On avait croisé la carrure de rugbyman, la boule à zéro et le verbe haut et franc de Christian Etchebest au Troquet, sa petite baronnie de la bistronomie, l’une des tables les plus plaisantes, les plus vivantes aussi, du XVème arrondissement.
Le voici maintenant qui déploie toute sa verve bistrotière dans une nouvelle annexe, ouverte depuis quelques jours à peine au fin fond des poches du XIVème, derrière une devanture rouge sang de bœuf, comme une évidence carnassière. Le détour d’un coin de rue calme, et cette grande tâche rouge. Quelques silhouettes au dehors le verre à la main en carte de visite, de la connivence en suspension dans l’air et la bonne humeur qui déborde sur le trottoir. C’est toujours bon signe.
En fait de cantine, ce bistrot ce serait plutôt une petite école de la félicité. Pas forcément celle des enfants sages, peut-être même celle des chenapans, tendance Guerre des Boutons. Brassens aurait apprécié, c’est sûr. Pas de tours de passe-passe, de ronds de jambe ni de récitations mécaniques, une seule ligne directrice, la simplicité et le goût.