Drôle d’impression en sortant du Harry’s Bar, celui-là même où Cipriani fils inventa le Carpaccio pour la Comtesse Amalia Nani Mocenigo en 63 et où le père affuta son Bellini en 48, pêches blanches et Prosecco di Conegliano. Le bar « mythique » fréquenté par Hemingway, Orson Welles et Bogart. On y est comme au théâtre. Le décor d’une banalité désolante est bien planté dans son acajou d’origine, les serveurs empapillonés s’activent en un ballet mécanique bien rôdé et les clients se regardent ébahis en se disant « j’y suis, j’y suis ». Mais tout cela sonne faux, comme une mauvaise pièce de boulevard. On baille en attendant la fin du spectacle et on se demande comment certains endroits ont pu à ce point perdre leur âme. Du coup, on boit notre Bellini (15 €), sans doute le millième servi dans la journée, trop doux et pas assez glacé à mon goût, avec un peu de tristesse. Pour sûr, le vieil Ernesto n’y retrouverait pas ses petits.
Harry’s Bar
Sestiere San Marco, 1323
041 528 57 77
Nourritures tarifées au pic à glace, service en pilotage automatique
Ces endroits, ce théâtre, cette pièce montée qui sonne faux, ne perd aucunement son âme.
Sonner faux veut dire sommeil léger. Pourquoi? Parce que les gens qui ont pris les commandes de pilotages ne correspondent pas à une autre manoeuvre que celle-ci. Cette âme ( cette affaire ) ne s'éveillera jamais tant que les personnes qui lui sont attachées et représentantes ne seront pas là. Une âme est honnête et loyale, elle vit à l'unisson de son maître et manoeuvre en son nom.
Rédigé par : Sandra B | 06 février 2009 à 12:16
Bonjour,
Je vous conseille Le Bistrot de Venise, j'en garde un très bon souvenir. Et comme son nom l'indique, le français y est apprécié. Thèmes de la carte: Vieux plats vénitiens.
A faire!
www.bistrotdevenise.com
Rédigé par : Guilhem | 06 février 2009 à 15:36
Cela me rappelle un grand moment de solitude. Je ne vais pas rhabiller la réalité : nous étions partis à Venise en plein carnaval. Studieux, nous avions déniché des déguisements (essentiellement masques artisanaux et capes en soie, c'est déjà bien et ça reste digne), puis nous sommes sortis à l'heure de la brume. Nous avons poussé la porte du Harry's pour y boire un verre de ce que vous imaginez... Et là : nous étions les seuls accoutrés, parmi des touristes essentiellement las, américains et en velours côtelé. Sourires hautains, y compris de la part des serveurs (et de quelques coincés qui auraient peut-être bien-aimé passer inaperçus derrière un loup)... Dur, dur de se donner une contenance une fois le Bellini servi - et le masque retiré pour parvenir à le boire.
Thierry, ne me dites pas qu'il y a le bar du Danieli dans la suite de votre périple, parce que dans le genre "cliché en frontal", c'est pas mal non plus...
Rédigé par : Papa Anonyme | 06 février 2009 à 16:01
Il me semble que j'avais dit tout le mal que je pouvais de cet endroit 'désolant' et 'indigne' quand vous cherchiez des adresses.
Je suis heureuse de constater que mon impression est partagée par quelqu'un.
Rédigé par : Falbalas | 06 février 2009 à 18:20
Tant pis pour vous, vous auriez du le flairer dès l'entrée avec votre pif entraîné ... Un coup de mou ? D'expérience,on s'y sent, d'un coup net, pris dans une gangue comme un vulgaire vieux morceau d'acajou. Vitrifiant en somme.
Etes vous passé finalement à la Cantinone da Schiavi ou Alla Rampa pour taster du vrai vénitien, sans atours fallacieux ni scontrino tranchant.
Allez, je vous souhaite une bonne fin de sejour Thierry (et n'oubliez pas la legatoria, vous y trouverez du bonheur ...)
Rédigé par : paul | 07 février 2009 à 14:38
j'attends de voir vos adresses loin de cette place san marco...
Rédigé par : louison | 08 février 2009 à 00:06
cela faisait des mois que je n'etais plus passée vous lire...toujours aussi sympa, j'adore !
bonne continuation,
Rédigé par : ecaterina | 08 février 2009 à 10:57
Oui, Thierry est "Juste ", juste pour le " Plaisir de " L'ETRE ", Bravo très cher Ami, et , par dessus tout ça, MERCI, passe une bonne journée, on se retrouve au prochain billet, et comme d'habitude avec beaucoup de plaisir, c'est tout ce qui compte : Le bonheur, hein?
Rédigé par : Sandra B | 08 février 2009 à 11:31
Je retrouve l'impression que j'ai eu en..... 1989, c'est pas d'hier. Rien, il n'y avait rien dans cet endroit d'accueillant, ni d'aimable, ni de buvable. Entrée, sortie, c'est tout ce que ça mérite et je vois que ça n'a pas changé. Désolant. Le charme peut-être fugace....
Rédigé par : Fine B. | 24 février 2009 à 17:34