Il arrive toujours un moment où il faut s’arrêter. Faire une pause et sentir de nouveau le temps s’écouler avec paresse. Par exemple dans le petit salon de l’hôtel Flora, au charme désuet, devant un cappuccino fumant dont la mousse vous donne l’impression de tremper les lèvres dans un nuage doux-amer, en relisant quelques pages de Morand, qui lui-même n’avait de cesse de rappeler que le voyage n’est que « la science des accords ». Le monde pourrait s’arrêter de tourner, là, que vous ne vous lèveriez pas de votre banquette.
C’est qu’en l’occurrence vous aimez cet endroit pour son ambiance un peu décatie mais fidèle à son passé. Et si les chambres n’y sont ni gigantesques, ni de première fraîcheur, vous goûtez ses petites pièces de réception, la gentillesse du français parlé à l’accueil, le jardin qui doit être un bonheur de verdure aux beaux jours et la petite ruelle étroite qu’il faut emprunter pour s’y rendre, comme un secret.
Hôtel Flora
San Marco 2283/a
041 520 58 44
Et si vos moyens vous le permettent, oubliez le Danieli et sa poussière religieusement entretenue pour prendre une chambre au Bauer. L’un des derniers (si ce n’est le dernier) palaces familiaux de Venise. Une petite perle d’élégance et de bon goût.
Hôtel Bauer
San Marco, 1459
041 520 70 22
ton Venise est plus beau que la Sérénissime
Rédigé par : emmanuelle | 13 février 2009 à 23:18