L’impression que l’on éprouve en refermant « Un amour de Sagan », le dernier livre d’Annick Geille, c’est d’avoir lu d’une traite non pas une biographie traditionnelle (aucune date n’y figure clairement) mais plutôt un document romanesque, un témoignage « saganesque », sentimental, tendre et mélancolique, dont Françoise Sagan elle-même serait l’un des personnages centraux.
En effet, « Un amour de Sagan » relate comment l’auteur, alors jeune rédactrice en chef de Playboy en cette fin des années 70, a pu rencontrer puis s’immiscer dans le cercle des intimes de Françoise Sagan avant de séduire l’écrivain et de devenir sa maîtresse.
Sagan, finalement lassée de cette aventure, la poussa par la suite dans les bras de Bernard Frank, ami, amant et quasi frère jumeau, bras au creux desquels Annick Geille séjourna quelques années, bras dont elle fut ensuite chassée dès qu’elle fit mine de demander à cet amant, farouchement attaché à sa liberté, quelques gages durables de son attachement (« Vous n’allez pas me tenir en laisse, non ? » lui lança un jour sèchement Frank).