L’appétit joue parfois les ballerines. Surtout lorsque les beaux jours nous ramènent au paradis des déjeuners le nez au vent. On les connaît bien ces moments qui précèdent l’été et où la légèreté qui flotte soudainement dans l’air rétrécit l’estomac et précipite les nuages au fond du court. Juste une envie de s’attabler en belle compagnie, échanger des propos futiles de saison et picorer du bout des doigts. Flotter au dessus de l’assiette et retrouver les prémices des grandes chaleurs.
Alors on s’en retourne vers les tables ignorées durant les trop longs mois de frimas. On espère les chaises de jardin, les tables dressées sous l’azur, les filles aux jupes raccourcies et aux épaules indécentes. On veut de la douceur, des nourritures solaires, simples et nues. On veut de l’accessoire. Et en balayant le labyrinthe des petites faims, on finit toujours, à un moment ou à un autre, par repasser chez Da Rosa.