Il n’était pas encore la barbe blanche de
la littérature française. Son couvert chez Drouant n’était pas encore dressé et
son influence sur le monde des lettres françaises ne s’étendait pas encore
jusqu’aux confins de l’Académie Goncourt. Il n’en était pas pour autant un
novice et malgré son jeune âge, sa connaissance du milieu littéraire tout comme
son style avaient déjà éclos, nourris de profondes racines. C’est ainsi qu’après
quelques années passées chez Denoël, François Nourissier publia en 1956 (il
avait 29 ans) Les chiens à fouetter,
une sorte de vademecum de la société
littéraire de l’époque à l’usage des jeunes gens brûlant de s’y faire une
place. C’est ce pamphlet de connaisseur, dont les bases furent jetées en un
week-end, drôle, mordant et toujours actuel que Le Dilettante a la judicieuse
idée de republier aujourd’hui.
Il adopte la forme d’un échange
épistolaire entre un jeune écrivain
voulant faire son chemin en littérature et un grand écrivain rompu à toutes les subtilités du paysage des lettres.
Ce dernier prodiguera donc à son cadet ambitieux, après un vaste panorama sur
la petite république des livres, quelques conseils pour y trouver sa route et
l’endroit où s’y installer.