Franchement, il y a parfois de quoi se demander si les restaurateurs mangent eux-aussi ce qu’ils servent à leurs clients. Prenez l’Oudino, par exemple, un déjeuner de février, froid et ensoleillé. Vous débarquez dans ce petit coin du 7ème, entre Victor Duruy et le Bon Marché et c’est votre jour de chance, un bistrot qui vous tend les bras à un coin de rue, isolé comme une chaloupe en plein océan de pierre de taille, joliment décoré à l’ancienne, carrelage, tables sombres de bois vernis (sans nappe, forcément), chaises de vieux café, bar, globes et ardoise. Dehors un menu s’affiche, 17 euros la formule déjeuner, il n’en faut pas plus pour saisir la poignée.
Midi trente et la salle est déjà pleine. Une carte courte mais joliment tournée, quelques vins malins sur une ardoise aux proportions de Moby Dick, vous optez pour l’Artichaut et terrine de tête vinaigrette accompagné d’un verre de Bourgogne, la cuvée de la maison. Malheureux...