C’est en 1890 que Claude Debussy, vraisemblablement inspiré par un poème de Verlaine, compose sa Suite Bergamasque. Des quatre mouvements, Prélude, Menuet, Clair de Lune (le passage le plus connu, qui devait s’appeler initialement Promenade sentimentale) et Passepied, c’est ce dernier qui me touche le plus. Je ne cesse de l’écouter en ce moment. Après le calme romantique et rêveur du Clair de Lune, le Passepied fait resurgir une vie offerte et d’une franche gaité. J’aime ce rythme d’entrechats à la clarté délicate, ses ralentissements et ses accélérations soudaines comme un regard filant sur un vaste paysage et sa fin suspendue. Comme le début d’un nouveau jour.
Il semble que Debussy n’ait laissé quasiment aucune indication d’interprétation sur la partition de cette œuvre, laissant ainsi le pianiste couler sa propre sensibilité dans sa musique.