Retour dans ce restaurant dont je gardais un très agréable souvenir, et qui, faute de photos convenables (le drame des dîners aux chandelles), n’avait pu trouver sa place dans ces colonnes. Injustice réparée aujourd’hui. Injustice, car il s’agit là d’une vraie bonne adresse, passée heureusement entre les mailles du gastrobuzz, déroulant sa partition de futur grand loin du vacarme des pipelettes. Un décor sans prétention, clair et printanier (facile mais vrai) pour une cuisine de belle atmosphère, exécutée avec un savoir-faire impressionnant par le chef Cédric Delvart. A l’évidence, les assiettes assurent dans leur registre de première étoile. Quel bonheur de retrouver un cuisinier aux commandes, qui ne se contente pas de snacker de bons produits à la plancha. Ici, on imagine, on bosse, on prépare, on construit, on assemble, on équilibre. On se donne du mal. Et le résultat est épatant. Dans les verres un Saint Peray (Version Longue 2008 de F. Villard – 26 €) droit, floral. Sur la table, des « Cannelloni de tourteau, coulis de fenouil » vif, frais, parfumés, regardant vers le large, puis un « Saint Pierre, spaghettis à l’encre de seiche, coques, émulsion marinière » subtilement équilibré, cuit à la perfection dans sa blancheur d’opaline et le noir des pâtes al-dente, et pour finir un « Paris-Brest croustillant » servi comme un éclair, combinant pâte aérienne et crème pralinée à l’onctuosité fracassante. Les assiettes ont de l’allure : on cherche la nappe blanche et les couverts en argent, le maître d’hôtel aux gants beurre-frais et le seau à glace, mais rien de tout cela ici. Seule une grande cuisine, un savoir-faire de talent sur du bois brut. Service aussi doux que les prix, l’addition que l’on regarde à deux fois. 42 € pour un menu de cette qualité, on n’en revient pas. Ou plutôt si, on y reviendra.
La Fourchette du Printemps
30, rue du Printemps
75017 Paris
Téléphone : 01 42 27 26 97
Fermé samedi midi et dimanche.
Menu-Carte à 42 €
Plus de photos de la Fourchette du Printemps, ici.
Comme tout cela est bien dit !
C'est admirablement retranscrit.
Rédigé par : Joufpoi | 17 mai 2011 à 20:55
Rien n'a changé alors??? ils assurent les gars! cool
Rédigé par : rod | 18 mai 2011 à 17:13
1000 fois oui pour cette adresse. j'ai adoré et tout est bon de l'entrée au dessert
Rédigé par : marie | 26 mai 2011 à 06:46
Vin magnifique, le "version" tout court est délicieux mais comme son nom l'indique un peu court, tandis que le "version longue" est absolument parfait. A 26 euros c'est donné, il s'agit pratiquement du prix caviste. L'une des meilleures surprises de l'année pour moi, une adresse encore tranquille, paisible, qui propose des assiettes ébouriffantes pour l'un des meilleurs rapports qualité/prix de Paris (c'est tellement vrai que l'on peut, pour une fois, se permettre d'user de cette expression galvaudée).
Rédigé par : XS | 02 juin 2011 à 11:41
Merci Thierry pour ce billet qui m'avait mis l'eau à la bouche. Grâce à toi, j'ai passé une délicieuse soirée.
Rédigé par : Anne-Sophie | 20 juin 2011 à 13:52
J'ai testé deux fois récemment et j'ai adoré. J'espère que l'expression jamais deux sans trois se vérifiera.
Rédigé par : Sylvie | 19 mars 2012 à 23:19
La soupe de petit pois en amuse bouche était merveilleuse, tout comme les langoustines sur son crémeux d'artichaut, le waterzoi au curry de st pierre, sublime et le saint peray 2009 version longue, magnifique (même si il n'est plus à 26 €...).
Rédigé par : Jean-Baptiste | 30 mai 2012 à 11:51
Un cade gris, un peu pasteurisé. Une belle cuisine, des associations de saveurs intéressantes mais avec quelques tâtonnements en particulier dans les amuses bouches (le canapé type gougère mais froide et la verrine gelée de melon dur recouvert d’une mousse blanche m’ont laissés quelque peu perplexe). Cuisson parfaite des rognons. Le « petit menu » à 50 Euros est franchement petit. Cependant le pain est bon et permet de ne pas avoir faim en sortant. Les vins sont passés entre 30 et 45 Euros mini. Service lent. Pour le prix on espère mieux. L’addition a décalé trop vite (+20% en quelques mois) en laissant derrière la cuisine et… les clients.
Rédigé par : Xavier | 31 août 2012 à 10:13