Chroniques du Plaisir

Les baisers, de Serge Bramly et Jean Coulon

Ouf ! La Saint-Valentin a tourné la page de son calendrier rouge sirop et nous voici de nouveau rendus à nous-mêmes, nos bien-aimé(e)s et nos sentiments vrais. Et voilà que me tombe entre les mains ce très joli livre, tout chaud sorti des presses de Flammarion et qui file gentiment le trait sentimental surligné depuis le 14 février. "Les baisers", c'est écrit en rouge sur la couverture et c'est l'annonce du programme. Le baiser sous toutes ses facettes, du baiser mythologique au baiser illicite, en naviguant par le baiser de la Vierge et le baiser cannibale. Il y en a pour tous les goûts. Aux textes érudits et perçants des deux auteurs répondent en grandes planches colorées des reproductions d'art illustrant avec superbe ou inquiétude, ce moment critique de nos vies intimes. Car l'ouvrage est un livre d'art. De l'art d'embrasser, étreindre, communier. En un sujet inépuisable d'inspiration pour des artistes de toutes origines et disciplines, de Poussin à Gérôme, de Picasso à Man Ray, de Rodin à Carpeaux, de Brassaï à Hokusai. La liste est longue, elle est toujours ouverte et magnifiquement illustrée dans ces pages que l'on bécote de-ci de-là avec un vif plaisir.

Quelques exemples à ma main. Le reste à découvrir dans "Les baisers".

 

 

Les Baisers
Serge Bramly et Jean Coulon
Flammarion
253 pages - 39,90 € 

Steve McQueen à la Galerie de l'Instant

On a tout dit et beaucoup écrit sur Steve McQueen, icône masculine, king of cool, dont l'allure désinvolte et virile a marqué les esprits de toute une génération.

Lorsqu'en 1963, John Dominis, alors grand reporter au magazine américain Life, passe avec la star trois semaines dans sa propriété californienne de Palm Springs, il en rapporte une série de clichés qui fera date. On y voit le héros de l'Affaire Thomas Crown dans son intimité, dévoilant des bribes de sa vie quotidienne, sa passion pour la vitesse, autos et motos confondues, et la culture physique, son goût pour les femmes (il partage alors la vie de Neile Adams) et pour d'autres plaisirs politiquement incorrects.

Ces photos exceptionnelles sont actuellement exposées à la Galerie de l'Instant, intelligemment dirigée par Julia Gragnon. Elles donnent à tous les hommes  de notre époque une belle leçon d'élégance et de séduction nonchalante. Etait-ce donc un hasard si j'y dédicaçais "Paris pour les hommes" la semaine dernière ?

Allez, courez-y, l'exposition se termine dans quelques semaines à peine.

Steve McQueen, the king of cool
Photos de John Dominis
Galerie de l'Instant
46 rue de Poitou
75003 Paris
01 44 54 94 09

Jusqu'au 11 décembre 2011

A lire également, le superbe livre illustré de Frédéric Brun : Steve McQueen, une passion pour la vitesse. 

Vogue Fashion Night et Intérieurs 2011

Une drôle d'effervescence dorée s'était emparée de l'avenue Montaigne jeudi dernier. La Vogue Fashion Night y avait attiré une foule vibrante de curiosité, carillonnante de beauté auto-affirmée, désireuse de se frotter, une soirée durant, à ce que la mode parisienne produit de glamour et de mystère. Des invités privilégiés, carton en main*, cabotaient d'une boutique à l'autre, s'abreuvant de champagne et de conversations mondaines avant de repartir pour un bain de foule comme on se jetterait à l'eau pour un bain de mer et d'accoster ensuite dans un autre port scintillant marqué Chanel ou Dior. On y croisait quelques amis parisiens, beaucoup de wanabees de quartiers lointains ayant soigné les moindres extravagances de leur tenue pour attirer le photographe en goguette, des jambes à n'en plus finir, des cheveux odorants. Comme une plongée étrange vers des bancs de poissons exotiques. C'était charmant, un peu oppressant, vaguement vain.

