Quand j’y repense, je n’y crois pas moi-même. Imaginez-vous la scène. Vous vous trouvez là, en échappée de fin de semaine hivernale, dans un château des environs de Fontainebleau. La nuit épaisse est déjà tombée depuis deux heures, morte saison oblige, vous avez tourné au GPS en pleine forêt un bon moment avant de trouver le village de Bourron-Marlotte et vous avez le sentiment d’être arrivé au bout du monde. Vous vous attablez alors dans cette adresse chaudement recommandée par un fin palais d’explorateur (« Tu verras, c’est la meilleure table des environs »).
Le côté chic-provincial de la déco ne vous choque pas plus que ça, c’est le lot des week-ends loin du périphérique, et puis vous aimez bien les assiettes chiffrées, les timbales en argent et les voutes du plafond XVIème. Vous laissez carte blanche au chef (menu dégustation 6 plats, 75 €, on est là pour prendre son temps et du bon de préférence) et au milieu du défilé vous tombez sur ça.
Du bœuf de Kobe (Wagyu pour les initiés), la viande quasiment la plus chère au monde, du caviar de barbaque, du bœuf nourri à la bière, massé au saké, élevé à la musique classique, vous voyez l’esprit, cette viande mythique que vous n’aviez encore jamais goûtée. Vous relevez la tête, les yeux ronds comme deux œufs au plat, regardez autour de vous, vous êtes toujours à Bourron-Marlotte !
Le couteau découpe la chair d’un trait, vous portez le premier morceau à la bouche. Il est d’une finesse exquise, tout en douceur, d’un goût à la subtilité assassine. Des arômes de viande saisie, très légèrement poivrée, des pointes de saveurs grillées qui vous perforent la langue. Son gras est concentré, moelleux et vaporeux, il emplit tout le palais de sa molle tendresse. Comme si le morceau fondait dans votre bec en une ultime caresse.
La vie vous réserve quand même de sacrées surprises.
Les Prémices
12bis, rue Blaise de Montesquiou
77780 Bourron-Marlotte
Téléphone : 01 64 78 33 00
Fermé le dimanche soir, le lundi et le mardi
Menus de 60 € à 145 € avec les vins
A la carte comptez environ 80 €
Plus de photos des Prémices, là.
Thierry, Merci pour l'adresse, je trouverai bien une occasion pour y aller sachant que j'habite à Fontainebleau.... ;-)
Rédigé par : Esme | 23 janvier 2009 à 09:41
Ca se confirme, donc... s'éloigner un peu de Paris permet aussi de découvrir de belles adresses.
Le Wagyu fait de plus en plus parler de lui, au point de me donner l'envie d'y goûter.
Belle vidéo, belle assiette, belle évasion !
Merci pour cette note joliment rédigée.
Rédigé par : Cathy | 23 janvier 2009 à 10:10
Thierry attention de prendre plus de temps entre les bouchées, tu manges trop vite, prends ton temps ;-)
En ce qui me concerne je vais le manger a la source ce boeuf J-30.
Question a la carte il est a combien ce boeuf?
Rédigé par : stephane | 23 janvier 2009 à 10:10
Pas très pratique d'y aller, mais à retenir.
Pour ce qui est du Wagyu et du Boeuf de Kobe :
-la race du Boeuf de Kobé, c'est le Wagyu. La viande de boeuf de Kobé est aussi chère en raison de sa rareté (terres agricoles limitées au Japon) et du processus de fabrication (beoufs massés)
-la race Wagyu a été exportée hors du Japon : aux US, en Australie, et même en Europe maintenant, il me semble. Les bêtes sont élevées un peu comme au Japon, avec notamment le traitement à la bière (alimentation et massages). La viande de Wagyu non japonais est plus abordable que la viande de Kobé, mais cela reste du luxe parce qu'elle vient de loin, en avion.
En France, le boeuf de Coutancie présente des similarités avec le Wagyu (bière, massages les 3 derniers mois), ce qui lui donne une tendreté et ce côté bien persillé.
Rédigé par : Chrisos | 23 janvier 2009 à 10:54
Esme > Oui, oui, c'est à 20 mn à peine de Fontainebleau.
Cathy > Merci à toi !
Stéphane > C'est le stress devant la caméra ! ;-) De mémoire, à la carte il était proposé autour de 70 €.
Chrisos > Merci pour tous ces détails. Il faut y aller un week-end et en profiter pour dormir au Château de Rouillon (chambres d'hôtes au château à 80 €). Si j'ai le temps, je ferai une note sur cet endroit aussi. Très agréable et respirant l'authenticité.
Rédigé par : Thierry Richard | 23 janvier 2009 à 11:00
ça reste sympathique quoiqu'un peu cliché, ce petit snobisme parisien qui fait que l'on reste persuadé que hors de la capitale, point de salut!
