Les fêtes approchent avec leur cortège de lampions accrochés aux réverbères, de vapeurs et de bulles dorées. Champagne ! Ainsi commencent à fleurir dans les pages des magazines sélections, recommandations, pointages de doigts avisés vers les « meilleurs champagnes ». Ceux qui accompagneront au mieux et au choix les risettes des amis, la neo-bûche-coco des parents ou le boumboum sourd qui fait battre le cœur des trentenaires en sueur sur une piste de danse improvisée et bondée.
Mais toute cette prose opportuniste ne me concerne que de très loin. Car en matière de champagne, j’ai mes habitudes. Un petit snobisme inoffensif, mais tellement plaisant… Celui de ne servir à mes invités que "mon" champagne. J’ai en effet depuis quelques années développé cet attachement rassurant, et un peu cabot j’en conviens, pour un champagne dont je fais toujours rentrer quelques caisses en septembre qui, par temps calme, me font l’année. Du coup, j’évite les affres du choix de dernière minute et ne me pose plus de questions. C’est celui que je sers, que j’offre, que je bois et dont j’aime faire partager la découverte à mes amis.
A l’époque le problème était simple. Trouver le petit champagne inconnu et suffisamment bon pour dérouler son torrent l’année durant et épater mes buveurs d’un soir. Ne pas céder aux champagnes de bas de linéaire, ne pas labourer les sillons mille fois érodés des stars ronflantes de grandes marques et éviter à tout crin l’ultra-snobisme des divas à paillettes à près de 100 € la bouteille. Bref, choisir un champagne qui sorte de l’ordinaire, qui ne torde pas le cou de votre porte-monnaie et file doux dans votre palais. Ajoutons-y l’envie de privilégier un petit propriétaire familial, par goût anachronique du patrimoine et de la tradition du travail bien fait. Un bel énoncé de problème !
Je vous passe les détails de recherche, lectures et conversations, coups de fils et dégustations qui m’ont conduit à la rencontre avec le Janisson Baradon (Brut Sélection), sis à Epernay, capitale du champagne.
Janisson Baradon, un nom qui claque. Deux patronymes évoquant d’anciennes fiançailles. On les imagine sceller le destin de deux vieilles familles dans les vignes un soir d’octobre du début du XXème siècle, en habits et rubans de fête. Une étiquette d’argent, aux belles lettres anglaises qui n’aurait pas dépareillé dans les salons de Guermantes. Car en matière de champagne, les puristes me jetteront leur fiel mais la tenue a son importance. Pour les sens enfin, une robe dorée, très lumineuse, de fines bulles mourant en une mousse très légère, un goût pas trop sucré, un parfum de poire, de citron et de croissant chaud. De l’élégance et du naturel. Il fut donc adopté.
Mais n’allez pas croire que je ne me rince qu’au Janisson ! Je ne suis pas si exclusif. Dans mon bar d’hôtel je siffle des gorgées bouillonnantes de Billecart Salmon, et pour une occasion exceptionnelle je sors du coffre un beau Ruinart. Mais mon compagnon de route reste le Janisson. Ce désormais vieil ami.
Et vous, quel est votre champagne ?
Champagne Janisson Baradon
2, rue des Vignerons
51200 Epernay
Téléphone : 03 26 54 45 85
Le blogde Cyril Janisson.
Le site de la maison Janisson Baradon.
Brut Sélection : 16,60 € TTC la bouteille.
Edit du 25 novembre : Les réponses de mes amis Facebook à cette épineuse question (cliquez sur l'image)...
Le mien, celui de mon père( je sais ça fait tout de suite "gosse de riche" mais pas du tout en fait.) Il n'a pas besoin de pub. Et c'est aussi une "petite" maison. Pas un nom ronflant.
Bonne journée
Rédigé par : louison | 24 novembre 2008 à 09:16
Louison > Quel mystère ! Dis-nous ! Balance des noms ! Quand on aime, on a envie de faire partager, non ? ;-)
Rédigé par : Thierry Richard | 24 novembre 2008 à 09:58
C'es noté pour l'info, de mon côté, le seul alcool qui me plaît étant le champagne, j'ai pas mal cherché, malheureusement le celui que j'avais l'habitude de prendre n'existe plus, c'était un brut Besserat Bellefont à 17 euros, il a été remplacé par un autre mais plus cher dans les 20 euros. Sinon depuis quelques moi mon père achète du Pol Roger, pas mal du tout et j'ai essayé un Bollinger que je n'ai pas du tout aimé, beaucoup trop sucré. @ +++
Rédigé par : Pierre-Jean | 24 novembre 2008 à 10:00
Billecart Salmon rosé forever :-)
Rédigé par : Le Cookie Masqué | 24 novembre 2008 à 10:05
En ce moment ? La Cuvée D de Devaux sur un Camembert au Lait Cru et l'Ultra D de la même maison sur des Spéciales Gillardeau...
