David Foenkinos m’amuse. Et je parie qu’il vous amusera aussi. Car il a l’art et la manière de poser sur le monde un regard ironique, distant et franchement drôle. Depuis le succès du Potentiel érotique de ma femme, Prix Roger Nimier 2004, cet infatigable explorateur des rapports amoureux exerce sa verve pince-sans-rire dans la sphère de l’intime et Nos séparations, son septième roman, ne fait pas exception.
Voici donc Fritz et Alice. Lui, jeune homme gentiment inadapté au monde qui l’entoure, vérificateur de définitions pour le dictionnaire Larousse. Elle, étudiante en allemand à la beauté et la grâce parfaites. Ils se rencontrent dans une soirée et c’est le coup de foudre : « Elle n’a fait aucun commentaire sur mon prénom. Juste pour cette raison, il n’était pas exclu que je l’épouse un jour, et mieux encore, que nous achetions un chien ensemble ». Mais la vie de couple n’est pas un long fleuve tranquille, surtout quand on vient de milieux différents (néo-hippies, les parents de Fritz vivent « sur une montagne à l’ombre des moustaches de José Bové », Alice étant pour sa part une jeune fille de bonne famille à serre-tête et père poujadiste). Et plus encore quand l’adultère frappe à la porte. Fritz et Alice vont donc s’aimer, se séparer, se retrouver, s’éloigner de nouveau, tout cela se déroulant sur une vingtaine d’années. Un jeu romanesque d’allers-retours qui n’est d’ailleurs pas sans évoquer Quand Harry rencontre Sally.