Il n'en fallait donc pas trop. On se retira alors chez Artcurial où l'exposition "Intérieurs 2011 - L'art de vivre avec l'art" ouvrait ses portes. Un étage entier abandonné à l'inspiration d'architectes d'intérieur habillant chacun une pièce des murs de leurs fantaisies. Dix décorateurs à l'affiche (India Mahdavi, Olivia Putman, Roxane Rodriguez, Alain Demachy, François-Joseph Graf, Chahan Minassian, Pierre Yovanovitch, Jean-Louis Deniot, Laurent Buttazzoni, Joseph Dirand, Tristan Auer, Thierry Lemaire) et le sentiment léger et doux de se promener dans un monde parallèle, cinématographique. Sublimement beau, à force d'être irréel. Mes lieux préférés : la cuisine lunaire de Tristan Auer, le salon japonais de François-Jospeh Graf et la salle à manger aux murs de bois colorés et au sol en miroir de Chahan Minassian.

 

Sans oublier l'émotion de ce superbe couloir années 30 de Jean-Louis Deniot où l'on croisait en douce quelques divines échappées. La foule fashion nous semblait alors bien loin.

 

 

Intérieurs 2011
Exposition du 12 au 22 septembre, de 11h à 19h
Hôtel Marcel Dassault
7 rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris

 

*Encore merci James pour l'abri de la Maison Loewe et de ses nectars effervescents.

Moi et mon Lumix

                      

Ça y est, j’ai enfin ma panoplie. Effondré par l’expérience de Caïus et ses photographies déplorables (je vous ai même, la mort dans l’âme, passé sous silence le naufrage visuel de la Kitchen Galerie et de la Table du Lancaster, deux de mes restaurants préférés à Paris), j’ai changé d’appareil photo. Quelques échanges de mails avec des spécialistes plus talentueux, quelques coups de fil, une vérification sur Internet, et j’ai opté pour un Lumix LX-3. Une révélation. Il ne me quitte plus. J’aime voir le monde à travers ses images. Claires, larges, précises, lumineuses, chaleureuses. Même infidèles (trop de mouvement, pas assez de lumière…) elles ont le charme gracieux de peintures florentines. Ou flamandes.

     

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul (enfin, il paraît), j’ai reçu en cadeau un superbe étui en cuir à l’ancienne dont j’attends désormais patiemment que le temps et les voyages le patinent. Le parfait accessoire du vieux garçon.

      

Me voici donc paré pour bien démarrer 2009. Attention aux yeux !

   

    

    

 

   

Avec quelques notes à rédiger de retard, il se pourrait bien que réapparaissent ici, de temps à autres, quelques photographies de restaurant approximatives. Veuillez m’en excuser par avance ! ;-)

                 

Exposition César à la Fondation Cartier

                      

Elle vient de fermer ses portes. Pour ceux d’entre vous qui n’auraient pu se rendre à l’exposition César de la Fondation Cartier, quelques photos de rattrapage, en mosaïque à ma façon. J’ai en effet eu le privilège, en marge de ma rencontre avec Alain-Dominique Perrin, d’en faire une visite en dehors des sentiers battus, en quasi tête à tête avec Hervé Resse, seuls face à l’espace et la matière. Un moment exceptionnel.

               

Que je voulais vous faire partager.

               

                                                

Et puis, pour la route, une petite citation du marseillais goguenard et chaleureux qu'était César, pas très éloignée de nos préoccupations habituellement légumières : "Je suis le contraire d'un intellectuel. Je suis un tripoteur : je fais de la sculpture comme j'aidais, autrefois, ma mère à écosser les petits pois." Toute son oeuvre est dans cette phrase.

                        

Puces & Love : 10 invitations privées à gagner

                        

La Fête des Puces de Saint-Ouen, vous connaissez ?

