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Balises: Lily Donaldson
Un
plaisir des yeux ?
Le
bleu du regard de ma compagne.
Un
plaisir que l’on partage ?
Une boîte de cigares, bien sûr. Disons... Des obus cubains de chez
Partagas, les P N°2. Pour le panache entre potes.
Un
plaisir d'enfance ?
Le gâteau breton à la crème fraîche entière que préparait en silence
mon grand-père paternel pour ses petits enfants. Une sorte de quatre-quarts
cinq étoiles. Un régal. La recette est perdue, c'est pour moi un drame.
Un
plaisir odorant ?
L'ouverture d'un cabinet en cèdre de 50 cigares. Un festival convoquant
les sous-bois, le poivre, le cuir, le miel ou encore la vanille dans un sillage
d'épices.
Un
plaisir égoïste ?
Parier aux courses.
Un
plaisir de l'oreille ?
"Variations sur Marilou", de Serge Gainsbourg. Les premières
mesures frisent la perfection, cela fait bientôt vingt ans que je ne m'en
remets pas.
Un
plaisir charnel ?
Caresser une feuille de cape de cigare avant qu'elle ne soit roulée.
Humide, grasse, élastique, odorante... La rencontre de vos doigts avec cette
peau fine a quelque chose de troublant.
Un
plaisir inconnu ?
Le prochain cigare.
Un
plaisir du goût ?
Le fromage de tête - baguette fraîche avec un ballon de rouge, au
retour du marché, le dimanche midi.
Un
plaisir anachronique ?
Les Memoranda du vieux dandy Jules Barbey d'Aurevilly, sur ma
table de chevet depuis des années. J'y replonge fréquemment.
Un
plaisir qui ne coûte rien ?
Jouer aux échecs. Je suis en train d'apprendre...
Un
plaisir honteux ?
Je suis fasciné par les bottes américaines qu'on appelle vulgairement
ici santiags. J'en ai trois paires... que je ne porte jamais.
Un
plaisir hors de prix ?
Les Davidoff époque cubaine (avant 1988, donc), baptisés de noms de
grands crus bordelais : Margaux, Haut-Brion, Yquem... Je n'ai jamais eu la
chance d'en goûter. A bon entendeur...
Un
plaisir défendu ?
Déguster un cigare dans un bar d'hôtel : le Duke's, le Hyatt Vendôme,
le bar Hemingway du Ritz... L'interdiction de fumer aurait pu les épargner. A
Paris, les fumoirs se comptent sur les doigts d'une main. C'est légal, oui.
Mais injuste.
Un
plaisir surestimé ?
Le canard au sang de la Tour d'Argent.
Un
plaisir à venir ?
Le trench Kingsgate de chez Aquascutum que je rêve de m'offrir.
Mais
qui est Guillaume Tesson ?
Epicurien
dans l’âme, rien de ce qui touche aux multiples plaisirs des sens ne laisse
Guillaume Tesson indifférent. Mais c’est derrière un subtil écran de fumée que
s’exerce sa passion la plus intense : la dégustation de cigares. Doté d’un
goût très sûr, collaborateur avisé du magazine « l’Amateur de Cigare »,
il vient de publier une somme impressionnante sur ce sujet de prédilection dont
il parle à merveille. Cela s’appelle « Cigares » (Hachette Pratique).
Et c’est indispensable pour l’amateur comme pour le débutant.
Son
blog est là.
Son
livre est là.
Illustrations :
Moleskine de dégustation de cigares de Guillaume
Rédigé par Thierry Richard dans Plaisirs Express | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
Balises: Cigares, Guillaume Tesson
Allez, on redescend aujourd’hui sous la barre des 20 € et on complète notre petite série de bons plans à prix doux avec une néo-crêperie tout ce qu’il y a de dépaysant. Cap à l’Ouest donc et rendez-vous chez West Country Girl qui, comme son nom l’indique met la Bretagne à l’honneur. Mais attention, ici point de tradi-préchi-précha bigouden mais une crêperie reliftée nouvelle vague par une ancienne de chez Christian Lacroix (si, si, c’est elle la west country girl), débordante d’enthousiasme et de gentillesse. Déco arty, enseigne au néon de motel US, un « zztop-look-alike » tout en barbe derrière le bar et une clientèle gentiment branchée et cosmopolite. Une atmosphère chaleureuse et cool qui vous transfuse en moins de deux ses humeurs confortables. Dans l’assiette, galettes et crêpes assurent carrément. Elles jouent la finesse, le croustillant, la fraîcheur et les ingrédients de premier choix (essayez l’Andouille de Guéménée, la saucisse grillée ou l’Epinard, chèvre frais et raisins secs). En guise de dessert, la crêpe « Pomme au four, caramel beurre salé » est un régal de tiédeur douce et nostalgique. Le tout s’accompagne – of course – de cidre brut de Fouesnant du Manoir de Kinkiz (10 € la bouteille), d’une belle expression acidulée.
Après la fanfare de binious embouchés pour le Breizh Café il y a deux ans, une bien belle adresse pour déjeuner
ou dîner de crêpes sans se ruiner. Ni sacrifier son plaisir…
West Country Girl
6, passage Saint-Ambroise
75011 Paris
Téléphone : 01 47 00 72 54
Fermé le Dimanche et le Lundi
Menu Déjeuner à 9 € et 12,50 €
A la carte, comptez entre 10 € et 20 €
Pour les amateurs, huîtres le week-end
(6 € les six).
Plus de photos de West Country Girl, ici.
