A l’occasion de la sortie en France du très beau livre « Une journée à elBulli, A la découverte des idées, des méthodes et de la créativité de Ferran Adrià » (publié chez Phaidon), le chef-culte sera présent à Paris le lundi 6 avril prochain pour une conférence ouverte à tous dans l’enceinte du Centre Georges Pompidou. Celle-ci se déroulera à 19h30 dans la Grande Salle et sera suivie d’une signature à la Librairie du Centre Pompidou, sans doute autour de 20h30.
Nul doute qu’il y aura foule tant le cuisinier catalan, propulsé depuis plusieurs années déjà, meilleur chef au monde (si tant est que cette notion puisse avoir un sens), et à tout le moins l’un des plus créatifs et des plus influents, suscite d’intérêt chez les aficionados de la gastronomie.
Pour ceux qui ne pourraient s’y rendre, voir l’icône de près et l’entendre délivrer sa bonne parole, je ne peux que conseiller vivement la lecture du livre. C’est passionnant ! Vous le savez, je ne suis pas un adepte forcené de la cuisine moléculaire, émotionnelle, peu importe comme on la nomme, la notion de progrès en cuisine m’est assez souvent étrangère tant je suis tourné vers les sens et le sentiment plus que vers l’analyse intellectuelle. Bref, je n’ai jamais eu le désir farouche de m’inscrire sur la liste d’attente de trois ans pour décrocher une table chez elBulli.
Et pourtant, j’ai trouvé cet ouvrage captivant. On y suit de l’intérieur toutes les facettes qui font d’un repas chez elBulli une expérience hors du commun. De la réflexion initiale sur un plat jusqu’à sa présentation au client, rien n’est oublié. C’est non seulement le restaurant elBulli qui vous ouvre ses portes mais toute son organisation interne (on y trouve par exemple les reproductions des documents utilisés au quotidien pour organiser le travail des cuisiniers, les notes prises par Ferran Adrià lors de la conception d’un plat ou le mode de fonctionnement de la carte des vins électronique). On flâne avec le chef lors de ses promenades créatives, on participe à l’approvisionnement, au marché, on suit le parcours d’un convive à l’aide d’un plan du restaurant, le travail de l’équipe de salle… Plus rien de l’envers du décor de cette Mecque gastronomique qu’est elBulli n’a de secret pour nous.
Il faut dire qu’avec plus de 500 pages et un millier de photos, on a de quoi lire…
Et pour les experts, vous pourrez même vous faire la main sur 30 recettes emblématiques issues de la carte d’elBulli comme « le Dégel », « les Terreux » ou « la Pèche liquide ». Courage !
Une journée à elBulli
Ferran Adrià
Editions Phaidon
528 pages
49,95 €
Je ne pense pas avoir un jour l'occasion de goûter sa cuisine mais le personnage m'intéresse ! Je vais essayer d'assister à sa conférence, merci du tuyau Thierry.
Rédigé par : Kaplan | 02 avril 2009 à 17:05
J'ai vu sa conf' a Harvard il y a quelques mois. C'est assez intéressant, ce jeu sur les structures et/ou textures pour créer quelque chose de nouveau sur le plan du goût. Même si parfois, ça finit par devenir lourd voire tourner en rond (de la fraise liquide qu'on moule dans une coque de fraise solide qui a une forme de fraise, franchement...). Cela dit, en tant que chimiste moi-même, quand je vois l'intérieur de sa cuisine, ça me fait pas franchement rêver, ça ressemble plus à une paillasse de labo qu'à une cuisine, justement. C'est clinique, chimique, pas très vivant: c'est peut-être pour ça que c'est pas le genre de cuisine qui m'excite le plus. Peut-être aussi parce que je connais un peu Hervé This, le pape de la nouvelle cuisine, qui est un bon vulgarisateur mais pas un très grand chimiste... Pour beaucoup de gens (peut-être des jaloux), This, c'est un mec pas très bon qui a su se recycler dans le bon filon et a réussi à faire croire à des gens qui n'y connaissent rien que ce qu'il raconte est génial alors que c'est juste basique.
L'histoire récente du Fat Duck et de ses multiples intoxications alimentaires n'est pas non plus très ragoûtant, ainsi que l'enquête parue en Espagne sur la cuisine moléculaire et ses accointances avec les géants de l'industrie chimique... (attention hein, je ne tiens pas à faire dans le sensationnalisme: la plupart des trucs que Adria et consorts utilisent sont des "produits chimiques", mais sont censés être "naturels" - les alginates, la gélatine etc).
Rédigé par : mixlamalice | 02 avril 2009 à 23:29
C'est de la chirurgie esthétique...
Par ailleurs..Ca fait un moment que j'avais envie de te dire quelque chose, j'en profite ici car, je suis très curieuse de l'espèce humaine qui fait parler, ou écrire, ou etc;) ..Et là, , ce livre, je l'aurais commander direct, sur le champ, si, tu avais mis un lien direct, pour le faire! C'est vrai, c'est pénible quand on achète à coup de caprices, comme moi, d'aller ensuite chez son libraire ou même sur le net blablabla, on laisse vite tomber, tu comprends ce que je veux dire, un truc de femme peut-être?
Rédigé par : Mamsand | 03 avril 2009 à 10:34
Ce livre est un 'OVNI' fantastique.
Je l'ai commandé aussitôt qu'il a paru et je n'ai pas regretté une seconde....
Rédigé par : Falbalas | 05 avril 2009 à 19:27
Je crois que je vais le boycotter. En août 2008 j'avais fait une tentative vaine de réserver. On m'avait dit de tenter la prochaine saison ouverte aux réservations en octobre. Je l'ai fait. Un reminder dans mon calendrier au 15 octobre 2008 pour être sûre de ne pas oublier et un email diligent rempli en bonne et due forme (car bien sûr aucune réservation par téléphone). Et bien non ! Un email automatique me répond qu'il est déjà trop tard, que les six mois de réservation sont complets et qu'il faut attendre la prochaine saison 2010 ! On croit rêver. Ce n'est qu'un resto tout de même. Rien que pour cela, la cuisine d'Adria a déjà un goût amer...
Rédigé par : Gicerilla | 06 avril 2009 à 07:51