             

Tous les ans, j’attends ce moment avec la même impatience. En deux mots, imaginez-vous une soirée où tous les antiquaires des marchés Paul Bert et Serpette ouvrent leurs boutiques à une clientèle triée sur le volet (soirée sur invitation uniquement), autour de marchandises mises en valeur pour l’occasion et accompagnées d’un cocktail différent à chaque pas de porte. La fête s’organise toujours autour d’un thème, cette année ce sera « Puces & Love », autant dire que l’érotisme et le libertinage vont être à l’honneur chez les marchands ! Ce que j’aime dans cet événement ? L’occasion de découvrir les puces sous un jour nouveau, en l’occurrence de nuit, en musique le plus souvent, la ballade dans un passé toujours un peu chimérique et recomposé au gré de souvenirs et de vie rêvées, et surtout des retrouvailles avec des amis chers autour de beaux objets et de bulles de Champagne.

                

Mais les puces ce ne sont pas qu’antiquités et brocante. A l’occasion de cette manifestation, certaines galeries exposent des artistes contemporains. Mes amis Laurence et Denis Vauclair vont par exemple y présenter des photographies de Marc Wolff au milieu de leurs collections de barbotines du XVIIIème et XIXème siècle, décalage assuré, mais avec une même élégance et un goût commun pour les belles choses. D’ailleurs, comme vous pouvez le voir, Marc Wolff sera bien dans le thème de la soirée…

                

Alors, la bonne surprise, c’est que Laurence et Denis m’ont autorisé à faire gagner à dix d’entre vous des invitations à cette soirée très privée et au vernissage de leur exposition ! Pour cela, rien de plus simple, vous laissez un commentaire sur ce billet et je recontacterai les dix premiers pour leur expliquer les modalités de réception de l’invitation.

            

Merci les Vauclair ! Et à vendredi…

                           

                              

            

               

             

Puces & Love

Marchés Paul Bert et Serpette

Puces de Paris – Saint-Ouen

Vendredi 10 Octobre, à partir de 19h

       

Illustrations : Marc Wolff

             

Mise à jour de 14h : Seconde bonne nouvelle, après un coup de fil, c'est désormais 15 invitations (valables pour deux personnes) qui vous sont offertes...

      

Peter Doig

                          

C’était il y a deux ans, ou trois, je n’ai pas de mémoire, nous étions à Londres en février, ou mars, je ne me souviens avec exactitude que du ciel bas enfumé et des pulls fins sous la veste. On en avait parlé dans les journaux. La Saatchi Gallery avait empoigné son porte-voix, déchaîné ses public relations, placardé tous les murs et décrété depuis son phare d’avant-garde le tant espéré « retour de la peinture ». Preuves à l’appui : une exposition prétexte d’où l’on avait banni installations et video, concept art et multimedia, pour se retrouver face à face avec la peinture et assister, essoufflé, au rutilant « Triumph of Painting ».

                  

Nous revenions de l’autre rive, de la Tate Modern dont l’immense cheminée de brique recevait en plein ciel une pluie d’aiguilles. Pas de parapluie. Les cheveux qui collaient sur le front, les épaules trempées. Et au bout du pont, auprès des bords verdis de cendres de la Tamise, l’accalmie derrière une vaste colonnade en arc de cercle.

                      

Il avait fallu se délester au vestiaire, se réchauffer rapidement dans l’air bruyant d’un sèche-mains avant de s’engager dans les couloirs de bois sombre. C’est là, dans un dégagement, entre les silhouettes en flaques phosphorescentes de Daniel Richter et la douceur perverse des enfants de Marlene Dumas que je l’ai vu.

                  

Exposition Alexis Fraikin

                                       

Aujourd’hui, je vous préviens, on va quelque peu déborder de l’assiette.

