Un futur proche. Le monde tel que nous le connaissons n’est plus. Ravagé par un cataclysme qui n’a pas de nom, il n’est plus que ruines et cendres. Sur une route déserte, un homme et son fils en guenilles avancent lentement, poussant un caddie dans un paysage dévasté, gris et glacial. Leur seule obsession, survivre. Survivre aux éléments, au froid de l’hiver, à l’absence de nourriture et la faim permanente, mais aussi aux autres survivants de la terrible catastrophe. Car de nombreux rescapés, affamés et encouragés par la disparition des règles sociales ont versé dans le tabou ultime : l’anthropophagie.
Dès les premières pages de La Route, le dernier livre de Cormac McCarthy (Prix Pulitzer 2007), on se lie viscéralement à ces personnages principaux sans noms ni identité précise (ce sont « l’homme » et « le petit ») dont on ne sait s’ils poursuivent une quête (d’un climat plus clément, de nourriture, d’autres survivants…) ou s’ils fuient seulement une sourde menace qui planera insidieusement durant tout le livre, maintenant le suspense et les nerfs à vif.