Chroniques du Plaisir

Spice's

         

Imaginez-vous ça. Vous êtes là depuis une heure et demie déjà. La soirée est douce pour un mois de septembre mais pas suffisamment pour s’accorder la terrasse au bord du Lac. Vous dînez avec quelques amis proches dans ce grand hôtel de Genève qui délivre la cuisine world food passe-partout d’un chef allemand, Ulrich Behringer, ancien chef de l’Impérial Palace à Annecy, une cuisine cosmopolite aux influences asiatiques, exécutée au cordeau, savoureuse et cossue qui s’accommode à la perfection de cette salle à manger aux lumières tamisées, aux tons beiges et bruns et à la décoration contemporaine-chic. Très chic.

               

Retour de flamme au Mini Palais

On ne cesse de me rapporter depuis quelques semaines que le Mini Palais, dont j’avais parlé en bien cet été malgré les travers habituels de la cuisine délurée de Gilles Choukroun, voit son service prendre dangereusement la tangente. Erreurs, oublis, attente démesurée, j’en passe et des moins avouables.

Il me semblait donc de première nécessité que de vous en tenir informés. C’est désormais chose faite.

Mais que cette terrasse est belle pourtant !

On trouve de tout au marché !

Les Diables au Thym

               

Si la rentrée se gamelle dans le 8^ème, elle réserve néanmoins, comme toujours, son lot de belles surprises et d’adresses à découvrir pour peu que l’on se laisse guider par autre chose que le phare des ambitions et la sirène des premières pages. Celle d’aujourd’hui est venue se nicher, il y a à peine quatre semaines, entre le Faubourg Montmartre et les Grands Boulevards, dans un restaurant de poche investi par Eric Lassauce (un nom pareil pour un cuisinier, cela ne s’invente pas), un ancien de Senderens et François Clerc.                              

Alors certes, il faut passer outre le jeu de mot de patronage de l’enseigne, franchir la porte de la devanture grise et rouge encore un peu années 80, ne pas s’embarquer dans une étude trop détaillée de la déco pourtant refaite à neuf (je pinaille) mais ensuite c’est le bonheur de l’assiette qui vous attend ici.

               

SYDR

              

      

On nous l’a annoncée à grands coups de trompettes et de communiqués de presse comme l’une des tables incontournables de cette rentrée. Pensez-donc, Alain Dutournier, chef estimé et estimable du Carré des Feuillants, deux étoiles au compteur et immense talent gascon au creux des mains, s’associant avec Philippe Sella, ancien international de rugby pour ouvrir une nouvelle adresse parisienne à deux pas de l’Arc de Triomphe, il y avait de quoi saliver en rongeant le coin de sa serviette en attendant l’ouverture.

                      

Nous avons donc poussé les portes du SYDR – et oui, c’est bien une « cidrerie » qui occupe aujourd’hui le rez-de-chaussée de l’immeuble Vivendi de la rue de Tilsitt – quelques jours seulement après l’ouverture. Et là, surprise…

                  

Elégant de Septembre : Clive Owen

Foires aux Vins : Quelques conseils

      

Voilà, c’est parti, la chasse à la bonne affaire vinicole est ouverte dans la plupart des supermarchés de France et de Navarre.

                  

A dire vrai, je ne suis pas très fan des Foires aux Vins car batailler avec une foule d’amateurs plus ou moins éclairés pour parcourir les rayons d’une grande surface en chargeant son caddie de caisses de bouteilles n’est pas une expérience des plus agréables. Surtout lorsque l’on a encore en tête les discussions sans fin avec son caviste de quartier, une dégustation de grands crus entre amis ou la visite d’une cave où le propriétaire vous explique son vin par le menu, dans une semi-pénombre, à deux pas des futs encore somnolents du prochain millésime…

    

Mais bon, comme tout un chacun je fais contre mauvaise fortune bon cœur et je plie sous cet effet de mode. Mais à ma façon, en suivant quelques règles simples, aptes à me rendre la chose plus sereine et surtout plus rapide :

      

-         Une préparation minutieuse des achats en repérant les bonnes opportunités et les coups de cœur ;

-         Une sélection essentiellement tournée vers des vins accessibles, rouges et blancs du quotidien qui seront bus dans l’année et, par exception, un ou deux cartons de très bons crus qui viendront enrichir la cave ;

-         Une seule demi-journée consacrée à la chose ;

-         Une seule enseigne visitée (cela simplifie aussi la sélection) ;

-         Un budget prédéterminé et (le plus souvent) respecté.

                        

Pour l’étape cruciale de la préparation et du repérage j'utilise principalement deux sources d’information et de conseil qui me sont devenues au fil du temps indispensables.

      

La première est la Revue du Vin de France (RVF pour les intimes) et sa déclinaison Cuisine et Vins de France. Valeur sûre dans ses choix et ses recommandations, sélection claire et judicieusement commentée, classement par enseigne, bref, indispensable !

