On connaît tous Alain-Dominique Perrin. Figure emblématique du secteur du luxe, il a longtemps présidé aux destinées de Cartier avant de prendre la tête du Groupe Richemont, holding regroupant des marques aussi prestigieuses que Cartier, Mont Blanc, VanCleef, Lancel, Dunhill ou Jaeger Lecoultre.
On connaît également le goût de cet homme pour l’art contemporain, qui s’est matérialisé il y a plus de vingt ans par la création de la Fondation Cartier à Paris (elle occupe aujourd’hui un grand bâtiment de verre et d’acier conçu par Jean Nouvel, boulevard Raspail). Ce que l’on sait moins en revanche, c’est la passion qu’entretient Alain-Dominique Perrin pour le vin. C’est cette passion qui l’a conduit à installer en 1980, auprès du Château qu’il venait d’acquérir dans le Lot, un vignoble de Cahors pour y élever ce qui est devenu depuis un vin d’exception, le Château Lagrézette.
Avec deux autres blogueurs amateurs de belles bouteilles (lui et lui), j’ai eu le privilège cette semaine de partager quelques heures avec cet épicurien hyperactif, direct et chaleureux. Au menu de notre conversation à bâtons rompus, les vins bien sûr, l’amitié, les coups bas et les combines du milieu viticole (savez-vous ce que veut dire « rafraîchir un vin » ?), la chasse, quelques personnalités foulant les vendanges aux pieds, Michel Rolland, Robert Parker, une vision iconoclaste du luxe, des dégustations à l'aveugle, un poil de politique. Bref, un café du commerce chic et amical sur la terrasse de la Fondation Cartier, sous l’éclat d’un soleil automnal, faisant son come-back.
On ne pouvait pas, bien sûr, poursuivre cette discussion sans goûter aux vins du domaine d’Alain-Dominique Perrin... J’ai donc trempé mes lèvres dans un verre de Château Lagrézette 2001 (sélectionné par le magazine américain Wine Spectator comme l’un des 100 meilleurs vins du monde, pour un Cahors, c’est une révolution), une merveille d’équilibre et de puissance aux fruits encore bien présents. Mais je suis surtout tombé en amour pour la cuvée d’exception du domaine, « Le Pigeonnier », aux rendements minuscules, dont le millésime 1998 m’a transporté. Un Cahors comme on ne peut l’imaginer, arborant le caractère viril d’un Malbec bien sûr mais sous des habits somptueux de velours et de soie. De la présence, de l’allant, de la vigueur mais avec les manières ! Très Sean Connery années 60. Renversant.
Un instant suspendu, et une bien belle rencontre.
Ecoutez Alain-Dominique Perrin nous expliquer sa rencontre avec le vin de Cahors et le Château Lagrézette, une histoire incroyable :
(Le blog du Château Lagrézette)