Rédigé par Thierry Richard dans 75011, Bonnes adresses à moins de 20 € | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Balises: 75011, Crêperie, Paris, Restaurant, West Country Girl
Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas écouté de musique ici (quelques emails de reproche me piquent déjà les flancs). Réparons donc cette négligence dare-dare ! D’autant plus que mon iPod fourmille de petites pépites que j’adorerais vous faire partager.
Celle-ci est émouvante. Je l’ai reçue par email, comme un cadeau. Touchant. Une œuvre peu connue de Vivaldi mais diaboliquement envoûtante (pour un prêtre, fut-il roux, l’exploit est remarquable), extraite des Vêpres solennelles pour l'Assomption de la Vierge Marie, le Dixit Dominus du Psaume 109.
On y retrouve, à mon sens, toute la grâce et la beauté des meilleures compositions du maître vénitien, le dépouillement en plus. Sublime.
Mille merci à Isabelle de m’avoir mis cette si délicate puce à l’oreille. Deux
minutes cinquante six de bonheur, ça ne se refuse pas.
Illustration : Nicolas Poussin (1626)
Rédigé par Thierry Richard dans Menus plaisirs, Musique | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Balises: Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine, Vivaldi
C’est sans doute le meilleur
Tiramisù qui ait franchi mes lèvres depuis des mois. Et il n’a pas éclos dans une des meilleures cantines
italiennes de la capitale mais dans un néo-bistrot du bout du XVIIème,
récemment ripoliné par un nouveau propriétaire, le Petit Champerret. Il y a tout ce que j’adore dans ce dessert
exemplaire, du crémeux qui vous enrobe la langue comme une caresse, du fondant
quand le biscuit imbibé s’évanouit comme par magie dans votre palais, un petit
coup de fouet de café et d’alcool et un doigt d’amertume dans la poudre de
cacao. Une particularité ici, le patron étant corse, on a remplacé le
traditionnel biscuit à la cuillère par des Canistrelli,
petits gâteaux secs de l’Ile de Beauté. Et là, franchement, on touche au
sublime.
Le Petit Champerret
30, rue Vernier
75017 Paris
Téléphone : 01 43 80 01 39
Menus à 26 € et 22 € (Déjeuner seulement)
A la carte, comptez entre 30 € et 40 €
Plus de photos du Petit Champerret,
ici.
Rédigé par Thierry Richard dans 75017, Bonnes tables à Paris | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Balises: 75017, Le Petit Champerret, Paris, Restaurant
Rédigé par Thierry Richard dans Elégants | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Balises: Alessio Boni
Rédigé par Thierry Richard dans Menus plaisirs | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
Allez savoir comment tout ça fonctionne ! On s’emballe à longueur de pages et de billets pour Frenchie (j’ai moi-même promis à plusieurs d’entre vous d’aller y traîner mon bloc-notes) et sur son quasi-jumeau, L’Office, point de tintamarre. Pourtant tout y est, à commencer par le chef sorti du même moule, le Fifteen de Jamie Oliver à Londres, la clientèle jeune et négligemment balancée, et le décor minimaliste contemporain et cosy. Quelle injustice ! Ceci dit, le bon côté des choses c’est que l’on y est tranquille, que les délais de réservation sont décents et que l’on savoure l’endroit entre connaisseurs. Un doux parfum de petit privilège.
Ce soir là, le Velouté de topinambour aux cèpes délicat et crémeux accueillait en son nid tiède un œuf mi-cuit, le Quasi de veau à la cuisson rosée impeccable se donnait des airs au sommet d’une montagne de spaghettis de courges rôties, l’Escalope de foie gras poêlée étalait sa superbe sur un lit de betteraves et la Panacotta à la vanille s’ornait de clémentines et de physalis en bijoux automnaux.
Un vrai coup de foudre pour cette cuisine élégante dans sa simplicité, imaginative dans ses assemblages, savoureuse dans ses rondeurs caressantes.
Et si je vous dis qu’on y dîne pour moins de 40 euros, que le vin est judicieusement choisi (la cave prolonge ses racines bien loin de nos terroirs usuels) et le service jeune et plein d’allant, vous n’aurez plus aucune raison d’hésiter.
L’Office
3, rue Richer
75009 Paris
Téléphone : 01 47 70 67 31
Fermé Dimanche et Lundi
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Balises: 75009, L'Office, Paris, Restaurant
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Il n’était pas encore la barbe blanche de
la littérature française. Son couvert chez Drouant n’était pas encore dressé et
son influence sur le monde des lettres françaises ne s’étendait pas encore
jusqu’aux confins de l’Académie Goncourt. Il n’en était pas pour autant un
novice et malgré son jeune âge, sa connaissance du milieu littéraire tout comme
son style avaient déjà éclos, nourris de profondes racines. C’est ainsi qu’après
quelques années passées chez Denoël, François Nourissier publia en 1956 (il
avait 29 ans) Les chiens à fouetter,
une sorte de vademecum de la société
littéraire de l’époque à l’usage des jeunes gens brûlant de s’y faire une
place. C’est ce pamphlet de connaisseur, dont les bases furent jetées en un
week-end, drôle, mordant et toujours actuel que Le Dilettante a la judicieuse
idée de republier aujourd’hui.
Il adopte la forme d’un échange épistolaire entre un jeune écrivain voulant faire son chemin en littérature et un grand écrivain rompu à toutes les subtilités du paysage des lettres. Ce dernier prodiguera donc à son cadet ambitieux, après un vaste panorama sur la petite république des livres, quelques conseils pour y trouver sa route et l’endroit où s’y installer.
Lire la suite "Les chiens à fouetter, de François Nourissier" »
Rédigé par Thierry Richard dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Balises: François Nourissier, Les chiens à fouetter