandes vacances. Le soleil, levé tôt lui aussi, troue les hauts feuillages et inonde les avenues désertes, les trottoirs dépeuplés semblant soudainement d’une largeur inhabituelle. On roule vite ce matin, accélérations éblouies, rapides et brèves, de feu rouge en feu rouge. Devantures fermées, rideaux de fer encore clos, Paris semble s'être vidé de sa sève. La police barre quelques rues aux abords du Louvre, on sent obscurément que quelque chose se trame, qu'ailleurs des gens se regroupent, se préparent, astiquent les banderoles et vérifient les mégaphones, que des cars entrent dans la capitale par d'autres portes, loin de nous. On ressent l'imminence d'une action, bientôt ce seront les sifflets, les slogans, la télé et les têtes d'affiche de la politique revendicative. Mais tout cela ne nous concerne pas.
Neuf heures, c’est presque l’aube pour un jour férié. Nous prenons notre café boulevard Saint-Germain, à la terrasse du seul bar ouvert en ce jour chômé, sous les reflets aveuglants du soleil enfin revenu de loin, qui fait sortir les lunettes noires des poches de veston. Je partage le guéridon avec un écrivain français dont j'aime l’œil vif et la pensée cinglante, un peu potache, un peu frondeuse, parfois assassine. Entre deux rires et mots d'esprit, il me confesse préférer les livres des autres aux siens et n'accorder que peu de qualités aux romans qu'il écrit pourtant depuis plus de vingt ans. C’est assez rare.
Rédigé par Thierry Richard dans Lectures, Menus plaisirs | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Balises: Eric Neuhoff, Fayard, Les Insoumis
Elle portait une minerve. Je ne l’ai remarquée que lorsque elle a ôté son manteau et débarrassé ses épaules d’une large écharpe qui la couvrait jusqu’au visage, au moment de se mettre à table donc. Cela donnait à son port de tête une allure altière, presque hautaine, le menton fièrement dressé vers l’avant, qui contrastait avec la candeur de son sourire juvénile.
Elle m’avait dit « vous verrez vous ne serez pas déçu ». Elle parlait avec enthousiasme de cette adresse qu’elle tenait à me faire découvrir, quelque temps après que la tourmente médiatique s’en soit finalement éloignée pour aller ailleurs butiner d’autres nouveautés. Elle parlait de ce bistrot ouvert en plein XVème par un ancien de chez Michel Bras et Pierre Gagnaire (Guillaume Delage fut longtemps chef du Gaya) et qu’elle fréquentait souvent. Elle n’eut pas à batailler pour me convaincre, quelques échos flatteurs l’ayant précédée ces six derniers mois. L’affaire était faite lorsque de surcroit j’appris par la bande que le nom du restaurant, Jadis, était un hommage à Antoine Blondin et à Monsieur Jadis, son double littéraire. Bon présage !
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Balises: 75015, Guillaume Delage, Jadis, Paris, Restaurant
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Balises: Maurice Ronet
Un œil toujours aux aguets de ces mini-planques aux mini-prix où l’on se régale sans déguster, je vous ai dégoté cette semaine une adresse assez improbable. Une pizzeria de poche coincée dans la Galerie 66, à deux pas des Champs-Elysées. Oui, je sais, dit comme ça on ne saute pas sur son mobile pour réserver ! Mais attendez la suite.
La suite c’est ce décor invraisemblable, tout en longueur, comme posé là, naviguant entre cabine de luxe d’un paquebot transatlantique et wagon d’un transaméricain des années 40 carrossé par Raymond Loewy, boiseries et métaux de vif argent, le mobilier lorgnant quant à lui vers le scandinave vintage.
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Balises: 75008, Paris, Pizza, Restaurant, Réginette
David Foenkinos m’amuse. Et je parie qu’il vous amusera aussi. Car il a l’art et la manière de poser sur le monde un regard ironique, distant et franchement drôle. Depuis le succès du Potentiel érotique de ma femme, Prix Roger Nimier 2004, cet infatigable explorateur des rapports amoureux exerce sa verve pince-sans-rire dans la sphère de l’intime et Nos séparations, son septième roman, ne fait pas exception.
Voici donc Fritz et Alice. Lui, jeune homme gentiment inadapté au monde qui l’entoure, vérificateur de définitions pour le dictionnaire Larousse. Elle, étudiante en allemand à la beauté et la grâce parfaites. Ils se rencontrent dans une soirée et c’est le coup de foudre : « Elle n’a fait aucun commentaire sur mon prénom. Juste pour cette raison, il n’était pas exclu que je l’épouse un jour, et mieux encore, que nous achetions un chien ensemble ». Mais la vie de couple n’est pas un long fleuve tranquille, surtout quand on vient de milieux différents (néo-hippies, les parents de Fritz vivent « sur une montagne à l’ombre des moustaches de José Bové », Alice étant pour sa part une jeune fille de bonne famille à serre-tête et père poujadiste). Et plus encore quand l’adultère frappe à la porte. Fritz et Alice vont donc s’aimer, se séparer, se retrouver, s’éloigner de nouveau, tout cela se déroulant sur une vingtaine d’années. Un jeu romanesque d’allers-retours qui n’est d’ailleurs pas sans évoquer Quand Harry rencontre Sally.
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Balises: David Foenkinos, Gallimard, Nos Séparations
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C’est un plaisir très parisien que de vivre dans la foule pour mieux s’en extraire le soir venu. Trouver un refuge loin du monde, sombre et raffiné, pour un tête à tête les yeux dans les yeux, les doigts effleurant doucement la main de l’autre alors que l’on se parle à voix basse. Dans ces moments-là, on ne cherche pas le luxe d’une belle table blanche amidonnée au service impeccable mais plutôt celui d’une tranquille beauté discrète. En un mot, on privilégie le profond sofa moelleux au fauteuil à médaillon Louis XVI, plus près du sol, plus près des sens. Il y faut de la musique douce qui laisse passer entre ses notes vos confidences, un service furtif, qui vous débarrasse sans s’attarder comme une brise légère sur le cou, des mets agréables, qui surprennent sans pour autant détourner l’attention de l’essentiel : nous.
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Balises: 75008, Café M, Chinoiserie, Hyatt Regency Madeleine, Paris, Restaurant