C’est une toute petite chose. Un pétale dans une brise de Printemps, un flocon dans une bourrasque hivernale, presque rien. C’est léger et ne prête pas à conséquence. C’est “Un baiser s’il vous plait”, le dernier film d’Emmanuel Mouret.
Mais c’est justement tout le charme de ce petit film, à peine distribué (une poignée de salles à Paris) que de ne pas se prendre au sérieux, de voir la vie avec désinvolture et tendresse et de rendre le superflu essentiel. Le propos est sentimental (un baiser peut-il changer votre vie ?), les dialogues très écrits, dans un langage que l’on ne pratique plus au cinéma depuis longtemps (un mélange de Rohmer et Woody Allen ou si vous préférez des Liaisons Dangereuses et d’Aimez-vous Brahms), l’interprétation est réjouissante (Julie Gayet, désarmante de beauté, y fait preuve d’un charme irresistible), la bande son délicieuse (Schubert !). Bref, c’est une réussite, non exempte de défauts sans doute, quelques longueurs, un texte difficile pas toujours maîtrisé, peu d’effets de mise en scène, mais au final une délicatesse, une finesse, une sensibilité et un humour qui font plaisir à voir. Et ce n’est pas si souvent…
Alors oui, c’est une toute petite chose, un petit bonheur de 100 minutes, une préciosité un peu désuette, certes, mais qui vaut vraiment le coup.