Parfois il est reposant de ne pas se prendre la tête. Descendre le lit, l’escalier, la rue et déboucher là. Dans un restaurant du coin de la rue, un kebab reconverti en cantine détendue, qui maîtrise à la perfection son arithmétique : des prix cléments pour de belles assiettes, joliment tournées dans leur époque. Une sorte d’assurance sereine, un calmant pour angoissés de la bouffe. La salle est bien sûr microscopique (ce n’était pas un kebab de 200 m2), tout en longueur avec son alignement de tables comme des grognards en revue, sur un rang, chaises d’écolier à la queue-leu-leu et papier kraft en sous-main.
Si l’on arrive tôt ou que l’on réserve (c’est ma manie, je n’y peux rien, et les noms d’emprunt sont pour moi une source inépuisable de rigolade), on pourra demander à se retrouver sur une des tables du fond, près de la cuisine ouverte, plus au calme. Car c’est un fait que l’atmosphère prend vite des couleurs quand la troupe habituelle des SoPi (South of Pigalle, c’est le nom de ce coin du 9ème) débarque en voisin. Mais cela fait aussi partie du plaisir, cette vie, ce remue-ménage.
Côté assiette, depuis le temps que Yannig Samot quadrille son nord parisien branché (La Famille, Le Chéribibi, Le Réfectoire…), il a su dégotter et se mettre au frais d’excellents fournisseurs qui font la base de la cuisine du Cul de Poule. Simple, certes, mais avec un petit truc qui raccroche à l’époque, tord un peu le déjà-vu sur les bords et joue le ludique et le bon. Ce jour là un Tartare de thon au soja, frais, vibrant, jouant l’équilibre des textures entre poisson fondant et légumes croquants, assaisonné délicatement de citron vert et de gingembre. Suivi d’un Maquereau en papillotte d’une douceur terrible, et de Pates à la crème de citron (des rigatonis), finement balancées et aux saveurs maritimes. Seul le dessert était en deça, un Riz au lait gingembre et canelle, lourdeau et disgracieux. Pas bien grave. Car on n’oublie pas notre comptabilité, 17 € pour un menu complet, entrée, plat et dessert, c’est un cadeau qui peut excuser quelques faux pas…
Et si d’aventure vous vous y glissez un soir, faites un saut à l’étage. Vous y découvrirez des sofas modèle XXXL occupant tout l’espace et sur lesquels on peut allègrement se vautrer pour boire un verre en bonne compagnie ou dîner sur des plateaux-télé. Si, si, je vous assure. Il fallait y penser !
Cul de poule
53, rue des Martyrs
75009 Paris
Téléphone : 01 53 16 13 07
Menu déjeuner à 17 € (vous avez bien lu)
Le soir comptez une trentaine d’euros à la carte
Plus de photos du Cul de Poule, ici.
Je t'envoie un big Smack.
Rédigé par : Sand | 05 novembre 2008 à 14:36
http://www.deezer.com/track/858229
Rédigé par : Sand | 05 novembre 2008 à 14:40
j'aime bien ce quartier en plus !
Rédigé par : Thaïs | 06 novembre 2008 à 11:44
Parfait cela tombe bien je cherchais où aller avec mon mari ce w;e
Bonne de fin de semaine
Rédigé par : louison | 06 novembre 2008 à 14:29
Nous sommes allés dîner au cul de poule samedi soir et nous avons été ravis. des plats très simples et des cuissons parfaites (enfin pour moi en tout cas) car quand on demande une viande à point, elle l'est vraiment et surtout pas trop. Et c'est rare. Quant au dessert nous avons juste pris une faisselle qui était très bonne. Avec les vins 60 euros pour le soir, ça va. Je recommande comme vous l'avez conseillé.
Bonne soirée
Rédigé par : louison | 10 novembre 2008 à 20:43
Très bonne retranscription du moment passé, je confirme tout ;) See you.
Rédigé par : Guenot-Delmas | 12 novembre 2008 à 11:34