Ouvrir « En bonne compagnie » et en parcourir d’un œil avide les titres de chapitres c’est déjà sentir monter en soi une frustration terrible – celle de n’avoir pu rencontrer les contemporains d’André Fraigneau (1905-1991) – mêlée d’une curiosité de midinette : Radiguet, Dior, Morand, Cocteau, Nimier, Anna de Noailles, que de beau linge dans son carnet d’adresse ! La fine fleur. Celle qui nous manque aujourd’hui. Celle que l’on a connu qu’à travers leurs livres mais dont on aurait, c’est une évidence, apprécié le commerce, une compagnie de qualité. Ecrivain, journaliste, dramaturge, André Fraigneau a donc eu cette chance mais aussi ce talent (sans parler de générosité) que de nous faire partager un peu de cette intimité à travers les articles rassemblés dans ce livre et s’étendant sur une période allant de 1938 à 1970.