Chez Michel c’est en fait chez Thierry (Breton) et cela faisait des lustres que je n’en avais pas poussé la porte jaunie.
Ici, rien n’a vraiment changé. Ni la qualité de la cuisine, solide, vive et alerte, du néo-tradi draguant effrontément le beau produit, sans artifice mielleux de fête foraine. Ni le menu à petit prix – Thierry Breton, un ancien du Crillon, fut, avec Yves Camdeborde et quelques autres, l’un des dissidents de la haute-cuisine de palace initiateurs de la vague bistronomique. Ni la clientèle volubile, passablement échauffée, melting pot de populos fines-gueules et de bourgeois pas toujours bohèmes mais à la fourchette professionnelle. Ni, malheureusement, le décor un peu passé de vieille auberge de sous-préfecture, jaune cigarette et marron écaillé, étains et rideaux dentelle.