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Balises: Mathieu Amalric
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Un futur proche. Le monde tel que nous le connaissons n’est plus. Ravagé par un cataclysme qui n’a pas de nom, il n’est plus que ruines et cendres. Sur une route déserte, un homme et son fils en guenilles avancent lentement, poussant un caddie dans un paysage dévasté, gris et glacial. Leur seule obsession, survivre. Survivre aux éléments, au froid de l’hiver, à l’absence de nourriture et la faim permanente, mais aussi aux autres survivants de la terrible catastrophe. Car de nombreux rescapés, affamés et encouragés par la disparition des règles sociales ont versé dans le tabou ultime : l’anthropophagie.
Dès les premières pages de La Route, le dernier livre de Cormac McCarthy (Prix Pulitzer 2007), on se lie viscéralement à ces personnages principaux sans noms ni identité précise (ce sont « l’homme » et « le petit ») dont on ne sait s’ils poursuivent une quête (d’un climat plus clément, de nourriture, d’autres survivants…) ou s’ils fuient seulement une sourde menace qui planera insidieusement durant tout le livre, maintenant le suspense et les nerfs à vif.
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Balises: Cormac McCarthy, Editions de l'Olivier, La Route
Connaissez-vous la Maison de Thé de Mademoiselle Li ?
Lorsqu’Ingrid du très charmant site MyLittleParis m’a contacté pour que je partage avec ses lectrices/lecteurs, une adresse un peu confidentielle, je n’ai pas hésité longtemps.
C’est que je considère ce salon de thé, définitivement hors du temps et des modes, comme une des meilleures planques parisiennes pour se retirer du monde quelques heures durant.
Créée par l’illustrateur Hippolyte Romain, grand connaisseur de la Chine, (j’adore ses encres et ses aquarelles), dans l’enceinte du Jardin d’Acclimatation, cette retraite à l’essence authentiquement asiatique est une bulle de sérénité dans le bouillonnement parisien. De nombreux meubles chinés (sans jeu de mot) là-bas et rapportés par Hippolyte, des thés étonnants sélectionnés lors de ses différents voyages, un sens de l’hospitalité improbable pour la capitale, j’aime tout de cet endroit.
Y compris le calme qui y règne toujours, le temps que l’on peut prendre pour y laisser filer son après-midi au milieu des livres et BD en libre-service, et la gentillesse qui s’y déploie.
Et c’est encore plus agréable dans l’air léger du Printemps…
Pour lire ce qu'en a pensé Ingrid, c’est là. Avec, en prime, une délicieuse illustration de Kanako.
La Maison de thé de Mademoiselle Li
Jardin d'Acclimatation
Bois de Boulogne
75116 Paris
Téléphone : 01 40 67 91 55
Ouvert le week-end de 11 h à 18 h.
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Balises: Hippolyte Romain, Maison de Thé de Mademoiselle Li, mylittleparis
Ah la la, je ne sais pas si c’est à cause du raffut déclenché dans les cuisines et dans la presse par le Groupe Facebook que nous avions créé avec mon ami Stéphane à propos du Guide Michelin 2008, mais me voilà soudainement catapulté, à mon corps défendant, « spécialiste Michelin », moi qui travaille pour la concurrence ! A tel point que mes amis chez mysmooze m’ont demandé ce mois-ci de leur conseiller quelques belles tables parmi les nouveaux étoilés, chez qui il était encore possible de se faire plaisir pour un prix raisonnable, à peine quelques billets, la barre étant ipso facto fixée entre 30 € et 100 €. Vous n’y croyez pas ?
C’est pourtant vrai. Dix belles adresses, dans toute la France, des une et des deux étoiles, du plus classique au plus déjanté (enfin, raisonnablement, on reste dans le cocon Michelin tout de même) mais avec toujours cet indispensable qui fait pour moi l’âme d’une cuisine et constitue sa colonne vertébrale : la sincérité.
Cela commence comme ceci :
« Tout les ans, début mars, c’est le grand rituel gastronomique qui agite les assiettes comme les gazettes. En grande pompe le Guide Michelin dévoile sa nouvelle sélection de restaurants étoilés, ses promus, ses recalés et ses déclassés. Souvent décrié pour son immobilisme, l’opacité de ses critères de jugement et son manque de vista, le célèbre guide rouge n’en reste pas moins une référence et le guide gastronomique le plus lu. Mais si vous pensez que restaurant étoilé rime fatalement avec additions surfacturées, détrompez-vous ! Pour qui sait s’y prendre et naviguer entre les lignes et les départements, il existe de belles adresses aux prix encore (relativement) cléments pour ceux qui cherchent le dépaysement inoubliable d’une soirée d’exception sous un ciel étoilé.
Voici donc dix « bons plans » sélectionnés parmi les nouveaux distingués de l’année (des promus à une et deux étoiles) plaçant sous la barre symbolique des 100 €, et souvent même moitié moins, le plaisir d’un repas à leur table. A ces prix-là, pourquoi s’en priver plus longtemps ?
Revue de détail de ces généreuses adresses… »
Logiquement, la suite est à la Une ici pour quelques jours, puis là pour les retardataires.
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Balises: Guide Michelin 2008
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Balises: Jane Birkin
C’est sans doute depuis toujours l’heure du jour que je savoure avec le plus grand plaisir, l’émotion la plus intense. Depuis toujours ? Disons, peut-être, depuis cette époque lointaine où lors de ces longs voyages en auto qui nous menaient, enfants, régulièrement de Paris à la Côte d’Azur, je fuyais la radio qu’écoutaient nos parents en m’absorbant, le front collé à la vitre, dans la poursuite des nuages à la tombée du jour. Les reflets de cette lumière métallique, luisante et si particulière me fascinaient déjà.
