Des guides on ne perçoit souvent que l’aspect utilitaire, une région, une ville, un quartier, une adresse, quelques lignes de commentaire et l’affaire est faite. On ne les consulte que par nécessité, rarement par envie, encore moins par plaisir. Car pour qu’il y ait plaisir, il faut, outre l’intérêt du sujet, que le style soit au rendez-vous, que l’écriture nous fasse son numéro de charme et que le bonheur de la lecture se suffise à lui-même, quel qu’en soit l’objet.
Heureusement, de temps à autre, sorti d’on ne sait où, un guide échappe à cette fatalité utilitariste. C’est le cas des « Zinzins du zinc », le guide des meilleurs bars à vins de France, (Editions Fleurus) d’Egmont Labadie. Elle est d’ailleurs bien étonnante cette mention « meilleurs bars à vins de France » qui figure sur la couverture tant il paraît évident, à la lecture des dizaines d’adresses de l’ouvrage, qu’il s’agit plus pour les auteurs de faire partager leurs coups de cœur que de distribuer récompenses et médailles, fussent-elles de vermeil : on y sent donc la main marketing un peu pataude de l’éditeur dont on imagine que les auteurs se seraient bien passés. Ceci dit, l’essentiel est lâché : coups de cœur.