Chroniques du Plaisir

Pur plaisir à Paris

                  

Rentrée sur les chapeaux de roues, dans tous les sens du terme, même le plus littéral. Bientôt, bientôt, les billets ici reprendront leur rythme de parution, toujours aussi aléatoire certes, mais plus soutenu que lors de cette interruption estivale. Vous me direz, ce n’est pas difficile… A ce propos, quel bonheur que de couper le cordon quelques semaines ! Mais je ne vous ai pas oubliés pour autant, j’ai fait mon petit marché pour les Chroniques, avec, à venir, de belles adresses dans le Lubéron et d’autres à Rome (on ne sait jamais, les week-ends de l’arrière saison vous tendent souvent des bras ensoleillés), quelques notes de lecture pour que vous ne passiez pas à côté de petites pépites issues de cette rentrée littéraire (la couverture de mon préféré est déjà planquée quelque part sur ce blog) et bien d’autres idées germées sous le tilleul. Dont sans doute, la mise en ligne de plus de textes de fiction, j’y reviendrai.

               

Mais en attendant, une entrée en matière en images.

            

Je vous la fais short story. Figurez-vous que j’ai été contacté il y a quelques mois par une agence de communication travaillant pour un constructeur automobile français. Ce dernier avait identifié 12 blogueurs en Europe (à Paris, Berlin, Milan et Londres) auxquels il souhaitait demander d’illustrer, dans le cadre plus général du lancement d’une nouvelle automobile sportive, leur vision du « pur plaisir » dans leurs villes respectives, sans lien direct avec la voiture. Je ne sais par quel miracle je me suis retrouvé dans cette sélection internationale mais je ne me suis pas fait prier tant le sujet était nouveau et passionnant : écrire un scénario illustrant ma vision du pur plaisir à Paris et le voir réalisé par un vrai metteur en scène (Julien Rocher) sous la forme d’un clip d’une minute trente. Excitante expérience. Bref, je vous passe les détails et vous laisse découvrir, quelques mois plus tard, le résultat en images.

                   

Les films français (à découvrir absolument, la bulle d’élégance de Christian Poulot – Le Modalogue et la boule d’énergie de Brian Leavy - Materialiste) sont déjà en ligne sur le site de Renault, les films berlinois aussi, Milan arrive la semaine prochaine et Londres dans la foulée…

             

Le plaisir vu par 12 blogueurs européens, une bien belle idée, non ?

                     

            

                

                        

Le réalisateur : Julien Rocher (Julien, merci so much d’avoir su matérialiser avec autant de talent mon petit univers)

Le constructeur : Renault

La voiture : Renault Laguna Coupé, lancement prévu en octobre

L’agence : Balistik*Art (Stéphane, Alexandre, mille merci pour votre confiance, j’espère en avoir été digne)

            

Le site web où voir tous les clips est ici. Tout ce que vous avez à faire, c'est de suivre la ligne du pur plaisir...

                     

Latex, de Laurent Schweizer

                                              

Racoleur ? Manipulateur ? Fortement inspiré dans son préambule par le meurtre du banquier d’affaires Edouard Stern, assassiné par sa maîtresse et retrouvé mort dans une combinaison de latex, le troisième livre de Laurent Schweizer s’éloigne pourtant très vite du fait divers people pour prendre une autre dimension. Celle d’une aventure hallucinée et troublante, menée tambour battant et en apesanteur par ce jeune auteur suisse que rien ne semble pouvoir effrayer.