                     

Car au-delà de mes emballements et de mes dégoûts de palais, l’envie est souvent tenace de vous faire partager d’autres coups de cœur esthétiques, en pointillé, au détour de pages lues, de petites musiques ou de salles obscures…

                   

Et c’est de peinture que je voudrais vous entretenir cette fois. Ou plus précisément d’un jeune peintre au talent aussi bouillonnant que l’époque. Indépendant, inclassable, doué, Alexis Fraikin incarne pour moi une certaine forme de renouveau de la peinture abstraite française, longtemps déconsidérée (pour le dire brièvement et grossièrement, depuis les années 60), remisée au grenier des poncifs has-been par la performance, les installations, le land-art ou l’art numérique.

            

Un soir de fantaisie

Retour Salle Pleyel où le cœur chaviré et les paumes brûlantes nous avons applaudi à tout rompre, l’enthousiasme debout sur les chaises, la larme sur la joue, un jeune prodige chinois de 25 ans que le monde entier s’arrache.

On y donnait ce soir-là du Beethoven, une fantaisie, des chœurs, un concerto, de l’ampleur, un souffle conquérant, des instants de douce humanité aussi et Lang Lang survolant son clavier avec la maestria diabolique du trille mais cabotinant, espiègle comme pas un.

Finalement, c’est assez simple : les soirées de Pleyel sont des voyages qui toujours vous dépaysent. Des appels d’ailleurs, des remontées du temps. Une manière élégante et sereine de se sortir un instant du monde.

Franchement, vous devriez essayer, ne serait-ce qu’une fois. S’habiller, mettre enfin une cravate de laine, froisser la pochette et lacer lentement les souliers marron glacé. Choisir le parfum, la couleur de l’écharpe et partir rejoindre son rang d’un soir. Elle aura revêtu une robe démesurément longue ou des bottes démesurément hautes et vous boirez une coupe de champagne au bar durant l’entracte, sous la rotonde Art Déco, comme si vous respiriez l'air de 1927.

Croyez-moi, c’est épatant.

Et à la sortie, vous vous attablerez à la Mascotte, toute proche, pour y déguster des rognons entiers, sa béarnaise maison et les frites croustillantes, histoire de jouer les prolongations du souper. Car c’est sûr, à 22h30, l’appétit devrait normalement vous submerger.

Pour Bach, le but ultime de la musique ne devait être que « la gloire de Dieu et le délassement de l’âme ». Pour ce qui est de Dieu, je ne saurais me prononcer, mais en ce qui concerne l’âme, le Maître de la fugue avait raison. Diablement raison.

Ludwig Van Beethoven
Fantaisie pour piano, chœur et orchestre en ut mineur, op. 80 (ici un extrait du Finale Allegro)
Concerto pour piano et orchestre n°1 en ut majeur, op. 15
Orchestre de Paris, dirigé par Christoph Eschenbach

Salle Pleyel – Billets à partir de 10 € (pourquoi s’en priver ?)

Expositions de l'Eté (2/2)

4) Millau

    

Olivier Debré - Voyages

    

Musée de Millau

Hôtel de Pégayrolles

Place Foch 12100 Millau

Téléphone : 05 65 59 01 08

Du 1^er juin au 31 octobre 2007

    

Une table ? "La Braconne"

7, place du Maréchal-Foch 12100 Millau – Téléphone : 05 65 60 30 93

    

    

5) Nancy

      

Charles Mellin - Un Lorrain entre Rome et Naples

      

Musée des Beaux-Arts

3, place Stanislas 54000 Nancy

Téléphone : 03 83 85 30 72

Du 4 mai au 27 août 2007

    

Une table ? "L'Institut"

2, rue Braconnot 54000 Nancy – Téléphone : 03 83 32 24 14

      

      

6) Paris

    

La Gastronomie dans l’Art

    

Galerie Artcurial

Hôtel Dassault
7 rond-point des Champs Elysées 75008 Paris

Du 30 juin au 21 septembre 2007

      

Une table ?

Ce n’est pas ce qui manque sur ce blog, voyons…