Racoleur ? Manipulateur ? Fortement inspiré dans son préambule par le meurtre du banquier d’affaires Edouard Stern, assassiné par sa maîtresse et retrouvé mort dans une combinaison de latex, le troisième livre de Laurent Schweizer s’éloigne pourtant très vite du fait divers people pour prendre une autre dimension. Celle d’une aventure hallucinée et troublante, menée tambour battant et en apesanteur par ce jeune auteur suisse que rien ne semble pouvoir effrayer.
Lors d’une vente aux enchères à Londres, le narrateur, ancien avocat rayé du barreau de Zürich, courtier en biens d’exception pour de richissimes clients, fait la connaissance d’une superbe danseuse de ballet, Seymour, « une princesse qui avait tous les dons et recevait tout avec grâce ». Celle-ci, dans les fièvres d’une scène d’amour rendue encore plus intense par l’usage de « substances », lui projette le film amateur de l’assassinat, lors d’une séance SM, du milliardaire monégasque Philip Kidman. Film sur lequel on semble distinguer Seymour appuyant sur la détente d’un Colt M9. Or, la jeune femme est par ailleurs la maîtresse de Lev, un milliardaire russe en exil, qui va proposer au narrateur un bien étrange marché…