                  

Lors d’une vente aux enchères à Londres, le narrateur, ancien avocat rayé du barreau de Zürich, courtier en biens d’exception pour de richissimes clients, fait la connaissance d’une superbe danseuse de ballet, Seymour, « une princesse qui avait tous les dons et recevait tout avec grâce ». Celle-ci, dans les fièvres d’une scène d’amour rendue encore plus intense par l’usage de « substances », lui projette le film amateur de l’assassinat, lors d’une séance SM, du milliardaire monégasque Philip Kidman. Film sur lequel on semble distinguer Seymour appuyant sur la détente d’un Colt M9. Or, la jeune femme est par ailleurs la maîtresse de Lev, un milliardaire russe en exil, qui va proposer au narrateur un bien étrange marché…

                  

Elégant d'Août : Alain Delon

C'était mon mois de Juillet

Belle d'Août : Amber Valletta

Vacance

                                          

Il paraît que cela ne se fait pas. Que c’est suicidaire, que cela fait chuter l’audience et fuir le lecteur. On me l’a vigoureusement déconseillé, on m’a dit que c’était préjudiciable à la lente construction d’un « blog influent » (ha ha ha), mais que voulez-vous, je ne crois pas aux règles établies.

                      

Et comme ce blog est tout de même, au-delà de ce petit jardin public partagé entre nous que j’aime cultiver, aussi un peu le reflet de mon propre mode de vie, j’ai décidé de l’interrompre pour quelques semaines. Donc pas de billets programmés (rassurez-vous, le 1^er août ne passera pas pour autant sans vous donner à voir les charmes de la belle de l’été), je file à l’anglaise me la couler douce sans fil à la patte, fût-il électronique.

                              

Plus d’internet, juste des proches, des arbres tordus, des eaux aux fonds bleus, une grande cuisine, une valise de livres, un bateau sur un lac étranger, des vêtements de lin et une raquette de tennis. Et bien sûr quelques jolies tables sans prétention où l’on aime laisser filer le temps de l’été devant un verre de rosé (si, si, j’en bois).

                  

Et pendant ce temps, un blog quasi immobile. Retour à Paris le 18 août. D’ici là, à tous, je vous souhaite de belles vacances. En espérant qu’ils se trompaient et que vous serez toujours là à mon retour...

             

Aux innocents la bouche pleine, de François Simon

On dit de lui que c’est le plus grand chroniqueur gastronomique de France, un Grimaud de la Reynière des temps modernes, brillant et narquois, un Curnonsky solitaire et dandy, en plus rock n’ roll. Ce n’est pas faux. François Simon, journaliste au Figaro et chroniqueur sur Paris Première, promène ainsi depuis des années son fin palais et sa plume acérée dans les salles de restaurants dont il restitue avec talent la comédie humaine, l’âme des lieux et la couleur des assiettes. Et quand cet amateur de belles lettres se sent un peu à l’étroit dans ses petits papiers, ses colonnes et ses formats courts, il reprend ses aises et écrit un livre.

                                 

Le dernier s’intitule « Aux innocents la bouche pleine ». On y suit l’auteur (qui écrit toujours à la première personne, c’est une marque de fabrique) dans ses pérégrinations parisiennes autour des plaisirs de la table qui sont finalement pour cet hédoniste romantique et cynique autant de prétextes à laisser filer entre les persiennes quelques considérations générales sur la vie, l’amour, le Japon et le vélo dans Paris.

                              

Ozu

                                 

   

Elle est comme ses livres. Spontanée, sensible et dotée d’un charme terrible.

                  

J’en avais, comme tout le monde, entendu parler. Je l’avais même lue par intermittence. Mais jamais vraiment rencontrée. Je l’avais tout juste croisée, vingt secondes en tout et pour tout, présentée par un ami commun entre deux verres de vin. Puis lui, elle et moi, nous étions passés à autre chose, poursuivant nos propres itinéraires.

               

Jusqu’à ces brefs échanges électroniques, quelques emails de trois lignes, des invitations, des dîners repoussés, la vie qui joue son rodéo et l’emploi du temps qui ne se plie à rien, des mois écoulés en flux et reflux successifs, de reportages anglo-saxons en séances photo, impossible d’y caler une rencontre. Mais la vie est comme ça, vous ne l’attendez plus et la voilà qui débarque en fanfare.

                     

Jusqu’à donc cette invitation à déjeuner chez Ozu.

                        

Elégant de Juillet : Peter Beard

Il s'en passe de belles chez mon boulanger !