Le voici sorti tout droit de la cave, l’étiquette encore humide de colle, le bouchon à peine enfoncé, le nouveau cru 2008 du Guide Michelin. Cela faisait déjà quelques mois que les premières indications (indiscrétions ?) avaient commencé à filtrer sur Internet et dans la presse, un groupe sur Facebook ayant même été créé pour la première fois cette année afin de centraliser toutes ces informations d’avant-première.
Alors, comment se présente la cuvée 2008 ? A vrai dire pas de grand chambardement, un cru plutôt sage, un poil rajeuni, il faudra donc attendre 2009 et le guide du centenaire pour assister sans doute à la grande remise à plat promise par Jean-Luc Naret, Directeur du guide rouge.
Pour l’heure, au sommet de la pyramide des triples étoilés (26 restaurants en France), une seule nomination, celle de Gérald Passédat et de son « Petit Nice » à Marseille, qui renouvelle le traitement du poisson de fort belle manière dans une magnifique villa Art-Déco tournée vers les flots de la Méditerranée. C’est aussi la première fois que la citée phocéenne se voit dotée d’un trois étoiles.
Des pressentis comme Jean-François Piège du Crillon, Didier Elena à Reims ou Thierry Marx au Château Cordeillan Bages passent une fois de plus à côté de la distinction suprême.
Autre mouvement significatif en tête du peloton, la perte de sa troisième étoile par Guy Martin, chef du « Grand Véfour » à Paris, dont la rumeur annonçait il y a déjà quelques semaines qu’il avait été sévèrement tancé par les inspecteurs du Guide Michelin. Démonstration semble faite qu’aucune situation n’est irréversible dans le domaine de la Haute Gastronomie, même si l’on peut penser que le « Grand Véfour » n’était pas la seule table réellement surcôtée par le Guide Rouge. Le cru 2009 devant sans doute amener plus de bouleversements.