C’est l’heure de l’entre-deux, de l’instabilité par excellence. Ce n’est pas encore la nuit mais plus vraiment le jour. Le ciel se teinte de toutes les variations de bleus possibles, sombres, lumineux, gris, laiteux, mis en relief par les derniers rayons d’un soleil mourant. Le monde se blottit alors dans une lumière passagère, éclatante, profonde, aux reflets dorés et brillants. Toute chose semble si différente de ce qu’elle était il y a quelques instants. Et de ce qu’elle sera dans quelques minutes, quand la nuit se sera finalement rendue maître des lieux, sous la lune, les étoiles ou les réverbères.
C’est le moment où les choses s’effacent, semblent disparaitre lentement dans une douceur pastel en jetant à nos visages leurs derniers feux. Un instant de clair-obscur qui met en évidence le relief véritable de nos paysages, comme si la vraie nature des choses jaillissait soudainement pour un seul instant avant de regagner la pénombre.
Un moment où tout semble devenir possible.
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Seconde étape de mon voyage de découverte des cuisines asiatiques en conduite accompagnée. C’est Rosalie qui pilote le sampan cette fois, et nous entraîne direction Taïwan et la Chine du Sud, avec un restaurant taïwanais proposant une étonnante spécialité que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans la capitale. Ce restaurant-salon-de-thé, c’est le ZenZoo, angle orangé de deux rues paisibles du 2ème arrondissement, coincé des épaules entre la très italienne place du square Louvois et la très japonaise rue Sainte-Anne.
Le cadre est étonnant, minuscule (évitez tout de même la salle à l’étage), lumineux, floral, avec un côté 70’s pour les plastiques brillants et blancs, il inspire immédiatement le calme et la sérénité. Ce qui contraste bruyamment avec la tourmente vibrante des nombreux habitués, comptant son contingent rassurant d’asiatiques chics et branchés.
L’originalité ici, elle se trouve au fond de votre tasse et les taïwanais l’appellent « zenzhu naicha » (littéralement thé au lait et aux perles) ou « bubble tea » comme disent les beautiful people new-yorkais qui l’ont déjà adopté. Imaginez-vous ça, une grande tasse transparente dans laquelle on verse du thé (au choix, noir, vert, aromatisé à l’amande, au sésame, au maccha, au taro, etc.), une bonne rasade de lait, une poignée de grosses billes de tapioca noires-ambrées, on shake comme un cocktail et il en sort une boisson étonnante, crémeuse, se buvant chaude ou froide.
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Balises: 75002, Asiatique, Paris, Restaurant, Taïwanais, Zen Zoo, ZenZoo
Je ne suis décidément qu’un incorrigible doux rêveur. Celui sans doute que je n’ai jamais cessé d’être au fond depuis mes 10 ans. Et peut-être même avant. Prenez le dernier disque qui sonorise mes jours depuis une semaine : Breakfast on the Morning Tram de Stacey Kent.
Acheté presque par hasard, un flash sur une jolie pochette du rayon Jazz, ses cheveux courts, son regard lointain, des couleurs douces et le temps qui file à la vitesse d’un train de banlieue, quelques minutes d’écoute sur un mauvais casque avec trop de basses et déjà un coup de cœur. Quelques heures plus tard le soir est là, la lampe danoise allumée près du piano et le CD dans la platine. Play. Et c’est alors tout un monde qui vous saute aux oreilles. Des autos anglaises, des bars d’hôtel, les clubs de Manhattan, les lacets des routes de la Côte d’Azur, les petits matins lumineux sous les toits de Paris, Saint-Germain-des-Prés, cette chanteuse sexy du China Club que je n’ai jamais revue, les verres trop vite descendus, les longues cigarettes, les murmures de fin de nuit, les doigts fins de ses mains si douces.
Stacey Kent c’est tout ça. Une voix claire et pure qui coule et ondule doucement comme un cours d’eau roulant ses cailloux de jazz et de bossa, une petite américaine à l’élégance tellement européenne, un charme fou qui swingue avec tendresse nos états d’âme.
Franchement, c’est formidable, le hasard d’une pochette de CD, non ?
Et quand elle chante (en français s’il vous plaît) Serge Gainsbourg, ça donne ce petit bijou :
Stacey Kent sera en concert à la Cigale, les 26 et 27 mars 2008.
En savoir plus sur elle, ici.
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Franchement cela tient à pas grand-chose. Juste une affaire de rencontres. Un lieu, l’âme d’un cuisinier, une assiette qui vous parle dans le creux de l’oreille. On y vient avec ses espoirs rechargés, on y traîne aussi ses fantômes des jours passés, son quant-à-soi et ses humeurs du jour, on pousse la porte en croisant les doigts. Et parfois cela fonctionne. Comme un coup de foudre à basse température. Alors tout y est, l’excitation de la découverte, le plaisir de s’y précipiter à cœur perdu, de dévorer son bonheur tout entier et la joie future de partager sa trouvaille avec de vieux amis.
Cette fois là, nous étions sous les arcades. Un passage comme le cœur nostalgique de Paris se plaît à nous les masquer, non loin des Grands Boulevards, des échoppes d’un autre âge attachant, un vieux graveur sous les lanternes et au détour d’un coude, une ancienne imprimerie minuscule reconvertie, à l’enseigne comme une profession de foi : Marchand de Vin. Les caractères balzaciens, la verrière en demi-teinte, une vitrine transparente de verres et de bouteilles, une barrique et son amas de bouchons de liège, nous y sommes.
Racines. Un beau nom classique. Et comme une promesse, celle de s’y retrouver soi-même, et d’y revenir ensuite.
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Balises: 75002, Paris, Pierre Jancou, Racines, Restaurant