On avait croisé les assiettes diaboliques de Sven Chartier et les nectars naturels d’Ewen Lemoigne chez Racines, l’un de nos bistrots parisiens favoris. Les voici tous deux maintenant aux commandes de leur propre affaire dans un quartier qui y est dévolu (aux affaires – on est près de la Bourse). C’est tout nouveau, tout beau et tout bon. Une vaste salle toute de lumière chapeautée d’une immense verrière, un mobilier sur mesure de bois clair d’esprit scandinave, de la pierre et du béton brut, un mur entier de belles bouteilles, une très grande cuisine ouverte faisant, au loin, rutiler ses inox : c’est clair et beau. Les tables faites sur mesure sont très correctement espacées, ce qui est un vrai bonheur rare. Dans l’assiette, on retrouve tout le bonheur d’un chef que l’on adore : des cuissons parfaites, des harmonies de saveurs subtiles, des légumes admirables et des assaisonnements au cordeau, tout en douceur. On y a savouré des « Couteaux grillés et poireaux crayons », du « Maquereau mariné, concombre, herbes et fleurs » superbes de fraîcheur, du « Bar de ligne, épinards et moules fumées » d’une totale délicatesse et de la « Pintade sarthoise grillée, oignons confits et huile de colza » vibrante, douce et craquante. Puis une splendide assiette de fromages avec un Comté tranché au millimètre à picorer avec les doigts et un Saint Nectaire crémeux d’anthologie (mention spéciale au pain maison). Pour finir : « Figues de Solies, glace au lait » marinées dans le miel, suaves comme une nuit orientale et une « Tarte au chocolat » miraculeuse de cacao avec son caramel de beurre salé. De la haute volée vraiment ! Deux petites ombres au tableau : un service excessivement lent (mais on se rode, tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici peu) et un menu du déjeuner un peu cher (35 €). En revanche, pour 37 € et 59 €, les menus du soir sont une exceptionnelle affaire… N’oubliez pas non plus de laisser votre sort bachique entre les mains d’Ewen, elles sont expertes ! Allez, vite, courez-y avant que tout Paris ne s’empare de l’adresse, vous ne le regretterez pas…
Saturne
17, rue Notre-Dame des Victoires
75002 Paris
Téléphone : 01 42 60 31 90
Menu déjeuner à 35 €
Menus dîner à 37 € et 59 €
Plus de photos de Saturne, ici.
tiens ça me donne envie de relire Raymond Klibansky, moi.
Rédigé par : la flore et la faune | 16 septembre 2010 à 17:33
Pas raisonnable en prix table à priori, l'est-il cependant en prix cave ?
Rédigé par : Jeremy No | 27 octobre 2010 à 09:19
Pas d'accord, j'y suis allé et en suis resté très déçu:
portions juste inexistantes, service entre les plats d'au moins 20 min, plats chichiteux (à part la viande très bonne), ce soir le vin était un bougogne passetoutgrain mal-de-tête, décor froid, impression de déranger...
N'y courez surtout pas, sauf si vous voulez payer très cher une cuisine prétentieuse et approximative (et menu du soir est déjà passé à 39 euro, pour information... je n'ose imaginer dans 1 an!)
Conclusion: a éviter, dans le quartier allez plutôt au Yamt'cha ou à la Régalade
Rédigé par : Alex | 30 novembre 2010 à 00:07
Je suis assez d'accord avec Alex. Je viens d'y aller : portion minuscule (mais excellente) mais surtout service déplorable (longue attente,sommelier paresseux, oublis et impolitesse). Dernier détail quand on demande 37 euros pour un petit menu de midi, on ne demande pas aux clients de garder leurs couverts entre les plats, surtout quand le client n'a rien pour les déposer...ni pour déposer son pain.
Rédigé par : Miss Zen | 20 janvier 2011 à 16:36
superbe cronique, bonne continuation à vous !
Rédigé par : forex | 03 mars 2011 à 16:56
Bon ! et bien, un bon dîner. Note très positive pour l'assiette. Menu un peu cher mais très complet. Travail soigné ce soir bonite savoureuse rehaussée de feuilles et fleurs, asperges bien travaillées, homard bleu succulent. Même le canard croustillant est agréable (d'habitude le canard c'est assez frustrant) pas de fromage (pour la ligne) et deux desserts glacés assez plats sauf la glace au foin assez savoureuse. Les vins : marssane blanc un peu pétillant à l'apéro ( vigneron japonais BRAVO) avec petit toast de sardines très frais, banyuls rosé pour les premiers plats exquis, beaune pinot noir pour le reste. rien à dire.
Arrivée 8h30, départ 23h45, oups!!! , c'est dur. Malgré un service sympa, une franche désorganisation en salle a fait durer notre dîner du plaisir attendu à la longue marche des animaux migrateurs que leur patience toute respectable force le respect.
L'ardoise salée, bien que réellement consenti pour l'occasion, me fait penser que ce très bon restaurant, bravo chef, est un peu gâché par la désorganisation en salle. Influence NOMA agréable dans l'assiette. Je conseille à l'équipe en salle d'aller au Bristol où le service est calibré et tellement sympathique. Il ne suffit pas de sourires et d'amabilités, le client reste l'objectif principal. Bien amicalement.
Rédigé par : nico | 08 juin 2011 à 02:10