François Truffaut, en 1977, plaçait dans la bouche de Charles Denner cette sentence définitive : « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le monde, lui donnant son équilibre et son harmonie ». C’était dans L’homme qui aimait les femmes. Et nous sommes quelques-uns à avoir fait tatouer cette maxime sur notre torse, à l’avoir érigée en principe de vie et à en savourer, les yeux émerveillés, l’exacte vérité à chaque retour du Printemps.
Il faut dire que le retour des beaux jours est, pour l’amateur de fines gambettes, une époque bénie. La lumière amorce un retour triomphal, elle éclate en journée au dessus des villes en de vastes flaques blanches, et rase le sol le soir venu, dessinant aux silhouettes des contours scintillants. La chaleur vous saute au cou comme un parfum de violette et déshabille les femmes le matin, devant leur garde-robe. Exit les manteaux, exit les pantalons, finie la pesanteur, vive la légèreté. Les nuques éclosent dans l’air du temps, les épaules et les bras de dénudent, les jambes se dévoilent, avec ou sans un dernier rempart de soie. Genoux et chevilles s’offrant enfin au soleil et au regard des hommes.