Drôle d’endroit pour une rencontre. Un fond de cour, passé les travaux, les câbles vomis sous le porche, les pavés cabossés, sous une pluie de novembre qui tambourine les tuiles et ruisselle sur les plantes, et voilà que surgit une drôle de planque, toute de longueur. Une fois la porte poussée derrière la buée, on se retrouve dans la cuisine. Les filles en blanc qui s’agitent devant vous et derrière le comptoir en alu y font joliment swinguer la langue italienne. Elles y concoctent aussi, in-situ, pour les quelques tables qui se disputent ce micro-trottoir, une manière de cuisine de trattoria branchée et savoureuse. Car ici on touche à une sorte d’essence de la cuisine transalpine moderne, simple et où le produit joue à l’avant-scène. C’est frais, rond, assez percutant dans les saveurs et intelligemment manigancé dans le choix des assemblages. Sur la petite table de bois acajou se sont juxtaposés ce jour-là une Burrata accompagnée de potimarrons rôtis au balsamique (onctuosité à tous les étages), une petite assiette de charcuteries (coppa, speck, jambon de parme : convenable sans extravagance), puis le Risotto aux girolles (cuisson impec et arômes de sous-bois) a tutoyé les Linguines aux palourdes (brillantes, quand les piques de l’eau de mer épousent les rondeurs de l’huile d’olive). Final au violon, dans la douceur générale du mascarpone, qu’il soit en Tiramisù à la minute ou accompagnant le croquant de délicieux Sbrisolona (petits biscuits de Mantoue à la farine de maïs et aux amandes que les italiens adorent émietter). De quoi faire oublier une eau gazeuse (Azzurra) décevante, aux bulles éteintes. Mais malgré ce bonheur rayonnant dans l’assiette, on se sent tout de même un peu à contretemps. Le ciel bas et le froid qui durcit l’air s’accommodent difficilement d’un endroit aux accents si légers. Aussi, notez précieusement dans votre agenda, au mois de mars ou d’avril prochain d’être les premiers à venir déguster là-bas le retour des beaux jours.
Votre plaisir sera alors complet. Et intense.
Caffé dei cioppi
159, rue du Faubourg Saint-Antoine
75011 Paris
Téléphone : 01 43 46 10 14
Fermé le samedi, le dimanche, les lundi
et mardi soir
Réservation plus que conseillée
Privatisation possible
Compter entre 20 € et 30 € (Superbe affaire !)
Plus de photos du Caffé dei cioppi, ici.
on y retrouve vraiment l'Italie? car ça me mannnque!
Rédigé par : louison | 09 décembre 2009 à 09:59
Les Linguine alle vongole sont-elles meilleures que celles de la Madonnina, rue Marie Louise ? Je serais curieux d'aller y faire un tour, pour comparer. Tu m'y emmènes ? ;-)
Rédigé par : Galienni | 14 décembre 2009 à 09:46
Je me permets de venir commenter après la bataille pour souligner le charme de l'endroit aux beaux jours.
Les tables sont sur le pavé de la cour, on est au calme, comme retirés du bruit de la rue, on profite de la douceur de l'air, du goût des plats et de l'amabilité du service.
Nous y étions allés en juin, et on y repense encore...
Rédigé par : garance | 03 février 2010 à 19:16