                           

La seconde que je ne peux que vous recommander avec ferveur, c’est la sélection et les conseils prodigués en ligne par mon ami Emmanuel Delmas, sommelier passé par les plus grandes maisons (La Tour d'Argent, Guy Savoy, Plaza Athénée, Lasserre...) Son goût est sûr, son palais exceptionnel et ses conseils judicieux autant que désintéressés. Un exceptionnel mélange de compétence et de confiance. Retrouvez donc ses conseils sur son blog ici. Et, cette année, retrouvez en plus les recommandations et les mises en garde d'Emmanuel en Podcasts Audio sur RadioCasseroles.

      

Voilà, à vous de jouer maintenant. Et n’oubliez pas, 2005 est un millésime d’exception, il faut donc en profiter !

                

Bonne chasse, bonne dégustation et bon week-end...

            

Londres : Nouvelle capitale de la gastronomie ?

« Nous vivons l’âge d’or de la restauration à Londres ».

                  

C’est avec un enthousiasme qu’il ne cherche pas à dissimuler que Peter Harden, éditeur d’un des plus célèbres guides anglais (le Harden’s London Restaurants), présente la situation du paysage gastronomique londonien. Avec 158 ouvertures de nouveaux restaurants sur les 12 derniers mois (et 136 sur la période précédente, soit 13% d’augmentation), il a de quoi sourire, la capitale britannique affirmant une santé insolente et un dynamisme qui en fait presque l’égale de sa rivale de toujours, New-York. Pour M. Harden, il s’agit là du point culminant d’une révolution du monde de la restauration engagée à Londres dans la dernière décennie : « le nombre d’ouvertures de restaurants évolue aujourd’hui trois fois plus vite qu’il y a 15 ans ».

         

Un autre motif de satisfaction pour les amateurs de bonne chère londoniens réside dans la hausse continuelle du niveau qualitatif des nouveaux venus et dans une variété toujours plus grande : « la scène gastronomique de Londres a atteint une véritable maturité, sûre de la qualité de sa cuisine et en couvrant tous les aspects, cuisine traditionnelle britannique ou restaurants de cuisine étrangère ».

                  

Et même si de nombreux autres établissements ont fermé leurs portes (89 sur la même période), il faut, selon lui, porter ces disparitions au crédit de l’amélioration générale du niveau et d’un éventail de choix plus large : « Alors que de nombreux restaurants toujours meilleurs et plus excitants ouvrent leurs portes, la pression s’accroît sur les plus fatigués et ceux qui n’ont pas su se renouveler ».

            

C’est sans aucun doute dans le dynamisme économique de la Grande-Bretagne et les changements d’habitudes des jeunes générations qu’il faut chercher les raisons de cette vitalité. Ainsi, chez les trentenaires, des salaires élevés conjugués à une plus grande culture gastronomique et à une frénésie de sorties ont sensiblement contribué à accélérer le renouvellement du paysage gourmand londonien.

       

Il n’est ainsi plus rare de voir des chefs de grand talent éclore de l’autre côté du Channel (Gordon Ramsay, Bruce Poole, Heston Blumenthal pour les plus connus) et d’autres prendre l’Eurostar pour s’y installer (à l’instar de Michel Roux le précurseur et ses deux étoiles au Gavroche) comme Eric Chatroux à Chelsea (Restaurant « Nathalie ») ou Pascal Aussignac (le « Club Gascon », une étoile au compteur) dans la City.

             

Et Paris me direz-vous ? Avec 151 ouvertures en deux ans, la capitale de la gastronomie mondiale fait deux fois moins bien que sa rivale britannique. La faute au pouvoir d’achat en berne des français ? En tout cas, M. Harden peut garder le sourire, son guide gastronomique londonien continuera à se vendre à un rythme soutenu, pour quelques années encore…

      

       

         

Article précédemment paru sur rue89.com.

                     

C'était mon mois d'Août

L'Alchimie

         

                        

Encore quelques jours, quelques semaines tout au plus, et nous n’aurons plus d’yeux que pour les adresses à la mode, les nouvelles intrigantes et les tables à étalages. Encore quelques jours et il faudra s’y presser – pas trop vite tout de même, laissons passer les essayages en salle et le rodage des assiettes – pour vous rapporter la vérité nue, capturée de haute lutte : faut-il y aller ou pas ?

                

Mais puisque l’heure n’est pas encore à revêtir les habits de Marco Polo, Sherlock Holmes ou Rouletabille, profitons encore un peu de ces petites adresses de quartier, celles du bout de la rue ou du bas du bureau, celles de nos confortables habitudes.

                            

Celle-ci se trouve dans le 15^ème arrondissement, dans une rue tranquille, à quelques pas pourtant de la frénétique rue du Commerce et porte l’enseigne énigmatique de l’Alchimie.