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Balises: Melvil Poupaud
Eternel amoureux, je ne fête pourtant pas la Saint-Valentin. Question de principe. Mais comme je suis bon garçon, je vous refile mon tuyau n°1 des soirées amoureuses, celles où l’air que l’on respire, les ombres que l’on projette et l’atmosphère dont on s’enivre comptent autant que le contenu de l’assiette, sinon plus. Pour transformer un tête-à-tête au restaurant en un moment mémorable. Un souvenir.
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Rédigé par Thierry Richard dans 75009, Bonnes tables à Paris, En amoureux | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Balises: 75009, Le Pétrelle, Paris, Restaurant
Il y a encore des flots de sensations et de belles adresses que j’aurais aimé vous faire partager à propos de Venise. Mais le retour est là. Et le souci de ne pas vous lasser. Alors, voilà un dernier pot-pourri de choses et d’autres. Juste quelques repères.
J’aurais voulu vous glisser en douce l’adresse de l’Osteria Alle Testiere (Castello 5801, Calle del Mondo Novo, 041 522 72 20) dont le manque de temps et le carnet de réservation surchargé m’ont tenu éloigné, mais que l’on m’a chuchoté comme étant l’une des meilleures tables de Venise.
J’aurais voulu m’assoir avec vous dans la salle rougeoyante et boisée, sans âge, de l’un des restaurants préférés d’Hugo Pratt, Ai do Forni (San Marco 468, 041 523 21 48) et y laisser quelques plumes.
Vous faire partager ma passion sans mesure pour les lanternes de vénitiennes, les mémoires de Casanova et la peinture de Veronese.
J’aurais voulu vider encore quelques verres au bar du Met (Riva degli Schiavoni 4149, 041 520 50 44), dans une ambiance indolente de retour d’orient, les valises de cuir posées dans le vestibule.
Partager avec vous mon étonnement ravi de découvrir dans la vitrine d’un restaurant un hommage discret à Cesare Pavese.
Et puis voilà. Le temps passe et c’est fini. Je vous laisse donc avec un mystère. Celui que m’a conseillé Paul avant le départ, en m’adjurant de visiter la Legatoria Piazzesi (2511 Campiello della Feltrina, 041 522 12 02), je cite « Comme je crois vous connaître un goût des belles choses, un détour s'impose ici. Je vous laisse le soin de découvrir cet endroit assez secret... Non loin de là, Santa Maria Novella et ses fragances naturelles subtiles pour emporter un peu d'Italie à la maison. » Le bougre avait mille fois raison.
Et pour se quitter aujourd’hui, voilà la dernière photo de ma pellicule.
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Il arrive toujours un moment où il faut s’arrêter. Faire une pause et sentir de nouveau le temps s’écouler avec paresse. Par exemple dans le petit salon de l’hôtel Flora, au charme désuet, devant un cappuccino fumant dont la mousse vous donne l’impression de tremper les lèvres dans un nuage doux-amer, en relisant quelques pages de Morand, qui lui-même n’avait de cesse de rappeler que le voyage n’est que « la science des accords ». Le monde pourrait s’arrêter de tourner, là, que vous ne vous lèveriez pas de votre banquette.
C’est qu’en l’occurrence vous aimez cet endroit pour son ambiance un peu décatie mais fidèle à son passé. Et si les chambres n’y sont ni gigantesques, ni de première fraîcheur, vous goûtez ses petites pièces de réception, la gentillesse du français parlé à l’accueil, le jardin qui doit être un bonheur de verdure aux beaux jours et la petite ruelle étroite qu’il faut emprunter pour s’y rendre, comme un secret.
Hôtel Flora
San Marco 2283/a
041 520 58 44
Et si vos moyens vous le permettent, oubliez le Danieli et sa poussière religieusement entretenue pour prendre une chambre au Bauer. L’un des derniers (si ce n’est le dernier) palaces familiaux de Venise. Une petite perle d’élégance et de bon goût.
Hôtel Bauer
San Marco, 1459
041 520 70 22
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Balises: Bauer, Flora, Hotel, Venise
Harry’s Bar à côté du monde, Danieli bouffi de suffisance, j’ai tout de même trouvé mon bar de nuit à Venise. Au Régina, le long du Grand Canal. Une entrée presque dissimulée aux regards. Un guitariste en catogan y joue des airs de jazz, le bar est quasi désert et on y prépare l’Americano avec une distinction toute aristocratique. Perché sur un tabouret, le nez dans le marbre, sous les shakers argentés art-déco, je me suis perdu dans son amertume et ses couleurs flamboyantes une bonne heure durant. Puis la nuit et ses passages mystérieux m’ont rappelé. J’ai dû mettre encore une heure à regagner l’hôtel qui n’était pourtant qu’à quelques centaines de mètres...