Quoi?!!! du boeuf de Kobé chez des ploucs qui viennent à peine d'avoir l'électricité et le gaz, quel frisson d'aventurier a du te parcourir l'échine, mon cher Thierry.
Ceci dit, c'est vrai que tu manges trop vite, on mettra ça sur le compte de la gourmandise devant un tel met.
Rédigé par : Jeremmo | 23 janvier 2009 à 11:01
Jeremmo > :-) Ce n'est pas ce que je voulais dire mais franchement tu aurais vu l'endroit et le jeu de piste pour y arriver, jamais tu n'aurais imaginé trouver là, et dans un menu à 75 €, la viande la plus chère du monde. D'où ma surprise et mon bonheur. Quant au reste, je te rassure, je passe quasiment tous mes week-ends "hors de la capitale"... ;-)
Rédigé par : Thierry Richard | 23 janvier 2009 à 11:07
Je me doute bien, juste histoire de te taquiner un peu... Continuer à explorer!!!
Rédigé par : Jeremmo | 23 janvier 2009 à 13:00
Je viens de bien noter l'adresse et le téléphone, j'imagine qu'il faille réserver, j'ai vachement envie. Je vias voir si je trouve leur site internet pour visionner les chambres! Et ils ont de beaux meubles aussi, bien chauds qui tiennent au coeur?
Rédigé par : LoveSand | 23 janvier 2009 à 13:16
Mince, ce n'est qu'un restaurant, c'est où pour dormir au mieux le plus près? :)
Rédigé par : LoveSand | 23 janvier 2009 à 13:22
Moi, en tout K, j'adore tomber de tomber amoureuse!!
Rédigé par : Love10 | 23 janvier 2009 à 16:09
Descrition d'un bel endroit qui donne envie... on a l impression d'y être...Il ne reste plus qu'a confirmer l'impression!
Rédigé par : elfedesforets | 23 janvier 2009 à 17:29
I prefer Coutancy myself
Rédigé par : adrian | 24 janvier 2009 à 18:04
Le coup de la vidéo, génial! J'avais l'impression d'y être, le goût en moins hummm.. l'ambiance a l'air douce et chaleureuse en tout cas!
Rédigé par : Sarah-Lou | 24 janvier 2009 à 20:25
Je suis tombé par hasard sur votre blog depuis j'aime y venir lire vos découvertes culinaires. J'habite dans le Gard donc je ne testerais pas tout de suite les restaurants parisiens que vous nous faites découvrir.
Votre style m'a donné l'envie d'imprimer vos impressions ressentis en dégustant ce plat et de le proposer comme sujet d'écriture lors de notre dernière soirée d'écriture avec quatre autres amis. Ils ont bien aimé, cela nous a bien inspiré et du coup on se revoit mercredi prochain mais pour déguster un bon gratin dauphinois accompagné d'agneau..........
Merci.
Bonne journée à vous,
Julie
Rédigé par : Julie | 29 janvier 2009 à 09:12
si je puis me permettre : le boeuf de Kobe n'est ni massé, ni nourri à la bière. J'ai fait un reportage à kobe en octobre sur le boeuf précisément et là-bas, ca les fait rire quand on leur parle de ça. Mais comme je n'étais pas la première Française à leur poser la question, ils n'ont pas été plus surpris que cela. Ils ont juste démenti. Alors j'ai sorti un livre sur le Japon et j'ai montré la photo où on voit un boeuf boire de la bière au goulot d'une bouteille. Rire à nouveau. Photo montée pour les besoins de l'article. Il est arrivé il y a une trentaine d'années qu'un éleveur donne de la bière à ses bêtes qui avaient perdu l'appétit, parce que disait-on, il pouvait ainsi le retrouver (l'appétit). Alors disent-ils peut-être que la légende vient de là. Un journaliste l'aurait su et aurait généralisé la chose. Mais c'est peut-être. Reste que cette viande est merveilleuse, très persillée, ca c'est essentiellement la race et une alimentation riche. Voilà.
Rédigé par : emmanuelle | 13 février 2009 à 23:36
Du bœuf de Kobe (Wagyu pour les initiés justement je suis assez surpris que tu en parles car apres avoir vécu a la source cette experience il se trouve que ce boeuf n'est pas exporté du japon don ce que l'on a pu te servir est une pale copie de ce qui se fait içi (Osaka et Kobé). Cette viande qui se dit ete de Kobé est une copie australienne qui n'a rien a voir mais vraiment rien a voir, désolé Thierry mais il fallait que tu le saches...et je te dis ca car je viens de vivre un moment comme j'amais je n'ai vécu limite a en devenir végétarien...Donc tu peux sortir cette copie de ta memoire car cette experience ne peut se vivre qu'içi, comme pour le Fugu.
Rédigé par : stephane | 26 février 2009 à 20:54