Ma main au hachoir que vous vous imaginez que nous autres, chroniqueurs gastro, passons nos vies sous un ciel d’étoiles (trois de préférence), poudrés de safran, baignant dans la crème, le caviar au coin des lèvres. Mais vous n’imaginez pas les torrents de boue qu’il nous faut charrier avant de mettre la main sur la moindre pépite, fut-elle microscopique ! Loin de moi l’idée de faire pleurer dans les chaumières et les open spaces mais bon, c’est vrai que l’on avale tout de même quelques couleuvres à votre place…
Un exemple ? Cette entrée servie la semaine dernière à l’Ampère (1, rue Ampère 75017 Paris - 01 47 63 72 05), un « Avocat aux crevettes cocktail » diabolique ! Balourd, grotesque dans sa présentation, terne et plat en bouche, avocat pâteux, crevettes cotonneuses, sauce cocktail mécanique. On se demande quelle mouche a piqué le chef quand il a décidé de l’inscrire sur l’ardoise du jour. Et comment ai-je pu croire une seule seconde qu’il avait trouvé une astuce pour ripoliner ce classique ?
Servi sans cuillère ni rince-doigts, l’exemple même d’un plat tout à fait impraticable, jugez plutôt. Et plaignez-moi. Une minute suffira.
Allez, Thierry, je vous avoue que je vous plains. Même la déco du plat est improbable... mon open space résonne encore de mes sanglots. ;)
Rédigé par : Kaplan | 22 avril 2009 à 09:58
en tout cas la musique diffusée dans le resto est bien
Rédigé par : la flore et la faune | 22 avril 2009 à 11:11
Kaplan > Votre sollicitude me touche. ;-)
La Flore > C'est ma bande-son spéciale "le plat qui tue", du 100% Roudoudou.
Rédigé par : Thierry Richard | 22 avril 2009 à 11:15
Pauvres crevettes ! Je pense là à Forrest Gump ! Certains restaurateurs appâtent le client avec un hameçon comme celui-ci, celui qui vous reste au travers de la bouche, au coeur même de l'homme qui s'y fait prendre, genre de mantes religieuses, les pêcheurs diaboliques qui vous cuisinent au racolage, sur les trottoirs, sur les ardoises ! Certains restaurateurs oublient volontairement qu'on ouvre pas un établissement sans trouver au préalable un bon chef cuisinier, un accueil et un service chaleureux et du métier, un décor enchanteur, une enseigne qui reflètera la dignité et le respect du lieu professionnel du dit-commerce, une gestion comptable relevant d'un cocktail journalier, alors, cher Gentleman, il est évident, que ce restaurant n'est pas un restaurant.
On met parfois tout une vie à chercher son équipe pour réaliser son or, de la chance, de la persévérance, de l'ambition, trouver, que ce soit un conjoint, ou des partenaires compétents, est là, le chemin des crevettes ;) ! Pauvres crevettes!
Rédigé par : Sand | 22 avril 2009 à 12:02
C'est au Petit Ampère qu'il faut aller...
Rédigé par : Débo | 22 avril 2009 à 18:51
beurk ca a l air trop deg
Rédigé par : kiki | 23 avril 2009 à 17:45
Très bon ! (si je peux me permettre...)...
Rédigé par : Guillaume | 27 avril 2009 à 15:41
Bien pour embaumer ses voisins de travail. J'appelle cela du "je m'en foutisme" et je suppose que l'addition est salée?
Rédigé par : louison | 30 avril 2009 à 12:36