Rédigé par : Laurent Jouanne | 24 novembre 2008 à 10:06
Maison Gardet...il y a un site internet.
Bonne journée
Rédigé par : louison | 24 novembre 2008 à 10:07
Maison Gardet...je précise pour les curieux que c'est pas du tout ma famille. le brut est au même prix que celui que tu as sité...bref il y a un site internet.
Bonne journée
Rédigé par : louison | 24 novembre 2008 à 10:15
Comment se fait l'équilibre des cépages sur ce champagne ? Pour ma part j'ai une préférence pour ceux qui ont un chardonnay dominant, mais je n'ai pas encore trouvé LE champagne qui aura ma fidélité à vie... J'apprécie les blancs de blanc, notamment celui de Pommery, mais je risque de faire hurler les puristes en affirmant cela. Bref, en matière de champagne j'ai toute une éducation à faire. En tout cas merci de nous faire découvrir celui-ci.
Rédigé par : Kaplan | 24 novembre 2008 à 10:24
Cuvée Grand Siècle de Laurent-Perrier
Rédigé par : Carine | 24 novembre 2008 à 10:24
Je pense que je n'ai pas suffisamment d'expérience en matière de champagnes différents pour pouvoir donner un réel avis, mais jusqu'à présent j'ai une préférence pour le Veuve Cliquot carte jaune.
Rédigé par : Cathy | 24 novembre 2008 à 10:36
Salut! Alors ça, ça me plaît!
Mes grands-parents avaient coutume de commander des caisses de Laurent Perrier après l'été, au même moment, ils associaient cette commande avec les produits de la Comtesse du Barry, puis venait le temps des autres promenades qui accompagnait ce rituel d'automne : allez au moulin pour l'huile d'Olive et les sachets de lavande, allez voir les abeilles pour acheter la gelée royale qui disaient -ils, était l'anti-vieillir, etc....Puis aussi, écrire toutes les recettes sur le grand cahier de terrines, tout ça écrit à la plume et à l'encre de chine par la main de mon grand-papa, qui moi, le regardant danser ses commandes, écoutais sa voix me dire chaque année " Voilà, quand j'en suis à écrire de nouvelles recettes avec cette vieille plume, c'est là, que je peux écouter, enfin, une bonne musique, et ouvrir ma première caisse de Champagne, pour la goûter, avant les invités ! " Et je me disais, mais pourquoi il la regoûte chaque année puisque c'est toujours du Laurent Perrier, un jour je lui ai demandé, il m'a répondu que c'était une excuse pour vivre et savourer ça tout seul, car cette habitude lui appartenait, cette danse traditonnelle était la sienne, avec ce premier pas qui était la commande du Champagne ! Et chaque année, il voulait se confirmer, en regoutant la première qu'il avait fait le bon choix et il rajoutait, " tu vois ma petite fille, je ne me suis pas trompé, j'adore le Laurent Perrier. "
Moi, j'ai choisi Nicolas Feuillatte.
Rédigé par : Sand | 24 novembre 2008 à 11:12
Mon grand-père était le comptable de chez Trastour, qui sont ensuite devenus les établissements Mauro, ce statut nous donnait de bons prix auprès des fournisseurs de boissons qui issent à l'Unisson la planète entière comme une Jane d'Arc bien pétillante ( ça c'est pour ton nom, qui oui, sonne bien le bataillon :) !
Rédigé par : Sand | 24 novembre 2008 à 11:20
Quel" Bar à Dons " que tu as Gentleman, hihi!C'est fou ce talent comme dirait Perrier!:)
Rédigé par : Sand | 24 novembre 2008 à 11:22
D'accord avec le Cookie Masqué, le Billecart-Salmon rosé est une merveille, seulement à près de 50E la bouteille, réservé aux grandes occasions. Si on se limite aux BSA, ma préférence personnelle va au Deutz Brut Classic, en se débrouillant bien on en trouve autour de 24/25E la bouteille et à ce prix là c'est un rapport qualité / prix / plaisir incomparable.
Sinon, dans la famille des cuvées spéciales, j'ai une faiblesse pour le Comtes de Champagne de Taittinger (sublime en 1990, très bien en 1995 et 1996) qui devrait plaire à Kaplan car c'est un blanc de blancs. Un peu en dessous, la cuvée William Deutz ou la cuvée Louise de Pommery sont également de très beaux flacons.
Rédigé par : Jules de Paris | 24 novembre 2008 à 11:44
Mailly. Un délice...
Rédigé par : Adeleiscooking | 24 novembre 2008 à 12:10
Jacques Selosse !
Rédigé par : Guillaume Tesson | 24 novembre 2008 à 17:48
Ruinart Blanc de Blanc, j'adooore.