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Balises: Bar, Regina, Tiepolo Bar, Venise
Ce fut sans doute l’adresse la plus émouvante de mon séjour. Un restaurant difficile à trouver dans le dédale des ruelles sinueuses du Dorsoduro. Il y a ici, dans une vaste salle simple, aux reflets rouges maritimes, dans un vif jus d’authenticité, de la nappe en papier aux verres de cantine, une ostaria familiale où respirent les saveurs véritables de la Venise des vénitiens. N’hésitez pas à demander à Stefano (il parle français, pas d’inquiétude) un plat qui n’est pas à la carte, il ronchonnera un peu mais retournera en cuisine vous mitonner, par exemple, ce riz aux pommes de terre, incongru, solide et capiteux, à s’en retourner la langue. Vous pouvez aussi lui demander un risotto à l’inspiration du moment et savourer la surprise. Mais à Venise, la base, le plaisir de l’évidence, ce sont les poissons et fruits de mer. Et Nino sait où dénicher les meilleurs. Le bar (branzino, cru ou grillé) est d’une fraîcheur et d’une puissance à vous tirer les larmes et il est inconcevable de quitter la lagune sans avoir goûté l’araignée de mer, les couteaux, les langoustines et les cigales de mer, ici servis grillés avec une polenta crémeuse et citronnée. Mortel assemblage. Judicieusement relevé du vin blanc de la maison (Pinot Grigio) servi presque glacé ou d’un Orto, le seul vin de la lagune, fabriqué par un français à San’ Erasmo. En dessert, si vous êtes (au moins) deux, commandez le sgroppino, une sorte de glace italienne avec citron et vodka, la voir préparée sous vos yeux par Stefano et l’avaler comme un fruit défendu restera une émotion mémorable. Ah, j’oubliais, la carte n’est écrite qu’en italien. C’est souvent un très bon présage. Alors à votre prochain séjour, filez chez Do Farai, une cambuse droite et sincère comme une main tendue.
Do Farai
Dorsoduro, 3278
041 277 03 69
(non loin de la Ca’ Rezzonico)
A la carte comptez entre 30 € et 50 €
Plus de photos de Do Farai, ici.
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Balises: Do Farai, Dorsoduro, Ostaria, Restaurant, Venise
Impressionnant, débectant pour certains, chicissime pour d’autres, c’est un de mes incontournables, un péché mignon transgressif dont je ne manque aucune occasion de savourer une assiette. Celle-ci, ce fut à la Taverna San Trovaso (Dorsoduro, 1016), juste derrière le Musée de l’Académie, après l’éblouissement cinquecento. Il y avait justement quelque chose du Tintoret dans l’assiette. Ses sombres lumières, ses ombres écrasantes, un baroque sanglant et fumeux. Au palais, cuisson parfaite, encre poisseuse et accrochant la pâte (inconcevable autrement), seiche fondante. Saisissant.
Spaghetti alle seppie nere (9,50 €)
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Balises: Restaurant, Taverna San Trovaso, Venise
Drôle d’impression en sortant du Harry’s Bar, celui-là même où Cipriani fils inventa le Carpaccio pour la Comtesse Amalia Nani Mocenigo en 63 et où le père affuta son Bellini en 48, pêches blanches et Prosecco di Conegliano. Le bar « mythique » fréquenté par Hemingway, Orson Welles et Bogart. On y est comme au théâtre. Le décor d’une banalité désolante est bien planté dans son acajou d’origine, les serveurs empapillonés s’activent en un ballet mécanique bien rôdé et les clients se regardent ébahis en se disant « j’y suis, j’y suis ». Mais tout cela sonne faux, comme une mauvaise pièce de boulevard. On baille en attendant la fin du spectacle et on se demande comment certains endroits ont pu à ce point perdre leur âme. Du coup, on boit notre Bellini (15 €), sans doute le millième servi dans la journée, trop doux et pas assez glacé à mon goût, avec un peu de tristesse. Pour sûr, le vieil Ernesto n’y retrouverait pas ses petits.
Harry’s Bar
Sestiere San Marco, 1323
041 528 57 77
Nourritures tarifées au pic à glace, service en pilotage automatique
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Balises: Bellini, Cipriani, Harry's Bar, Venise
C’est finalement le moment que je préfère. Lorsque la nuit vient de tomber, tôt, et que la ville est rendue au silence et aux marcheurs solitaires. Elle retrouve alors ses couleurs mystérieuses, son ésotérisme et vous engloutit dans ses labyrinthes de canaux et de ruelles mal éclairées. Marcher la nuit dans Venise. S’y perdre (on se perd toujours ici, avec ou sans plan). On se souvient alors de ces porteurs de lanternes qui attendaient les vénitiens à la sortie des cafés, des restaurants ou des Palais pour les raccompagner chez eux, une cape sur les épaules. Il se dégage de ces rues étroites comme une odeur de complots, d’amours assassines, de conversations à voix basse. On suit une ombre et elle disparaît. Quelques marches, une gondole et elle est partie. Le vrai sens de Venise est caché là et il se découvre en marchant dans le noir.
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Balises: Venise
L’en-cas favori des vénitiens ce sont ces petits sandwichs triangulaires bombant le torse entre deux tranches de pain de mie d’un blanc fulgurant, les Tramezzini. On en trouve partout pour à peine plus d’un euro. Comme ici, à l’angle de la Calle Larga San Marco, où les habitués filent droit vers le speck-tomates confites, le tonno-uova ou le bresaola e formaggio. Souple et vite avalé, le tramezzino ne finasse pas, il vous rentre direct dans le bec, sans détour, le plus souvent mangé debout, dans l’instant. D’autres délices du même acabit près du marché aux poissons du Rialto. C’est chez Al Marca (Campo Bella Vienna, San Polo). Sublimes petites perles de tapas vénitiennes (cicchetti) et verres de Bardolino éblouissants. Tout se passe au comptoir, juste un petit banc à quelques mètres de là pour les fatigués. De quoi améliorer votre italien dès que vient l’heure de l’apéritif. Molto bene.
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Balises: Al Marca, Tramezzini, Tramezzino, Venise