Nous n’étions pas retournés à l’Ourcine depuis bien longtemps, de ces longtemps qui se comptent en années. Il flottait encore dans ma mémoire quelques souvenirs incomplets d’une salle aux espaces un peu lâches mais d’une cuisine de tout premier plan, vive et étonnante. C’est souvent comme cela. En tout cas pour moi. Au bout de quelques mois, je ne retiens d’un restaurant qu’une impression diffuse mais tranchée, un détail, une compagnie, une ambiance, rarement une image précise et détaillée, l’intitulé des plats et le montant de l’addition au centime près.
Et puis, cette sensation positive persistant, j’ai eu envie d’y revenir. J’y ai même traîné une jolie compagnie de mines gourmandes et de coudes téméraires. Changement de lieu. L’Ourcine s’est désormais glissée derrière une devanture rougeoyante où l’on peut lire, dans une calligraphie de maître d’école, « Cuisine de cuisinier » et « Vins de vignerons ». Retour aussi vers plus de chaleur à l’image de ces bois sombres sentant l’encaustique et du vernis passé de ces tables sans nappes.
Les assiettes pourtant superbes n’auront ravivé aucun souvenir précis des années passées, mais elles laisseront de nouveau la trace d’une cuisine brillante et curieuse, léchant en permanence les rives l’imagination – « Marbré de hareng fumé au foie gras de canard du gers, pommes acidulées » surprenant, vibrant et clair comme un premier rayon de soleil après la pluie, « Matelotte de roussette flambée au Calvados et cuisinée au cidre » improbable et aérienne, et pour finir des « Bonbons croustillants de fenouil confit aux épices douces et sorbet au fromage blanc » que l’on déguste les yeux écarquillés comme un enfant à son premier Noël, c'est du fenouil ça ? – le tout d’une exécution parfaite.
Passé par l’école Camdeborde, Sylvain Danière n’a pas non plus oublié le b-a-ba de la bistronomie et tient son addition à la lisière des 30 €. A ce niveau de qualité, c’est un véritable cadeau.
Carte des vins prônant élégamment la tangente (Côtes du Ventoux, La Ferme Saint-Martin, Les Estaillades 2007 – 30 €) et eau minérale gazeuse corse, Orezza, ce qui pour moi veut tout dire.
L’Ourcine
92, rue Broca
75013 Paris
Téléphone : 01 47 07 13 65
Fermé Dimanche et Lundi
Menu-Carte à 32 €
Formule Déjeuner en semaine (entrée+plat ou plat+dessert) à 24 €
Plus de photos de l’Ourcine ici.
"Cuisine de cuisinier " et " Vins de vignerons ", c'est ce qu'on appelle " Garder son assiette ". J'aime beaucoup.
Mais alors, lorsque tu nous racontes dans cette partie " Les assiettes.........,léchant ......les rives"
On s'imagine le débordement du plaisir, c'est à dire, le convive qui n'osant lécher son assiette,imagine quand même le faire, et, son plaisir va encore plus loin, il imagine jusqu'à l'incliner comme un planeur en vol, et la faire tourner comme un 45 tours pour en finir le contour.
Puis, reprend son assiette, pour continuer de s'envoyer en l'air, reprenant sa course jusqu'à l'heureux dessert.
Rédigé par : Sand | 04 juin 2009 à 18:32
Le hareng fumé et le fenouil sont redhibitoires mais le lieu a malgré tout l'air alléchant.
Rédigé par : Cécile de Quoide9 | 08 juin 2009 à 08:17
Un endroit que j'apprécie beaucoup ! L'intelligence et la modestie dans une assiette avec une sorte de fantaisie presque enfantine... et le service sympa fait qu'on s'y trouve bien très vite...
et moi j'adore le hareng fumé et le fenouil ! c'est plus pratique pour apprécier la cuisine...
Rédigé par : François Supiot | 16 juin 2009 à 17:53
Ce restaurant porte bien son nom.
Des vins qui piquent, un accueil et un service à ne pas s'y frotter et une note finale assez salée.
Heureusement que la cuisine est bonne.
C'est hélas le genre de restaurant parisien qui surfe sur la vague mais la jetée se rapproche...
Rédigé par : Clicstar | 14 novembre 2010 à 11:40
Les plats ne sont pas très goûteux
Le service est poussé : pas le temps de finir l'apéro que l'entrée arrive, idem pour le plat
Pas très aimables, sans être pour autant franchement désagrables
Vin excellent mais cher
55 € par personne
Rédigé par : BE51 | 01 octobre 2011 à 22:17