Et une autre marque méconnue du grand public, proposée à 20€, jr crois, chez mon caviste adoré Rue Vaneau.
Bouh, je suis enceinte, quel plaisir au moins d'approcher le bonheur d'un champagne rien que par l'écrit. Vivement la naissance !!!!
Rédigé par : Guenot-Delmas | 24 novembre 2008 à 19:11
Et je dirai même : Substance de Jacques Selosse ! Si merveilleux que c'est encore mieux qu'un champagne, mais c'en est un quand même.
Rédigé par : Ptipois | 24 novembre 2008 à 19:16
Bon, ça suffit là, Lequel est le meilleur, le quel, lequel??????? :)!
Rédigé par : Sand | 24 novembre 2008 à 19:22
Jules de Paris, merci pour la recommandation, je note ! :)
Rédigé par : Kaplan | 24 novembre 2008 à 19:30
Je vais me faire jeter des bouchons à la tête, mais voilà, honnêtement, mon plus gros moment de plaisir champagne eu lieu avec un Veuve Clicquot Vintage Rich 2002 (oui, un demi-sec, aïe, aïe, aïe) mêlé à des énormes morceaux de Fourme d'ambert.
Je le refais anytime!
Rédigé par : Ophélie | 24 novembre 2008 à 19:31
Besserat de Bellefon rosé...
Toujours bien!
Rédigé par : Valerie Hoppenot | 24 novembre 2008 à 19:49
Vous êtes tous des chefs Champagne, J'adore, j'adore ce billet d'OR Thierry !
Tu es une perle côté commercial...;) ! Pur plaisir ton boulot ! C'est clair comme du ...
http://fr.youtube.com/watch?v=dJzFuH7nj4Y
Rédigé par : Sand | 24 novembre 2008 à 19:53
Oulala que de noms cités qui n'ont rien d'autre chose à proposer que du marketing et du gaz... Heureusement Jacques Selosse (et d'autres) !
Pour le plaisir de contribuer, j'ajoute Francis Boulard (Maison Raymond Boulard) et son Les Rachais, ou son "simple" Réserve Nature : du vin avec des bulles, pas du raisin vert avec du gaz !!!!
Rédigé par : Baraou | 25 novembre 2008 à 14:52
et ce qui est important compte tenu des traitements HEBDOMADAIRES rendus nécessaire cette année par la météo calamiteuse mais ces les deux années précédentse c'était tout aussi impressionnant!) une concentration en pesticides tout à fait remarquable qui devrait faire encore nien des misères à nos petits spematozoîdes!!! pas touche au mythe Champagne et à sa terre transformée en fibre de verre pour plans de tomates à force d'angrais monstrueux et de traitements phytosanitaires déments!!!(sauf Boulard peut être)
Rédigé par : jules | 25 novembre 2008 à 21:25
Excellent sujet Thierry !
Concernant le champagne, il est généralement réservé à certaines occasions, et cela justifie d'y consacrer un budget largement supérieur à ce que l'on peut mettre pour un excellent rapport qualité/prix en rouge ou blanc (mais ne l'oublions pas, le champagne est un vin).
Faute d'avoir le temps de trouver un petit producteur et sans grande originalité, je sers du Laurent Perrier ou du Delamotte (moins cher et tout aussi bon).
Je souris un peu quand je vois les réponses de certains qui ne boivent que du Billecart-Salmon, ou du Grand Siècle (cuvée extraordinaire soit-dit en passant !) mais à moins d'avoir la fiche de paie d'Abramovitch, le commun des mortels ouvre rarement une bouteille de Billecart-Salmon pour accompagner ses pistaches Monoprix tous les soirs.
Me concernant, ce dont je suis fier comme un bar-désormais-sans-tabac, c'est d'avoir trouvé une improbable alliance entre mon bon sens de paysan auvergnat et mon goût pour les bulles que je déplorais de limiter aux grandes occasions.
Donc pour "péter une roteuse" régulièrement, j'achète aussi (tadaaaaaaa) : du bon cava !
"Albet I Noya - Brut 21", hum... 8 € la bouteille.
A votre santé.
Rédigé par : Geoffroy | 26 novembre 2008 à 10:11
Pour tous les jours...enfin presque.. le champagne rosé de Delahaie..et pour les dimanches : Anselme Selosse
Rédigé par : CinqFoisParSemaine | 30 novembre 2008 à 19:53
Du Deutz (rosé) si possible ou alors l'infiniment délicieux Selosse.
Rien d'autre....:-))
Rédigé par : Falbalas | 01 décembre 2008 à 09:54
Morize, brut sélection aux Riceys (c'est fini, j'ai acheté les tous derniers cartons). Découvert par hasard juste avant Le point l'an dernier (seul réconfort d'avoir vécu à Troyes), et consommé en toute occasion depuis.
Rédigé par : Bôôh | 02 décembre 2008 à 10:21