Des guides on ne perçoit souvent que l’aspect utilitaire, une région, une ville, un quartier, une adresse, quelques lignes de commentaire et l’affaire est faite. On ne les consulte que par nécessité, rarement par envie, encore moins par plaisir. Car pour qu’il y ait plaisir, il faut, outre l’intérêt du sujet, que le style soit au rendez-vous, que l’écriture nous fasse son numéro de charme et que le bonheur de la lecture se suffise à lui-même, quel qu’en soit l’objet.
Heureusement, de temps à autre, sorti d’on ne sait où, un guide échappe à cette fatalité utilitariste. C’est le cas des « Zinzins du zinc », le guide des meilleurs bars à vins de France, (Editions Fleurus) d’Egmont Labadie. Elle est d’ailleurs bien étonnante cette mention « meilleurs bars à vins de France » qui figure sur la couverture tant il paraît évident, à la lecture des dizaines d’adresses de l’ouvrage, qu’il s’agit plus pour les auteurs de faire partager leurs coups de cœur que de distribuer récompenses et médailles, fussent-elles de vermeil : on y sent donc la main marketing un peu pataude de l’éditeur dont on imagine que les auteurs se seraient bien passés. Ceci dit, l’essentiel est lâché : coups de cœur.
Ainsi donc, Egmont Labadie et son comparse photographe Pierrick Bourgault, se sont lancés sur les routes de France, à la recherche de petites escales de bonheur dédiées au vin, chaleureuses et authentiques – au sens de la franchise et de l’honnêteté du propos – qu’ils ont débusquées au détour d’une ruelle, d’un village, d’une nationale. Avec de petits moyens (le livre est d’ailleurs dédié à ceux qui, sur leur chemin, les ont hébergés ou ont eu la folle audace de leur prêter leur voiture…), emportés par leur passion et leur enthousiasme, suivant le souffle léger du bouche-à-oreille, ils ont sillonné la France pour en rapporter une belle sélection de douces planques où l’amour du vin n’est pas qu’un gimmick tendance ou le dernier outil à remplir les salles à la mode.
S’en suit un guide passionnant, où l’on retrouve, classés par région (avec une faible dose d’adresses parisiennes), toutes les formes possible de plaisir autour d’un verre, du boudoir sophistiqué au petit zinc de campagne, en passant par le bar bobo-design des trentenaires reconvertis dans la passion du vin. On y croise tous les breuvages, du Bordeaux (finalement rare) aux vins bio, des vins d’exception aux exceptionnelles découvertes des nouveaux venus, des papes des vins naturels aux jeunes loups des Côtes de Gascogne ou du Languedoc-Roussillon. On y déjeune de charcuteries artisanales, de fromages patiemment affinés, de plats chauds simples et droits, sincères comme les vins auxquels ils accordent leurs saveurs.
Mais au-delà de ces portraits détaillés de lieux, de propriétaires à l’enthousiasme communicatif – il faut d’ailleurs absolument louer ici le talent de photographe de Pierrick Bourgault qui sait si bien capter l’âme d’une adresse sur un visage, un objet, ou nichée dans un détail du décor – on se laisse aussi, il faut bien l’avouer, séduire par une qualité d’écriture et une érudition (jamais prétentieuse) que l’on retrouve rarement dans ce type d’ouvrage pratique. Qui ose encore citer Citizen Kane et La Nuit du Chasseur dans une chronique de bar à vins ?
N’oubliez d’ailleurs pas de vous attarder dans les pages introductives qui posent les bonnes questions (Bars ou bistrots ? Comment reconnaître les bons ? Vin d’élite ou vin populaire ? Pour ou contre les vins nature ? Les vignobles qui comptent ? Les vins préférés des auteurs ? Le prix du vin est-il justifié ? Et les femmes dans tout ça ?...) et y répondent de manière pertinente, avec style. Ce qui, vous en conviendrez, est toujours agréable.
Surtout si, comme moi, vous êtes un peu zinzin du zinc ou, en l’espèce, zinzin du vin…
Option web 2.0, le guide s’accompagne d’un site internet www.monbar.net (où l’on retrouve les photos de Pierrick, les adresses du livre que l’on peut commenter et la possibilité de suggérer de nouvelles découvertes à la communauté des zinzins), ainsi que du blog d’Egmont que vous pouvez consulter ici.
Zinzins du Zinc
Egmont Labadie et Pierrick Bourgault
Editions Fleurus – 19 €
Illustrations : Pierrick Bourgault
Très bel article, toujours aussi séduisant Le Vin! Je pense que le prix du Vin est la seule et unique valeur bien justifiée, je n'ai jamais trouvé qu'un vin était trop coûteux, ni pas assez d'ailleurs, je pense que c'est la seule valeur marchande véritable dans le commerce, celle qui reste justement entière de toute sa qualité-prix! C'est bien pour ça que la saveur, le délice du vin sera pour moi un éternel recommencement unique à chaque bouteille ouverte, un baiser!C'est si bon le Vin!
Rédigé par : Sand | 29 janvier 2008 à 14:13
cela semble bien alléchant ! je vais aller voir si mon libraire le possède déjà...
A bientôt !
Rédigé par : lola chocolat | 29 janvier 2008 à 15:57
Acheté ce midi dans la foulée de ton enthousiasme. Dommage pour le peu d'adresses parisiennes (mais c'est un jugement de parisien qui croit que tout tourne autour de Paris, alors bon...)... Je m'y plonge dès ce soir.
;-)
Rédigé par : Benoit Wagner | 30 janvier 2008 à 18:37
juste pour vous dire, le bordelais c'est notre fierté a nous tous, tous les français partout dans le monde y'a pas de vin de table qui peut rivaler avec le bordelais :)
Rédigé par : bordelais | 04 août 2009 à 20:44
juste pour vous dire, le bordelais c'est notre fierté a nous tous, tous les français partout dans le monde y'a pas de vin de table qui peut rivaler avec le bordelais :)
Rédigé par : bordelais | 04 août 2009 à 21:52