D’Erik Satie (1866-1925) on connaît le caractère fantasque, l’excentricité nichée jusque dans les noms de ses œuvres (Morceaux en forme de poire, Préludes flasques pour un chien, Valses distinguées du précieux dégoûté…), la définitive modernité de sa musique pourtant composée en partie à la fin du XIXème et, sans doute, quelques pièces très connues, Gymnopédies et Gnossiennes aux arabesques d’une clarté et d’une précision envoûtantes.
Ce que l’on ignore souvent, c’est le rapport étroit qui lia à l’époque Satie à deux autres génies de la musique française qualifiés à tort « d’impressionnistes » (terme qu’ils réfutèrent eux-mêmes) : Debussy et Ravel. Avant qu’une inévitable brouille ne les sépare.
Debussy et Ravel furent très influencés par Satie et si leur génie excédait de toute évidence celui de ce petit musicien misanthrope et solitaire (pourtant ami de Picasso, Tristan Tzara, Cocteau ou Brancusi), ils reconnurent tous deux son héritage et les chemins à peine débroussaillés qu’ils continuèrent à défricher plus avant grâce à lui.
Exemple de cette complicité, cette 3ème Gymnopédie de Satie, orchestrée par Debussy lui-même, très différente et beaucoup plus profonde que la simple partition pour piano bien connue. Debussy qui déclarait, à regret, « certains sont incapables de percevoir de la couleur dans la musique ».
Un doux moment de calme et de mélancolie.
Mais de quelle couleur ?
Illustration : Gustave Caillebotte – Les Orangers (1878)
Ah mince! J'aurais bien aimé essayer de trouver une couleur mais le plugg-in refuse de s'afficher!
Rédigé par : Mlle E | 17 juillet 2007 à 11:21
Je a finalment apris qui il y a un rapport. Moi je aime la musique de Debussy et de Satie, timidement - il's ne sont pas celébres au Brazil. Même l'academie brésiliene ne sort pas du barroque, malhereusement.
Rédigé par : Leticia | 17 juillet 2007 à 13:51
La couleur de l'aube, du lever de soleil ...Mon Dieu comme c'était bien, merci infiniment pour ce merveilleux instant d'humilité.
Rédigé par : MamSand | 17 juillet 2007 à 14:12
Tiens, étrangement j'ignorais ce détail de la biographie de Debussy...
Et dire que toute mon enfance, j'étais persuadée qu'il ne fallait absolument pas que je parle des couleurs que je voyais installée au piano! lol
J'attendais impatiemment un choix tout aussi juste en matière de musique et tu l'agrémentes d'une toile de Satie...
Bravo, gorger nos sens d'Art et de Musique, rien de tel pour me délecter !
A bientôt!
Rédigé par : Une princesse... In & Out The City | 17 juillet 2007 à 20:13
Je dirais la couleur d'un ciel couvert en Novembre.
Rédigé par : marsha | 18 juillet 2007 à 06:00
Melle E > Il faut cliquer une fois sur le plug-in pour qu'il s'affiche et une seconde fois pour lancer la lecture. J'espère que cela fonctionnera mieux comme ça...
Rédigé par : Thierry Richard | 18 juillet 2007 à 12:02
Voici ce que cela m'évoque; mets la musique avant de lire la suite, tu comprendras mieux les couleurs que je vois dans cette musique là...
De la douceur, plus encore que de la mélancolie...
Un matin, septembre,un soleil tendre légèrement voilé, deux amants se réveillent dans une chambre délicatement bercée de lumière...et lui la regarde dormir encore, il sait qu'il doit partir...et pourtant, quelle merveille que ce matin là...un instant en suspend
Couleur rose tendre je dirais...comme c'est beau! Merci Thierry
Rédigé par : Pimousse | 19 juillet 2007 à 00:47
Trés belle version que cette orchestrale. Un peu de douceur dans un monde de brutes...
Ps. si vous avez l'occasion d'assister à un concert de Fazil Say, allez-y !!!
Rédigé par : Jipé | 26 juillet 2007 à 22:58
Un simple, un grand merci!
Rédigé par : Ophélie | 02 août 2007 à 12:51