Il y a chez lui de cette élégance intemporelle, que l’on croyait éternelle et que l’époque consciencieusement assassine. C’est que cet homme ne vit pas vraiment dans le monde. Il habite à l’écart du tumulte, dans une belle maison sans âge, cachée sous les arbres et la pierre de taille. Il n’a pas de téléphone mobile, pas d’email, même pas de montre, presque pas d’agenda. Comme si, finalement, c’était le monde qui n’avait pas de prise sur lui. Comme si la liberté était en lui entrée en résistance, manifestant son caractère par d’infimes détails.
Quand on pénètre en son domaine, on remonte le temps et les allées d’une France au parfum de violette et de tradition. Dans ce petit bureau dont les meubles de style disent l’histoire, encombré de livres et de papiers, dans la chaleur des tapis et des banquettes aux tissus fleuris, on replie l’époque pour se livrer aux plaisirs discrets de la conversation.