La cohérence. Voilà le secret. Ou, à tout le moins, l’un des indispensables. Le must have des adresses qui vous illuminent le souvenir, le sine qua non des tables qui vous tirent par la manche et vous font revenir en boucle. Rien de plus jouissif que cette mécanique de précision, entre l’horlogerie suisse et la haute couture, où tout tombe naturellement à sa place, comme selon un agencement préétabli, irrésistible, qui nous échappe. L’accord parfait faisant résonner à l’unisson le lieu, le décor, le service, l’assiette. Le genre d’adresse où lorsque l’on pousse la porte, la couleur des murs vous dit déjà sur quel ton le maître d’hôtel va vous parler, la table dressée vous raconte le contenu des assiettes et le grammage du menu vous prépare à la note finale.
On pourrait croire que tout cela est le fruit d’un improbable hasard, d’un jeu de dupes aux chaises musicales, ou d’un pile-ou-face capricieux, il n’en est rien.
Prenez le ETC, par exemple, cette nouvelle adresse à l’encre des menus encore chaude, aux coutures des banquettes de velours encore visibles et au coton des tabliers de service encore rêches (les portes se sont entrebaillées la semaine dernière seulement). Croyez-vous vraiment que Christian Le Squer, le chef triplement étoilé de Ledoyen, qui a installé là ses (beaux) quartiers de campagne ait confié au hasard le destin de sa première aventure extraconjugale ? Non, vous n’avez pas cette naïveté…